lundi 5 décembre 2011

Suicide collecif de 1500 fermiers ruinés à cause des OGM



Ces dernières semaines, 1500    fermiers se sont suicidés collectivement en Inde, dans la province de Chattisgarh. Un phénomène récurrent, puisque les chiffres officiels font état de 1000 suicides mensuels… depuis plus de    quinze ans. En cause, l’endettement des paysans lié à l’achat de semences OGM miraculeuses… qui se révèlent catastrophiques.


Depuis le milieu des années 80,    l’Inde a accepté d’ouvrir totalement son marché en contrepartie de l’aide du Fonds Monétaire International. Une révolution économique s’en suivit, qui en fit un terrain d’expérimentation mondial    en matière agricole. Depuis lors, les paysans sont livrés aux promesses des vendeurs de semences magiques : les rendements devaient être exceptionnels, et les insectes et parasites rangés dans    les tiroirs de l’histoire. Les variétés traditionnelles ont même été interdites dans de nombreuses banques de semences gouvernementales. Mais pour toucher le Graal, il fallait débourser 10 fois    plus pour la même quantité de semences. Le prix de la gloire. Et les paysans se sont massivement endettés.

What a wonderfull world (Company)…

Sauf que les semences OGM de coton    Bt (de Monsanto, faut-il le préciser) sont tombées malades, infestées par le vers (vorace) de la capsule. Les semenciers avaient juste oublié de préciser que les plantes n’étaient pas résistantes    aux maladies locales et qu’il fallait donc épandre des tonnes de pesticides en plus. Ils avaient aussi omis d’indiquer que les variétés en question buvaient deux plus d’eau et dégradaient les    sols à grande vitesse. Du coup, les sécheresses ont été amplifiées et les rendements réduits à peau de chagrin. Les paysans se retrouvent à sec, paralysés par leurs dettes et sans le sou pour    acheter les semences de l’année suivante, puisque les plantes OGM – dotés d’une technologie révolutionnaire affectueusement nommée “Terminator” – sont calculées pour que les grains ne puissent    pas se replanter… D’où de nouvelles dettes. Etc.


Disparition des variétés    traditionnelles

“Certains des fermiers qui se sont    suicidés avaient réalisé jusqu’à cinquante pulvérisations d’herbicide et de pesticide sur leurs champs de coton, mais cela n’a pas empêché leur récolte de dépérir”, affirme le professeur    Nanjundaswamy, fondateur du Mouvement pour la Défense des Fermiers du Karnataka (Karnataka Rajya Ryota Sangha – KRRS). Autre conséquence, l’utilisation de ce coton génétiquement modifié aurait    “éliminé par pollinisation nombre de nos plantes indigènes qui possédaient par exemple des qualités de résistance à la sécheresse et à certains parasites propres à l’Inde, résistance que n’ont    pas les plantes hybrides” affirme le même spécialiste. Pour les défenseurs des OGM, les vraies raisons de cette catastrophe sont la pauvreté rurale, l’alcoolisme, les sécheresses et le “désespoir    agraire”.

En 2006, le ministère indien de    l’agriculture déclarait que la moitié des foyers paysans étaient endettés. Selon les ONG, le taux de suicide parmi les fermiers pauvres atteint actuellement des records. 150 000 d’entre eux se    seraient donnés la mort depuis 1993. Entre 60% et 75% de la population indienne (contre 10% pour la France et 2% pour les États-Unis), qui compte plus d’un milliard d’habitants, vit de    l’agriculture, qui représente un quart du Produit intérieur brut indien.
http://www.lesmotsontunsens.com/

Realinfos

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Les OGM auront-ils la peau des apiculteurs ?

Par Nolwenn Weiler (5 décembre 2011)
Menace sur le miel. Déjà suspecté de participer au syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles, le pollen génétiquement modifié pourrait provoquer la faillite de milliers d’apiculteurs européens. Depuis le mois de septembre, ceux qui travaillent à proximité de champs d’OGM sont en effet tenus de prouver, moyennant des analyses fort coûteuses, que leur miel est exempt de pollen génétiquement modifié. En Espagne, leur situation est alarmante. En France, les professionnels comptent sur le gouvernement pour renouveler l’interdiction de la culture du maïs transgénique.

