mardi 31 mai 2011

L'acidification des océans est aussi grave que le réchauffement climatique


D'ici à 2050, il ne restera sûrement que quelques petites grappes de coraux tandis que la grande majorité aura disparu, ainsi que des millions d'espèces qui vivent dans leur environnement.

Les scientifiques se sont intéressés au cas de la Sicile dont les côtes reçoivent chaque jour plusieurs tonnes de dioxyde de carbone de son volcan. Une situation un peu comparable à celle des océans qui engloutissent des tonnes et des tonnes de CO2 quotidiennement, un ennemi invisible qui imprègne l'eau et la rend de plus en plus acide.

Cette découverte est très révélatrice et inquiétante parce que cette acidification s'observe à l'échelle mondiale, dans tous les océans de la planète. La source de cette pollution vient de l'activité humaine (installations industrielles, maisons, centrales électriques, voitures, avions...).

Face à cette menace grandissante, des millions d'espèces marines sont menacées d'extinction et les récifs coralliens qui protègent les zones côtières commencent à s'éroder. L'acidification des océans est aujourd'hui l'une des menaces les plus inquiétantes pour la planète, affirment les biologistes marins
Mort annoncée
Le Dr Jason Hall-Spencer, biologiste marin à l'Université de Plymouth, explique: "Parmi les milliards de tonnes de dioxyde de carbone que nous émettons chaque année, une partie s'attarde dans l'atmosphère et provoque son réchauffement. Cependant, il ne faut pas oublier qu'environ 30% de ce gaz sont également absorbés par les océans où il se transforme en acide carbonique. Une acidification qui tue les récifs coralliens et les coquillages, mais qui menace aussi les poissons. Très peu d'entre eux peuvent vivre dans une eau trop acide".

Pour étudier l'impact de l'acidification, les scientifiques se sont tournés vers les volcans qui viennent faire bouillonner les fonds marins: "Leurs ouvertures vers les fonds marins et l'acide carbonique qu'ils produisent nous apportent beaucoup d'informations sur l'impact du dioxyde de carbone sur les océans et la vie marine" ajoute Jason Hall-Spencer. "Et il est clair que, vu nos résultats, notre inquiétude ne fait que croître".

Les scientifiques estiment que les océans absorbent environ un million de tonnes de dioxyde de carbone par heure et on sait déjà que les mers sont 30% plus acides qu'elles ne l'étaient au siècle dernier. Cette hausse de l'acidité fait des ravages sur les niveaux de carbonate de calcium, à la base de la formation des coquilles et des squelettes de nombreuses créatures marines, ce qui perturbe aussi la reproduction des animaux marins.

Acidification

Parmi les signes les plus visibles, le blanchissement des récifs coralliens - qui perdent également leur couleur à cause de la hausse des températures des eaux et finissent par mourir. Les scientifiques ont également constaté une baisse notable des populations des ptéropodes, de minuscules crustacés qui constituent l'aliment de base de poissons, de baleines et d'oiseaux marins.

La directrice de l'US National Oceanic and Atmospheric Administration, le Dr Jane Lubchenco, a récemment attiré l'attention sur ce sujet. Elle a décrit l'acidification des océans comme le jumeau du réchauffement climatique, dont les effets seront tout aussi catastrophiques que le réchauffement climatique.

Dr Maoz Fine, de l'université Bar-Ilan en Israël, ajoute: "Nous avons constaté que les récifs coralliens réagissent différemment à l'augmentation des niveaux de dioxyde de carbone. Les plus gros coraux semblent plus forts pour faire face à ces changements en comparaison aux coraux plus petits, aux branches plus fines et qui sont donc plus vulnérables".

Changement trop rapide

Les Caraïbes ont déjà perdu environ 80% de leurs récifs coralliens suite à leur blanchissement et à cause de la surpêche qui élimine des espèces aidant à la croissance des coraux. L'acidification risque bien d'avoir le même impact à un niveau mondial. "D'ici 2050, il n'y aura probablement que quelques petites poches de coraux. Des millions d'espèces de poissons, de crustacés et de micro-organismes seront anéantis".

L'acidification des océans a déjà sévi par le passé, mais jamais avec une telle rapidité, explique le Dr Jerry Blackford du Plymouth Marine Laboratory. "Il faut environ 500 ans pour faire circuler les eaux du monde. "Si le dioxyde de carbone avait une progression plus lente, en termes de milliers d'années, la nature parviendrait à contrer l'acide carbonique, mais ici, ce n'est pas le cas, les niveaux de dioxyde de carbone augmentent beaucoup plus rapidement aujourd'hui. À la fin du siècle, l'eau de mer de surface sera 150% plus acide qu'elle ne l'était en 1800".

"Il n'y a tout simplement pas assez de temps pour que l'impact puisse être contré par la nature elle-même" ajoute Blackford. "L'accumulation de l'acide est particulièrement importante dans les zones supérieures des océans, c'est-à-dire celles qui ont la plus grande importance pour les êtres humains."

Sans vie

Pour comparer les risques qui pèsent sur les océans, les scientifiques ont analysé les alentours de l'Etna, en Sicile. Sur la côte orientale de la baie principale, on trouve une longue étendue de sable noir. Près des côtes, à environ un mètre de profondeur, on observe le flux de dioxyde de carbone qui produit des petites bulles comme dans un immense jacuzzi alors que l'eau est froide. A cet endroit, l'acidité est particulièrement élevée et il n'y a plus de vie marine autour, même pas des algues.

