Pour Greenpeace, Fukushima aussi dangereux que Tchernobyl

Salle de contrôle de la centrale de Fukushima. Les taux de radioactivité près du site sont environ 100 000 fois supérieurs à la normale.


REUTERS

Tepco, l’opérateur de la centrale, a aussi reconnu ce lundi matin pour la première fois que de l’eau fortement radioactive s’était échappée et pourrait avoir ruisselé dans la mer.

Du plutonium a été détecté dans le sol à cinq endroits de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi, dans le nord-est du Japon, a annoncé lundi l’opérateur du site, Tokyo Electric Power (Tepco), cité par l’agence de presse Kyodo.

Ce métal lourd, 1,74 fois plus dense que le plomb, est produit dans le coeur des réacteurs nucléaires. Il s’agit de la transformation d’une partie de l’uranium qui compose le combustible nucléaire.

Un porte-parole de Tepco a néanmoins déclaré que le taux de plutonium retrouvé dans les cinq prélèvements effectués sur le site était équivalent à celui détecté au Japon après des essais nucléaires effectués dans des pays voisins, comme par exemple la Corée du Nord. « Les échantillons ont mis en évidence la présence de plutonium 238, 239 et 240. La faible concentration ne présente pas de danger pour la santé », a-t-il ajouté. « Nous pensons qu’il y a une forte probabilité qu’au moins deux des échantillons aient un lien direct avec l’accident survenu à la centrale », a-t-il dit.

Avant même cette annonce, l’association Greenpeace a annoncé qu’elle classait l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima au niveau 7 sur l’échelle de l’INES, c’est-à-dire l’échelon le plus élevé, celui attribué à la catastrophe de Tchernobyl.

La décision de Greenpeace, établie après le rapport d’un spécialiste en sécurité nucléaire, a été prise alors qu’on apprenait que des fuites radioactives avaient pu atteindre la mer. Les mesures effectuées dimanche montrent notamment un niveau d’iode radioactif 1850 fois supérieur à la normale relevé en mer au large de la centrale. Il s’agit des niveaux les plus alarmants mesurés depuis le début de la catastrophe voici 17 jours.

A l’intérieur de certains bâtiments de la centrale, « une très forte contamination de l’eau a été mesurée, conduisant à un débit d’équivalent de dose de 1 000 millisieverts (mSv) par heure pour le réacteur 2 et 750 mSv par heure pour le réacteur 3″, indique l’Autorité de sûreté nucléaire française (ASN).

« Ça veut dire qu’en un quart d’heure, quelqu’un qui viendrait se mettre à côté d’une eau comme ça prendrait la dose maximale autorisée par an » pour les personnes qui interviennent en urgence sur le site, soit 250mSv, précise Thierry Charles, directeur de la sûreté à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

Plus grave, Tepco, l’opérateur de la centrale, a reconnu ce lundi pour la première fois que de l’eau fortement radioactive s’était échappée des bâtiments des réacteurs, et qu’elle pourrait déjà avoir ruisselé jusqu’à l’océan Pacifique tout proche. Les niveaux de radioactivité seraient identiques à ceux mesurés à l’intérieur des bâtiments. L’eau fortement radioactive a été découverte dans les tunnels passant sous les bâtiments des réacteurs 1, 2 et 3, et débouchant à l’extérieur.

Sakae Muto, vice-président de Tepco, a parlé d’une opération incertaine et longue. « C’est regrettable, mais nous n’avons pas de calendrier concret nous permettant, actuellement, de dire dans combien de mois ou d’années (la crise sera terminée) », a-t-il dit. Pour Najmedin Meshkati, expert à l’université de Californie Sud, il sera peut-être nécessaire que l’ONU soit de la partie. « A mon humble avis, c’est plus important que la zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Libye », a-t-il estimé.

La situation est considérée comme stabilisée dans deux des six réacteurs de Fukushima-Daiichi, mais elle demeure instable dans les quatre autres, d’où se dégage parfois de la vapeur ou de la fumée.

Selon le ministre de l’Industrie Eric Besson, Tepco aurait demandé l’aide d’Areva et d’EDF.

Ce qui se passe à Fukushima

Pour Greenpeace, Fukushima aussi dangereux que Tchernobyl


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LEXPRESS.fr/Michael Beillaud

Selon le dernier bilan en date, le séisme de magnitude 9 du 11 mars a fait 10 804 morts confirmés et 16 244 disparus. Deux cent cinquante mille personnes vivent toujours dans des centres d’hébergement. Les dégâts pourraient s’élever à 300 milliards de dollars, ce qui en fait la catastrophe naturelle la plus coûteuse au monde.

Un nouveau séisme

Un nouveau séisme, de magnitude 6,5, a été enregistré lundi dans la région. Dernière en date d’une longue série de répliques, cette secousse a conduit les autorités à déclencher une alerte au tsunami, qui a été levée peu après. Aucun dégât n’a été signalé du fait de ce tremblement de terre.

Bien que selon les experts la radioactivité dans les eaux du Pacifique va rapidement se diluer, le niveau enregistré sur le site est de toute évidence dangereux, et les 450 techniciens qui se relaient à la centrale forcent l’admiration des Japonais comme de la communauté internationale.

Bien au-delà de la zone d’évacuation en vigueur autour de la centrale accidentée, de la radioactivité a été mesurée ces derniers jours ici et là, comme par exemple dans l’eau courante à Tokyo. Greenpeace demande l’extension de la zone d’évacuation.

Enfin une nouvelle vidéo du tsunami du 11 mars a été publiée. On y voit la ville Kesennuma rasée en 5 minutes: 

 

L’EXPRESS .fr

Impressionnante la vidéo!!!

Une question légitime sur la découverte de plutonium dans le sol qu’on pourrait se poser ici: Si il ne vient pas de la central, il vient de où? Une explosion nucléaire sous terraine récente? ;)

Merci Jo 

Eveil 2011