Photo : source
« Devenir le gardien de la santé des abeilles dans le monde » : C’est (sans rire) la mission que s’est attribuée Beeologics, entreprise de recherche sur la pollinisation par les abeilles, rachetée par Monsanto à la fin du mois de septembre. Pour les apiculteurs européens, le géant semencier américain serait plutôt synonyme de grande catastrophe. Depuis trois mois, ceux qui travaillent à proximité de cultures de MON 810, un maïs transgénique (de nouveau autorisé en France suite à l’annulation du moratoire), sont tenus de réaliser des analyses prouvant que leur miel est exempt de pollen génétiquement modifié.
Le 6 septembre dernier, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a déclaré que le miel contenant du pollen de maïs MON 810 ne pouvait être commercialisé, faute d’autorisation de ce pollen comme aliment. Pour le moment, les seuls produits issus du MON 810 autorisés à l’alimentation humaine sont la farine, le gluten, la semoule, l’amidon, le glucose et l’huile de maïs. Si le pollen génétiquement modifié est un jour autorisé, les produits en contenant devront être étiquetés. « Mais les consommateurs ne vont pas acheter des produits de la ruche, identifiés comme naturels, s’il devaient être étiquetés OGM », souligne Jean-Marie Sirvins, vice-président de l’Union nationale des apiculteurs français (Unaf). Le préjudice économique risque donc d’être énorme.
Les Espagnols ne veulent plus d’OGM
Pour les apiculteurs espagnols, entourés de 97 000 hectares de champs d’OGM, la situation est d’ores et déjà catastrophique. « Le miel des régions où l’on cultive du MON 810 est foutu, lance Jean-Marie Sirvins. Les apiculteurs peuvent le mettre à la poubelle. Ils doivent réaliser des analyses, qui peuvent représenter plusieurs milliers d’euros. Et n’ont pas de quoi les payer. Et si leur miel s’avère contaminé, le négoce ne l’achète pas. » La COAG, principal syndicat agricole de la péninsule ibérique, a demandé que le MON 810 soit purement et simplement interdit. Et a réclamé que soit respecté le droit à produire du miel sans OGM.
Plusieurs réunions ont eu lieu à Bruxelles ces trois derniers mois pour tenter de trouver une solution. D’aucuns ont avancé la possibilité de supprimer la directive indiquant que les produits OGM doivent être étiquetés. D’autres affirment que cette mesure ne passera jamais auprès des populations. Preuve que les pressions citoyennes ont (parfois) de l’effet.

Vers un miel uniforme ?

Il a aussi été question, lors de ces rencontres, de l’« ultrafiltration ». Utilisé aux États-Unis et au Canada, le procédé consiste à « épurer » mécaniquement le miel avec des filtres très puissants, qui enlèvent les particules minuscules qu’il contient. Dont... une bonne partie de ses grains de pollen. « Le matériel d’ultrafiltration est très coûteux. Les petits apiculteurs ne pourront pas se le procurer », avertit Jean-Marie Sirvins. « Ainsi filtré, le miel ne cristallise plus, il reste liquide, ajoute-il. Et, surtout, il n’a plus de personnalité, puisque c’est le pollen qui contient l’ADN, et donc les caractéristiques propres à chaque produit. » Adieu miels de châtaignier, de fleurs, de lavande ou autres nectars ! « Les services de répression des fraudes se servent du pollen pour tracer le miel. Nous ne pourrons plus commercialiser de miels régionaux, ni de miels AOC », souligne Jean-Marie Sirvins. Ajoutons que le pollen, c’est aussi nombre d’éléments nutritifs, dont les consommateurs ne pourront plus bénéficier.
« La seule solution qui vaille, pour la France au moins, c’est le moratoire sur la culture du MON 810 », tranche Jean-Marie Sirvins. Annulé la semaine dernière à la suite d’une décision du Conseil d’État, le moratoire devrait être posé par le gouvernement. Avant le mois d’avril, si possible, période des semis de maïs. Au niveau européen, le prochain rendez-vous aura lieu le 12 décembre. « Ministres et fonctionnaires de l’Agriculture, de l’Environnement et des services des fraudes sont très mobilisés », estime Jean-Marie Sirvins. Il faut dire que l’enjeu est crucial : 84 % des espèces végétales cultivées en Europe dépendent directement de la pollinisation par les insectes, dont la plupart sont des abeilles domestiques. Lesquelles survivent grâce aux soins jaloux des apiculteurs.
Nolwenn Weiler

Bastamag

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