"Ici, l'acidité est beaucoup plus grande que dans le pire des scénarios pour les océans, on ne peut donc pas aller trop loin dans cette comparaison", a déclaré le Dr Marco Milazzo, de l'Université de Palerme. Une chose est sûre cependant: "Quand l'eau est peu acide, la flore est riche. On rencontre de nombreuses espèces en abondance", explique Milazzo. "Avec l'acidification, l'habitat devient de moins en moins varié. Si c'est l'avenir qui attend nos océans, cette nouvelle est catastrophique et déprimante".

7/7


Acidification des océans par Inesperada



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extinction Marine due à l'acidification des océans qui augmente


Des scientifiques de l'Université de Bristol affirment  que l'acidification des océans augmentent à un rythme plus rapide que n'importe quand dans les 65 derniers millions d'années. Soulevant la possibilité d'une extinction de masse marine semblable à celle qui s'est produite environ 55 millions d'années.


La recherche a été publiée dans Nature Geoscience avec l'auteur du rapport le Dr Andy Ridgewell décrivant l'impact "Comme un événement sans précédent géologiques»,
Les océans sont des puits de carbone importants en train d'absorber environ un quart du CO2 rejeté dans l'atmosphère, mais forçant le pH de l'océan de surface inférieure à un processus appelé «l'acidification des océans».
Les chercheurs ont appliqué un modèle qui a comparé les taux actuels de l'acidification des océans à l'événement à effet de serre à la limite Paléocène-Eocène (environ 55 millions d'années) lorsque les températures de surface des océans ont augmenté d'environ 5-6 ° C sur plus d'un millier d'années. Lors de cet événement, pas de catastrophe est considérée dans les écosystèmes de surface, comme le plancton, mais les organismes benthiques dans les profondeurs de l'océan a connu une extinction massive.
Dr Andy Ridgwell, auteur principal de l'article, a déclaré:. "Contrairement à des logements plancton de surface dans un habitat variable, les organismes vivants au fond sur le plancher océanique sont adaptés à des conditions beaucoup plus stable Un changement géochimique rapide et sévère dans leur environnement rendrait leur précaires de survie.
"L'extinction généralisée de ces organismes vivant au fond de l'océan lors du réchauffement à effet de serre Paléocène-Eocène et l'acidification, nous montre que des extinctions similaires à l'avenir sont possibles."
Le changement Paléocène-Eocène s'est produite sur plusieurs milliers d'années permettant l'adaptation  grâce à la migration vers les pôles et l'adaptation évolutive.  
  Le taux actuel de changement depuis plusieurs décennies est sans précédent depuis les 65 derniers millions d'années. Ce qui remet en question la possibilité de calcifiants marins tels que le charbon, et le plancton à s'adapter.
Le rapport de Nature Geoscience met en garde : "Dans notre simulation de conditions océaniques futures, nous trouvons une saturation par rapport au carbonate dans l'océan profond qui dépasse le maximum thermique connu au cours du Paléocène-Eocène  et pourrait mettre en danger les organismes calcifiants. En outre, nos simulations montrent un taux superieur de variation de l'environnement à la surface qui pourrait contester la capacité du plancton de s'adapter. "
  Ridgwell estime que l'acidification des océans actuels se déroule à dix fois le taux qui a précédé l'extinction de masse 55 millions d'années. Ce taux de variation peut être catastrophique pour de nombreuses espèces marines, en particulier ceux qui vivent dans les profondeurs.
Selon un rapport publié en 2009 par des scientifiques marins australiens  "Le niveau de CO2 dans l'atmosphère est maintenant plus élevé qu'à n'importe quel moment au moins dans les 650 000 dernières années, et probablement n'a pas été aussi élevé que les niveaux actuels de 20 millions années . Le taux actuel d'augmentation de CO2 dans l'atmosphère est cent fois plus grande que les augmentations les plus rapides lors des changements climatiques majeurs au cours des 650.000 dernières années. Environ la moitié du CO2 des combustibles fossiles émis par l'homme est maintenant dissous dans l'océan. "
" Dr Will Howard, l'un des contributeurs à la reportcard australien a déclaré que «L'impact de l'acidification des océans a un effet intense et persistant sur l'océan. Ce phénomène a seulement commencé à être détectés  au cours des dernières années. Un certain nombre d'écosystèmes marins d'importance nationale et mondiale, y compris la Grande Barrière de corail et l'océan Austral, ressentent déjà les effets de l'acidification. "
Les récifs coralliens sont déjà sous la menace  car la température des océans augmente ainsi que son acidité.  L'extinction des récifs coralliens sera responsable de 10 à 20% de l'extinction des espèces marines  si les gaz ne sont pas  ramené à 350 ppm, a averti le professeur Ove Hoegh-Guldberg de l'Université de Queensland à une présentation au cours de négociations sur le climat à Copenhague en Décembre 2009.
Les scientifiques de l'Institut australien des sciences marines à Townsville revendiqués en Janvier 2009 que le corail de l'Australie sur la Grande Barrière de Corail atteint un point critique en 1990 montrent que  la croissance des coraux ont ralenti de plus de 14 pour cent. Au rythme actuel, les coraux seront incapables de croître d'ici à 2050...

le 21 février 2010  Par takver
Source   

 Un article de 2010 qui ne tenait pas compte des catastrophes écologiques qui se sont produites depuis . Et quand ont lit que les   grandes puissances refusent un second accord de Kyoto. Cela ne donne pas l'impression que ce phénomène soit  une préoccupation pour les grands de ce monde :(

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