mercredi 18 avril 2012

Le changement climatique est là

Il faut un siècle pour mesurer l'évolution du climat, dit Denis Capdegelle, très prudent. Mais les variations constatées valident les prévisions de changement climatique, comme l'arrivée de plantes et animaux méditerranéens./ Photo DDM, N. D.
Il faut un siècle pour mesurer l'évolution du climat, dit Denis Capdegelle, très prudent. Mais les variations constatées valident les prévisions de changement climatique, comme l'arrivée de plantes et animaux méditerranéens./ Photo DDM, N. D.
Denis Capdegelle, de Météo France, vient de donner deux conférences sur le changement climatique. Un sujet qui plaît de plus en plus sur un phénomène que l'on commence à constater, y compris dans le Gers.

Le changement climatique, on en entend parler pour les menaces qu'il fait peser sur la banquise, les populations menacées par la montée des eaux. Est-il vraiment constaté, quelles seront ses conséquences dans le Gers ? Délégué départemental de Météo France, Denis Capdegelle répond.
Récemment, un responsable agricole disait que l'agriculture est habituée aux crises météorologiques mais qu'elles deviennent plus fréquentes. Est-ce un signe de changement climatique ?
L'échelle temporelle du changement climatique, ce n'est ni l'année, ni la décade, ni même ma normale de trente ans, c'est le siècle. Mais il y a quand même des faits remarquables. Les années 2000 ont été les plus chaudes et les plus sèches depuis cinquante ans. Donc on voit qu'on est dans un cycle où la température augmente… En fait, on peut parler d'un changement climatique plus que d'un réchauffement.
Comment peut-il se traduire ici ?
Des phénomènes exceptionnels plus fréquents. La sécheresse de 2003 ne reviendrait pas tous les dix ans mais tous les ans. On avoisinerait plus facilement les 40°. Dans ces cas, les plantes souffrent et les corps aussi. Il va falloir adapter les cultures. Les cultures de plantes méditerranéennes peuvent remonter jusqu'ici. C'est déjà le cas. J'ai donné une conférence au lycée de Mirande où il y avait un agriculteur qui a planté des oliviers dans le Gers. Des études de l'INRA parlent des oliviers, palmiers, abricotiers, agrumes. Il suffit de voir ce qu'on trouve dans les jardineries. Pour les plantes qui ont besoin d'eau, les régions de maïsiculture, c'est déjà un problème. Le prochain problème important sera la gestion de l'eau.
Mais plus concrètement, comment ce serait ici ?
Des périodes chaudes et sèches comme en 2003, des quantités de précipitations importantes en hiver mais concentrées sur peu de temps, des hivers plus doux, ce qui va amener à modifier les modes culturaux.… Il y aurait une disparition des chêneraies, plutôt des petites forêts comme en Méditerranée. Tout ce qui est maladie et insecte va évoluer. Les criquets d'Afrique du Nord, on commence à en voir dans le Languedoc. C'est sûr qu'ils vont trouver à manger ici. La culture du tournesol remonte jusqu'au Danemark
Un autre élément qui nous fait basculer
[en faveur du changement climatique] , ce sont les événements extrêmes. Par exemple, cette année, en janvier-février, on avait de -4 à -10° le matin et dix jours plus tard vous êtes à 20°. En mai, on peut voir du -1° le matin et 30° l'après-midi. Vous avez planté le maïs vous êtes contents, il est échaudé. Les orages ne sont pas plus nombreux mais ils sont plus violents. On ne peut pas dire que tout ça est exceptionnel, c'est remarquable.

En bref

Vapeur. S'il pleut moins, où est cette eau ? Plus l'air est chaud, plus il peut contenir de l'eau sous forme de vapeur, ce qui joue sur la quantité de pluie.
Sublimation. Il existe un phénomène de sublimation qui prive les rivières gersoises de l'eau apportée par la fonte de la neige pyrénéenne : la neige s'évapore directement.
La normale. Cette référence est la moyenne météo sur trente ans. De 1971 à 2000 pour l'instant, elle passera à la période 1981-2010 l'an prochain mais ne devrait pas être beaucoup plus chaude, les années 80 ayant été fraîches.

La dépêche

Les effets deschangements climatiques ne s'arrangeront pas, lorsqu'ils s'additioneront a la destruction de nos sols et épuisement de nos réserves!

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