mercredi 21 septembre 2011

Seulement 20% des données climatiques passées seraient accessibles

ruine© C. Magdelaine / notre-planete.info
L'histoire peut-elle nous aider à comprendre le présent ? Si l'on considère les fluctuations climatiques de notre planète et l'amélioration de nos connaissances à ce sujet, alors la réponse est positive. En effet, une nouvelle étude européenne a démontré que quand nous comprendrons ce qu'il s'est passé dans un passé récent, nous parviendrons à améliorer nos connaissances et les réactions appropriées aux variations climatiques.
Deux chercheurs, du Centre de changement climatique de l'Université Rovira i Virgili (URV) en Espagne et de l'unité de recherche climatique de l'University of East Anglia (UEA) au Royaume-Uni respectivement, ont découvert que 80% des données climatiques mondiales au format numérique ne peuvent être utilisées par les chercheurs. Ainsi, seuls 20% des données disponibles peuvent être exploitées pour des évaluations.
Le SINC (Scientific Information and News Service) reprend les dires de l'auteur principal de l'étude, Manola Brunet, la responsable du Centre sur le changement climatique de l'URV, et explique que bien que certaines données climatiques en Europe remontent au XVIIème siècle, "moins de 20 % de ces informations enregistrées dans le passé sont disponibles à la communauté scientifique".
Mais la situation sur les données européennes n'est pas aussi tragique que pour les autres continents. Les données sur l'Afrique et l'Amérique centrale ne sont pas accessibles simplement parce que les observations climatiques n'ont démarré qu'au milieu du XIXème siècle.
"L'incapacité à déchiffrer les archives climatiques entraînerait des problèmes socio-économiques car nous ne sommes pas en mesure de déceler les impacts actuels et futurs du changement climatique et d'un monde plus chaud", explique le Dr Brunet, responsable de l'étude avec Phil Jones, de l'UEA.
Outre l'Espagne, seuls le Canada, les Pays-Bas, la Norvège et les États-Unis ont donné un droit partiel aux scientifiques d'accéder aux données climatiques historiques de leurs pays. Tous les autres pays du monde n'accordent pas un tel accès aux scientifiques ou au public dans un sens plus large, malgré les suggestions émises par l'Organisation mondiale météorologique (OMM) les encourageant à changer de position.
Les services climatiques de tous les pays doivent travailler à la conversion des informations climatiques historiques sur papier en format numérique. Ces données se trouvent actuellement dans des archives, bibliothèques et centres de recherche. Ce mode de stockage complique l'accès à ces données. Ainsi, les services météorologiques devraient laisser libre accès à ces données, et non restreindre leur consultation.
Enfin, les services climatiques assistent un certain nombre de pays, ainsi que le Canada et les États-Unis. Grâce à ces services, les chercheurs sont en mesure d'expliquer et de remettre dans son contexte la vague de chaleur qui a touché l'Europe de l'est en 2010. "Si nous avions accès à toutes les archives historiques, nous pourrions évaluer la fréquence de ces phénomènes à l'avenir avec un degré de certitude plus élevé", commente le Dr Brunet.
Les chercheurs pensent que ce type d'informations pourraient bénéficier la science, la société et l'économie.

Notre-planète.info

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