mardi 24 avril 2012

Envisat, en perdition, photographié par le satellite Pléiades

La série de clichés d'Envisat fait dire à des proches du dossier qu'Envisat serait certes sur une orbite stable mais pas sur celle qu'il devrait être.
La série de clichés d'Envisat fait dire à des proches du dossier qu'Envisat serait bien sur une orbite stable... mais pas celle sur laquelle il devrait être. © Cnes

Le satellite Pléiades, du Cnes, est passé à une centaine de kilomètres seulement d'Envisat, le satellite avec lequel l’Agence spatiale européenne a perdu le contact depuis le 8 avril. La photographie qui a été prise doit permettre de déterminer si le satellite environnemental s’est placé en mode de sauvegarde.


Plus de quinze jours après la perte de contrôle du satellite Envisat, l’Agence spatiale européenne ne comprend toujours pas les raisons de cette panne. Les efforts pour le récupérer se poursuivent. Au sol comme dans l’espace, des instruments sont utilisés pour le photographier, vérifier la stabilité de son orbite et s’assurer qu’il n’a pas été victime d’une collision. Sur ce dernier point on a très tôt été rassuré quand la semaine dernière l’Institut Fraunhofer de physique des hautes fréquences et des technologies radar à Wachtberg (Allemagne) a fourni une image le montrant en un seul morceau.
Dans sa dernière communication, l’Esa a précisé vouloir déterminer si le satellite est « passé en mode sans échec, ce qui serait un bon point de départ pour rétablir les communications ». Elle a pour cela demandé au Cnes d'utiliser le satellite Pléiade pour photographier Envisat. L’image a été acquise le 15 avril (et rendue publique vendredi), lorsqu’il s’est trouvé à une petite centaine de kilomètres de distance. 

L'efficacité du satellite Pléiades à la disposition d'Envisat
 
Son analyse doit permettre de se faire une idée assez précise de l’orientation du satellite, ce qui indiquera s'il est possible d'en reprendre le contrôle. En effet, si son panneau solaire est orienté de manière à assurer une exposition suffisante au Soleil, il génère alors assez d’énergie pour placer le satellite en mode de sauvegarde automatique, ce qui pourrait permettre de restaurer les communications avec la Terre. Sinon, les chances de le récupérer vont s'amenuiser rapidement.
Cette photo d’Envisat démontre toute l’agilité de Pléiades, un satellite d’observation de la Terre employé à des fins civiles et militaires. Il a été manœuvré le 15 avril lorsqu’il est passé à environ 100 kilomètres d’Envisat. Cette agilité lui vient de son design très compact qui permet d’observer dans toutes les directions et de réaliser un dépointage rapide. Cette compacité se caractérise notamment par des panneaux solaires fixes et rigides et le fait que les équipements sont encastrés dans le satellite pour réduire son inertie. Enfin, Pléiades embarque une nouvelle génération d’actionneurs gyroscopiques.

Par Rémy Decourt, Futura-Sciences 

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