samedi 24 mars 2012

Attention, danger d'avalanches... sur Japet, un satellite de Saturne

 © Nasa/ B. McKinnon

Les images de la sonde Cassini ont révélé de gigantesques glissements de terrain sur Japet, l'étonnant satellite bicolore de Saturne. Des avalanches de glace qui intriguent les scientifiques. 

Découvert en 1671 par l'astronome Jean-Dominique Cassini, Japet (qui tourne sur lui-même en un peu plus de 79 jours) est le troisième satellite de Saturne par la taille avec 1.472 kilomètres de diamètre.
Sa densité laisse penser qu'il est composé de 80 % de glace et 20 % de matériaux rocheux. Japet est surtout connu pour ses deux hémisphères très différents : la face avant (dans le sens du déplacement du satellite sur son orbite) est noire comme du charbon. Son assombrissement (qui s'explique sans doute par la capture d'une multitude de poussières abandonnées par les autres satellites) provoque une plus grande absorption du rayonnement solaire et donc une légère élévation de température (-143 °C) qui suffit à vaporiser lentement la glace d'eau. Celle-ci se maintiendrait mieux sur la face arrière du satellite plus froide (-173 °C), blanche comme neige.
Autre anomalie de Japet, cette lune est en grande partie ceinturée d'un bourrelet montagneux long de 1.300 kilomètres, haut de 13 et large de 20, qui la fait ressembler à une coquille de noix. Les planétologues pensent que cette crête équatoriale pourrait avoir été produite par la présence d'un ancien petit corps brisé autour de Japet dont l'anneau de débris aurait fini par retomber sur le satellite. Autant de particularités qui en font un satellite passionnant à étudier. Les ingénieurs de la Nasa ne s'y sont d'ailleurs pas trompés, qui ont inclus dans le programme de travail de la sonde Cassini plusieurs survols de Japet en rase-motte depuis 2007, un privilège partagé avec Titan.
C'est justement en étudiant des images à haute résolution de la surface de Japet qu'on vient d'y découvrir les marques laissées par de gigantesques avalanches de glace.
Depuis quelques années la caméra HiRise de MRO a photographié plusieurs avalanches sur la planète Mars.
Depuis quelques années la caméra Hirise de MRO a photographié plusieurs avalanches sur la planète Mars. On voit ici le panache de poussières et de glace carbonique produit par un glissement de terrain le long d'une falaise de 700 mètres de hauteur (la partie la plus haute étant à gauche de l'image). © Nasa/JPL
La Lune, Mars, et maintenant Japet
Grâce aux détails de plus en plus fins que saisissent les caméras des différents orbiteurs placés autour de certains astres, on sait maintenant que la Terre n'est pas la seule à connaître éboulements et glissements de terrains. La sonde américaine Lunar Reconnaissance Orbiter a par exemple permis dernièrement de photographier les traces de gros blocs rocheux qui ont dévalé les pentes de certains cratères d'impact sur la Lune. Sur notre satellite naturel seules des secousses produites par de violents impacts à proximité de ces blocs pourraient expliquer leur mise en mouvement.
Si sur la Lune ces éboulis sont observés au moins plusieurs millions d'années après s'être produits, il n'en va pas de même pour la planète Mars où le spectacle d'une avalanche a pu être photographié en direct par Mars Reconnaissance Orbiter pour la première fois en 2008. La scène, saisie tout à fait par hasard, s'est produite au début du printemps martien dans l'hémisphère nord de la Planète rouge et l'on voyait très nettement sur les images fournies par MRO un nuage de poussière d'environ 200 mètres de diamètre au pied d'une falaise.
C'est donc au tour de Japet de montrer les traces de spectaculaires glissements de terrain, de la glace en l'occurrence. Pour Bill McKinnon de l'université Washington (Saint-Louis, États-Unis), la quantité de matériaux déplacés sur Japet dépasse tout ce qu'on a pu observer jusqu'à présent sur Mars et personne ne sait vraiment ce qui les provoque. La plupart des glissements de terrain dont lui et son équipe ont observé la trace sur Japet se sont produits le long de parois abruptes. Selon Bill McKinnon il faut sans doute chercher l'origine de ces avalanches dans la nature même des terrains : comme chez nous en haute montagne un léger échauffement du sol peut rendre les surfaces glacées très glissantes et mettre en mouvement les couches supérieures.

Par Jean-Baptiste Feldmann, Futura-Sciences 

 Des centaines de volcans de boue découverts sur Mars


Des centaines de volcans de boue sur Mars raconte l'histoire d'une planète qui ne manque jamais de surprendre et que, même lorsque l'eau liquide a disparu de la surface, aurait pu continuer à avoir des rivières souterraines.

L'hypothèse provient de l'étude italienne publiée dans la revue de la Terre and Planetary Science Letters. Un permis de reconstituer la nature des volcans étaient les données de plusieurs satellites en orbite autour de Mars et en particulier ceux de l'embarqué HiRise américaine Mars Orbiter de Reconnaissance (MRO), analysé par des chercheurs de l'Ecole Internationale pour la recherche en science planétaire (Irsps) Université Gabriele D'Annunzio de Pescara, dirigée par Gian Gabriele Ori. Les volcans ont une forme conique, avec une base qui a un diamètre compris entre 100 et 500 mètres, et sont élevés dizaines de mètres.
 
Les sommets ont une sorte de dépression, semblable à un cratère. Ils sont trop petits pour être des volcans et ne sont même pas des cônes de scories, a expliqué le coordonnateur de la recherche, Monica Pondrelli.
 
Étant donné leur composition, l'hypothèse la plus plausibles est "que se sont des volcans de boue, formés par des fluides, de gaz et de boue récupéré à la surface''.
 
Les volcans étudiés jusqu'ici sont dans le grand cratère Firsoff, près de l'équateur martien. Maintenant, nous allons chercher des structures similaires dans d'autres domaines de Mars, continue Pondrelli.
 
Bien sûr, il ajoute, Mars a une durée de vie souterrainne étonnante: à partir d'un certain point de son histoire géologique qu'à sa surface toute trace d'eau liquide ait disparu, mais cela ne signifie pas qu'il y avait une profondeur d'eau.
 
Parce que la boue se forme en fait, elle nécessiterait de la présence d'eau liquide. Elle peut avoir son origine à partir du sous sol et être ramenée à la surface par les volcans de boue, le méthane abondant observé dans le passé par certains satellites en orbite autour de la planète rouge.
 

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