mercredi 7 décembre 2011

L'Arctique se réchauffe et son écosystème est bouleversé

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L'Arctique continue à se réchauffer, entraînant depuis ces dernières années un bouleversement durable de l'écosystème de la région, conclut un groupe international de scientifiques dans un rapport rendu public jeudi par le gouvernement américain.
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Selon ces experts, "un nombre suffisant de données annuelles a été collecté permettant d'indiquer un changement dans le système de l'océan Arctique depuis 2006". Ils relèvent également la répétition en 2011 d'un vent d'hiver arctique qui sort de la norme pour la région.

Etant donné les projections de poursuite du réchauffement planétaire, "il est très probable que ces changements majeurs vont se poursuivre dans les années à venir avec des impacts climatiques, biologiques et sociaux accrus", écrivent les auteurs de ce rapport appelé "Arctic Report Card".
 
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Intérêts économiques
Cet état des lieux de l'Arctique est publié annuellement depuis ces dernières années par l'Agence nationale océanique et atmosphérique américaine (NOAA). "Ces travaux menés par 121 chercheurs de quatorze pays concluent que l'Arctique continue à se réchauffer avec moins de glace dans l'océan et une végétation sur le sol plus abondante", relève Monica Medina, une haute responsable de la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration).

"Un Arctique plus vert et plus chaud fait qu'il fera probablement l'objet d'un plus grand développement et un rapport comme celui-ci aide à nous préparer à davantage de demandes d'exploitation des richesses arctiques et à prendre de meilleures décisions concernant la gestion et la protection de ces ressources de plus en plus accessibles", ajoute-t-elle. Les fonds marins sont notamment riches en pétrole et gaz.
 
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430 milliards de tonnes de glace en moins
En 2011, la température moyenne annuelle de l'air près de la surface de l'océan Arctique était d'environ 1,5 degré Celsius plus élevée que durant la période de 1981 à 2010, précise le rapport de la NOAA. La superficie minimum de glace de l'océan en septembre 2011 a été la seconde plus faible pour la saison d'été, après 2007, mesurée depuis le début des observations par satellite en 1979.

Et depuis 2006, l'Arctique a connu les cinq étés durant lesquels l'étendue des glaces a été la plus faible jamais enregistrée. Durant deux années de suite, les trois principaux accès à l'océan Arctique étaient libérés des glaces et accessibles à la navigation, un fait très inhabituel.

De 2010 à 2011, l'Arctique a subi une perte nette de masse de glace de 430 milliards de tonnes, soit la plus forte réduction annuelle jamais mesurée par les satellites depuis 2002. Une telle fonte nette de la glace de l'Arctique équivaut à une montée de 1,1 millimètre du niveau de l'océan, selon ces chercheurs.  
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Habitat menacé

Une acidification des eaux arctiques résultant d'une absorption accrue de dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre, a également été mesurée dans les mers de Beaufort et de Chukchi. En outre, cette fonte plus étendue des glaces fait que l'Arctique réfléchit moins l'énergie solaire durant l'été et absorbe plus de chaleur aggravant d'autant plus le réchauffement, relèvent les auteurs du rapport.

Le recul des glaces dans l'Arctique menace l'habitat des morses et des ours polaires dont sept des dix-neuf sous-populations voient leur nombre diminuer. Mais le réchauffement du permafrost se traduit par une végétation plus verdoyante et abondante dans la Toundra des régions côtières adjacentes aux zones où les glaces de l'océan Arctique disparaissent le plus. Autre avantage du réchauffement, le phytoplancton dans l'océan, qui est à la base de la chaîne alimentaire des espèces marines, a augmenté de 20% depuis dix ans, notent ces experts. (afp)
06/12/11 04h50

La planète en route pour un réchauffement de 3,5°C

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Les promesses de réduction de gaz à effet de serre (GES) aujourd'hui sur la table placent la planète sur la trajectoire d'un réchauffement de +3,5°C, dépassant largement l'objectif de 2°C maximum, selon une étude présentée mardi à Durban (Afrique du Sud).
Au rythme où augmentent les émissions de gaz à effet de serre (GES), les gouvernements n'ont guère que quatre ans pour inverser la tendance et éviter ensuite des dépenses massives pour atteindre l'objectif des 2°C, cible adoptée par la communauté internationale en 2010, selon ce rapport présenté en marge de la conférence de l'ONU sur le climat.

Le monde est sur une "trajectoire à haut réchauffement, à haut coûts, et à haut risque", résument le groupe de chercheurs ayant conduit cette étude pour deux sociétés de conseil spécialisées sur le carbone, Climate Analytics and Ecofys. "Les promesses actuelles nous mettent sur une trajectoire d'émissions globales qui portera le réchauffement à 3,5°C", écrivent-ils dans cette étude présentée en marge de la 17e Conférence de l'ONU sur le climat qui se tient jusqu'à vendredi à Durban, en Afrique du Sud.

L'objectif de contenir le réchauffement à 2°C par rapport à l'époque pré-industrielle, initié à Copenhague fin 2009, a officiellement été entériné par la communauté internationale l'an passé à Cancun, au Mexique. Il s'agit du niveau de réchauffement qui permettrait, selon la science, de limiter des conséquences trop sévères du changement climatique.

Depuis l'époque pré-industrielle, la température globale a déjà augmenté de 0,8°C. Pour atteindre cet objectif de 2°C, une majorité des pays ont publié des promesses volontaires de réduction de gaz à effet de serre.

Selon le rapport, ces promesses mèneraient à des émissions globales de 55 milliards de tonnes de gaz à effet de serre en 2020. Soit 11 milliards de tonnes au-dessus des 44 milliards de tonnes qui permettraient de mettre le monde sur une trajectoire de 2°C de réchauffement. En conséquence, les coûts en efficacité énergétique et de la transition vers une énergie moins carbonée risquent d'augmenter fortement après 2020 pour rattraper le temps perdu et tenter de remettre le monde sur une trajectoire moins brûlante, soulignent les auteurs.

Ces chiffres vont dans le même sens que ceux publiés en novembre par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) et le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). (afp)
06/12/11 15h15

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