mardi 17 mai 2011

Risque de tsunami en méditerranée, bientôt sous surveillance


Après avoir été longtemps négligé, voire moqué, le risque tsunami en Méditerranée, réel sans atteindre l’ampleur de la zone Pacifique, est en passe d’être vraiment pris en compte avec la mise en place mi-2012 du Centre d’alerte aux tsunamis pour l’Atlantique nord-est et la Méditerranée occidentale.
« Au XXe siècle, on a dénombré 911 tsunamis dont 76% ont concerné le Pacifique, 10% la Méditerranée, 10% l’Atlantique et 4% l’océan Indien », explique le sénateur PS Roland Courteau, auteur en 2008 d’un rapport parlementaire sur le risque tsunami.
« Personne ne pensait qu’il y avait un vrai risque dans l’océan Ondien avant le tsunami qui a ravagé Sumatra. Or là où il y a eu des tsunamis, il y en aura », insiste-t-il.
Quelques dates marquantes : 1887, un séisme et un mini-tsunami touchent Cannes et Antibes avec des vagues d’environ 2 mètres. 1908, le tremblement de terre de Messine entraîne un tsunami qui ravage Syracuse. En 1979, un tsunami entre Nice et Antibes emporte la digue d’un chantier de l’aéroport de Nice (11 morts). 2003, le séisme de Boumerdès (Algérie) provoque un tsunami touchant les Baléares (dégâts matériels).
« On m’a souvent opposé cette remarque : « le risque étant tellement rare, est-ce que ça vaut le coup (d’investir dans des systèmes d’alerte, ndlr) ? », se souvient M. Courteau, qui répondait alors : « Moi, je saurai qui est responsable » en cas de catastrophe.
Depuis, la mise en place d’un réseau de surveillance et d’analyse des données concernant les tsunamis a été lancée En France.
Quatorze millions d’euros ont été débloqués à parité par le ministère de l’Intérieur et le ministère de l’Ecologie pour que soit créé le Centre d’alerte aux tsunamis pour l’Atlantique nord-est et la Méditerranée occidentale (CENALT).
Cette structure qui va s’installer à Bruyères-le-Châtel (Essonne), va rassembler des experts du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), du CNRS et du Service hydrographique et océanographique de la marine (Shom) pour analyser et fournir une capacité d’alerte rapide.
« Pour l’instant, notre temps de réaction est de plus de 30 mn. L’objectif est d’être à moins d’un quart d’heure », explique François Schindelé, expert international sur les aléas et le système d’alerte tsunami au CEA. Une vague liée à un tremblement de terre près des côtes algériennes, c’est-à-dire la zone la plus sensible, mettrait environ 1H10 à rejoindre le littoral français, souligne-t-il.
Le CENALT va notamment mettre en réseau toutes les données lui provenant des stations sismiques et des points d’observation marégraphiques répartis sur la Méditerranée, pour pouvoir les traiter en temps réel à travers des logiciels rapides, permettant des modélisations de scénarios.
Selon M. Schindelé, la hauteur d’une vague touchant les côtes françaises ne pourrait pas dépasser les 3 mètres car la magnitude des séismes observés en Méditerranée n’est pas assez élevée pour générer une hauteur supérieure.
Mais « même une vague de 3 mètres peut provoquer de gros dégâts », insiste Michel Villeneuve, directeur de recherches au CNRS.
Les endroits les plus exposés sont bien sûr situés en zone côtière : ports, estuaires et plages. Une analyse de ces zones à risques est actuellement conduite à partir de trois centres situés sur la presqu’île de Giens (Var), à Sète (Hérault) et Antibes (Alpes-maritimes), a souligné M. Schindelé.
A terme, des systèmes d’alerte de la population (sirènes ou panneaux de prévention) seront sans doute installés dans ces zones.
Le CENALT sera quant à lui pleinement opérationnel à la mi-2012, après six mois de test.
 Source
Pour le dossier scientifique, c’est
http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-le-risque-tsunami-en-mediterranee-bientot-sous-surveillance-74014161.html

Realinfos 

voir aussi

Le système d'alerte au tsunami Vietnamien entre en service (Catnat.net)

2 commentaires:

  1. à quoi correspond la photo exactement ? Où ? Quand ? Merci !

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  2. Cette image est sensée avoir été prise depuis la terrasse d'un restaurant, lors du passage du tsunami de 2004.

    Or, cette image d'octobre 2002 provient en fait du site chinois :

    http://www.geocities.co.jp/SilkRoad-Ocean/4668/gallery/gallery.html

    Elle représente un phénomène de "mascaret" de la rivière Qian Tang Jiang, à Hangshou, Zeigiang, Chine. C'est un exemple intéressant de la façon dont les "informations" circulent d'une bout à l'autre du monde, via internet. Cette image a peut être été citée par quelqu'un "comme susceptible de donner une bonne idée du phénomène du raz de marée". Puis quelqu'un a transmis en disant "que ça avait été pris quelque part en Indonésie". Dans le cas présent ça n'est pas grave.
    source: http://www.dephan.go.id/modules.php?name=Feedback&op=viewarticle&opid=183
    Et je suis totalement d'accord "ce n'est pas grave" car je n'ai pas assimilé cette photo a un fait mais plutôt imagé une probabilité ;)

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