Le palais du gouverneur de la ville
assyrienne antique de Tušhan a brûlé en 700 avant J.-C. La chaleur
dégagée provoqua la cuisson d’une tablette d’argile
sur laquelle était apposée une liste de 144 noms de femmes.
Cinquante-neuf d’entre eux ont pu être analysés. Surprise : ils
appartiennent majoritairement à une langue qui était inconnue jusqu’à
présent. Le site archéologique de Ziyaret Tepe, en Turquie, vient donc
de nous livrer un véritable trésor.
L’Assyrie était un État guerrier mésopotamien particulièrement puissant durant l’Antiquité,
plus précisément de 884 à 609 avant J.-C. Il s’est construit par une
succession de campagnes militaires et d’annexions de territoires menées
par des grands rois tels que Assournazirpal II (883 à 859 avant J.-C.),
Salmanasar III (858 à 824 avant J.-C.) et Téglath-Phalasar III (746 à
727 av. J.-C.). Ceux-ci avaient une habitude leur permettant de rompre
les rapports de force dans les zones annexées tout en rendant les
peuples conquis dépendants de leur autorité et administration : ils les
déportaient.
Le site actuel de Ziyaret Tepe, sur les rives de
Tigre dans le sud-est de la Turquie, fait l’objet de nombreuses
campagnes de fouilles depuis 1997. Il se situerait en effet à
l’emplacement de l’ancienne cité assyrienne
de Tušhan. Plusieurs preuves laissent penser que les ruines mises au
jour correspondraient au palais du gouverneur construit sous le règne
d’Assournazirpal II et détruit par un incendie vers 700 ans avant J.-C.
Ce sinistre majeur eut néanmoins un effet bénéfique : il figea dans le
temps, en la cuisant, une tablette d’argile recouverte de précieuses informations.
John MacGinnis, de l’université de Cambridge, l’a décrite, et surtout analysée, dans les pages du Journal of Near Eastern Studies.
Sa surprise a été de taille lors du décryptage. Ce support contient des
preuves de l’existence d’un langage ancien qui était inconnu jusqu’à
aujourd’hui.
Un langage inconnu venu d’Iran
Découverte dans la salle du trône, la tablette contient une liste de 144 noms de femmes écrits en caractères cunéiformes
mais seuls 59 d’entres eux sont exploitables. Parmi ceux-ci, deux
références sont assyriennes et 15 autres appartiennent à des langues
connues de la même époque : égyptien, élamite, urartéen, hurrien,
louvite et sémitique occidental. Plus de 40 noms proviendraient donc
d'un langage
inconnu. Plusieurs hypothèses permettraient d’expliquer l’origine de
ces noms mais, face à divers éléments historiques, seule l’une d’entre
elles semble plausible.
La langue disparue voici 2.500 ans aurait pu être parlée par des peuples
conquis par les assyriens puis forcés de migrer en direction du sud-est
de la Turquie. Or, il n’existe qu’une seule contrée annexée par les
Assyriens pour laquelle aucune preuve d’un langage quelconque n’a été
découverte à ce jour : les montagnes de Zagros, actuellement situées en
Iran à proximité de la frontière irakienne. Cette hypothèse est appuyée
par des écrits du roi assyrien Esarhaddon faisant référence à un langage
inconnu, le mekhranien, originaire du Zagros. La langue disparue était
donc employée par des peuples vivant sur le territoire de l'Iran actuel.
La tablette d'argile est actuellement entreposée à Diyarbakir en Turquie, en attendant d’être un jour exposée au public.
Par Quentin Mauguit, Futura-Sciences
langage inconnu, de toute facon a mon avis, il n'y a rien de bien interressant a lire sur les plaques
RépondreSupprimerSi l'archéologie t'intéresse pas, qu'est-ce tu fais icitte?
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