jeudi 22 décembre 2011

Potentiel de dispersion du nuage radioactif dans l'hémisphère Nord

Cette animation affiche une dispersion potentielle du nuage radioactif (isotope césium 137) après l' accident nucléaire à Fukushima I. Le taux de libération continue est très incertain, donc les calculs doivent être interprétés qualitativement. Dispersion dans le niveau près de la surface (niveau 1), dans env. 2500 m de hauteur (niveau 12) et dans env. 5000 m de hauteur (niveau 16).


Le césium 137 est un génotoxique avéré et un poison radioactif mortel d’origine artificielle. C’est l’une des parts maudites de l’industrie atomique et c’est l’une de celles qui aujourd’hui ou demain nous emportera. Fragment d’un atome d’uranium éclaté, le Cs137 est un produit de fission du cycle atomique qui compte pour environ 3,6% de la masse de matière fissionnée d’un combustible nucléaire. Par exemple dans un carburant consommé à 35 GwJ/t on en trouve au déchargement environ 1210 grammes par tonne (environ 105210 Ci/t). Il est si dangereux que l’AIEA dans ses tables publiques signale en catimini dans son argot abscons qu’une déposition de 175 milligrammes pulvérisés par km2 (15 Ci par km2 donc 555000 Bq/m2) est une calamité sans remède qui oblige au relogement immédiat des habitants, à l’abandon sans appel de tous les biens matériels, des terres et des cultures; à l’abattage systématique des animaux domestiques et sauvages qui quittent la zone maudite.

 
 
 

Fukushima : l'Etat prépare le retour d'habitants dans la zone évacuée



Après la catastrophe de Fukushima, des agents se rendent sur les lieux pour constater et évaluer les dégâts le 17 juin 2011.
Après la catastrophe de Fukushima, des agents se rendent sur les lieux pour constater et évaluer les dégâts le 17 juin 2011.AFP/-

Après avoir décrété la "fin de l'étape 2" signifiant la stabilisation de la centrale accidentée de Fukushima, le gouvernement japonais va redéfinir le périmètre interdit pour permettre un retour progressif de la population là où ce sera possible. "L'étape 2 terminée, nous allons étudier le problème de la zone interdite", a confirmé le premier ministre, Yoshihiko Noda, alors que le gouvernement a annoncé mercredi que le démantèlement des quatre réacteurs les plus endommagés du complexe atomique exigera environ quarante ans.

Juste après l'accident de Fukushima Daiichi, provoqué par le séisme et le tsunami du 11 mars, l'Etat a interdit l'accès à un rayon de 20 km autour de la centrale et évacué plusieurs localités plus distantes où la dose d'exposition aux radiations est supérieure à 20 millisieverts par an. Plus de 80 000 personnes ont ainsi été forcées d'abandonner leur domicile et des milliers d'autres ont fui de leur propre chef, mais beaucoup espèrent revenir. La phase aiguë étant considérée comme terminée grâce au rétablissement de systèmes de refroidissement, au maintien de la température des réacteurs sous 100 degrés Celsius et à la limitation des rejets radioactifs, l'Etat estime que les niveaux de rayonnements alentours n'augmenteront plus et qu'une décontamination est partiellement possible à moyen terme.

Selon les hypothèses désormais discutées, les autorités pourraient annuler à compter du mois d'avril la zone interdite des 20 km et créer trois nouvelles aires de statut différent en fonction des niveaux de radioactivité. "La contamination est très variable et ne dépend pas uniquement de la distance, elle est surtout liée à la direction des vents et aux précipitations après l'accident", souligne le professeur Tatsuhiko Kodama, directeur du centre Radioisotope de l'Université de Tokyo. "Même dans la zone interdite des 20 km, il y a des lieux où la radioactivité est très faible, proche de la norme internationale habituelle. Dans ces endroits, on peut envisager le retour progressif des personnes", précise-t-il.

DES ZONES DÉCONTAMINÉES AUX ZONES INHABITABLES


Première aire selon le gouvernement : une "zone de préparation au retour", où la dose d'exposition aux radiations est comprise entre 1 et 20 millisieverts par an. Cette aire serait en priorité décontaminée, pour s'approcher le plus possible du seuil de 1 millisievert par an, limite légale habituelle. "Il est techniquement possible de faire chuter le niveau en coupant les arbres, en enlevant une partie de la terre, puisque la concentration se trouve dans les dix premiers centimètres. Cela prend un temps extrêmement long et coûte très cher", explique M. Kodama. Cependant, pour rendre les lieux vivables, il faudra aussi remettre en état les infrastructures, après neuf mois d'inactivité et du fait des dégâts causés par le séisme et le tsunami.
Devrait aussi être créée une "zone d'habitat limité", là où la dose de radiations se situe entre 20 et 50 millisieverts par an. Les localités concernées seront encore interdites plusieurs années, mais la décontamination y sera entreprise pour ramener le niveau en-deçà de 20 millisieverts par an et permettre le retour des personnes par la suite.
Enfin, la troisième aire, où l'exposition aux rayonnements dépasse 50 millisieverts par an, sera décrétée "zone de retour difficile", un euphémisme signifiant inhabitable. Il s'agit essentiellement d'une bande nord-ouest au départ de la centrale, où la contamination a été très forte. Elle restera totalement déserte pendant plus d'une décennie au moins. L'Etat devrait proposer aux habitants le rachat des terres sacrifiées. "En certains endroits, le retour sera impossible. Il faut le dire clairement aux habitants", conseille M. Kodama.

RETARD DANS L'ÉVACUATION DES HABITANTS

Alors que le gouvernement envisage le retour de certains habitants dans les zones touchées par l'accident de Fukushima, le quotidien Yomiuri rapporte qu'une mauvaise communication au sein du gouvernement japonais pourrait avoir retardé l'évacuation des personnes menacées par les fuites radioactives de la centrale, citant le comité d'experts chargés d'enquêter sur cette crise. Ce comité doit publier un rapport préliminaire le 26 décembre, précise le Yomiuri. Les experts ont déterminé qu'une mauvaise communication entre le centre de gestion des crises du gouvernement et les principaux responsables chargés de prendre les décisions avait retardé l'emploi d'un système d'alerte permettant de prédire le niveau de radioactivité en cas de diffusion.
Les informations du journal mettent également en cause l'opérateur Tepco, accusé d'avoir mal réagi à la situation catastrophique générée par le séisme et le tsunami du 11 mars. Les enquêteurs notent que ses employés n'avaient pas une connaissance exhaustive des systèmes de refroidissement de secours, ce qui a retardé leur réaction.
Les autorités ont ordonné les premières évacuations des personnes habitant à proximité de la centrale dans la soirée du 11 mars, plusieurs heures après le séisme. La principale secousse a eu lieu à 14 h 46 locales, et le tsunami a touché la centrale nucléaire environ 40 minutes plus tard.
Le rayon de la zone à évacuer, initialement de dix kilomètres autour de la centrale, a été porté à vingt kilomètres le lendemain.

Le monde

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