Exécution de Troy Davis: Une «défaite pour l'humanité» pour Badinter

Troy Davis, condamné à mort pour le meurtre d'un policier en Géorgie (Etats-Unis) HO / GEORGIA DEPARTMENT OF CORRECTIONS / AFP

JUSTICE - De son côté, Amnesty International appelle à poursuivre le combat...

Les appels de Jimmy Carter, du pape, de l’ancien patron du FBI, d’un garde de la prison, de la communauté internationale et le million de signatures réunies n’y auront rien fait. Mercredi soir, Troy Davis a été exécuté dans la prison de Jackson, en Géorgie. Condamné à mort pour le meurtre d’un policier en 1989, l’homme a pourtant clamé son innocence jusqu’au bout.

>> L’article sur l’exécution de Troy Davis
Les réactions ne se sont pas fait attendre. A commencer par celle d’Amnesty International. L’ONG a dénoncé ce jeudi «l'exécution lâche et honteuse de Troy Davis» et a appelé «à poursuivre le combat pour l'abolition universelle de la peine de mort». Dans son communiqué, la présidente d’Amnesty International France, Geneviève Garrigos, en est arrivée à la conclusion qu’«aujourd'hui, la Géorgie n'a pas seulement tué Troy Davis, elle a aussi tué la confiance de tous les soutiens de Troy, à travers le monde, dans le système judiciaire aux Etats-Unis».
Robert Badinter, sénateur PS des Hauts-de-Seine et ancien garde des Sceaux, est revenu sur Europe 1 sur ce qu’il qualifie d’une «défaite pour l’humanité». «S'il est innocent, cette affaire est un assassinat judiciaire», a-t-il estimé. «Elle restera comme une tache dans l'histoire des Etats-Unis». Et d’ajouter: «L'essentiel, c'est qu'on a mis un homme pendant vingt ans dans le quartier des condamnés à mort. Un châtiment jugé cruel, inhumain et dégradant par la Cour européenne des droits de l'homme.»

Affaire Troy Davis : "un assassinat... par Europe1fr

La France a elle aussi commenté l’exécution. «Nous déplorons vivement que les nombreux appels à la clémence n'aient pas été entendus», a déclaré un porte-parole du ministre des Affaires étrangères et européennes. «Elle (la France, ndlr) rappelle que toute erreur judiciaire dans son application est irréversible.» «Alors que plus des deux tiers des Etats dans le monde ont aujourd'hui renoncé à ce châtiment, en droit ou en fait, ce cas illustre la nécessité de poursuivre le combat pour l'abolition universelle et définitive de la peine de mort», conclut le texte.

Olivia Vignaud 

 

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