Une image de Mercure prise par la sonde "Messenger" montrant les plaines formées par des coulées de lave Reuters/NASA |
Peu à peu les scientifiques percent les secrets qui entourent la plus petite et mystérieuse planète du système solaire. Selon une recherche, publiée jeudi 29 septembre, dans la revue Science, d'immenses coulées de lave ont formé les vastes plaines autour du pôle nord de Mercure. Une découverte qui vient éclairer d'un jour nouveau la formation et l'évolution de la planète.
Cette conclusion, qui confirme ce que les astronomes supputaient, est fondée sur des observations et mesures de la sonde américaine Messenger, placée sur l'orbite de Mercure en mars.
Ces plaines intriguaient les chercheurs depuis le premier survol de Mercure par la sonde américaine Mariner 10, en 1974, qui les avait photographiées pour la première fois.
Ces longues étendues, épaisses d'un kilomètre à certains endroits, sont le résultat d'une importante activité volcanique qui a produit des torrents de lave il y a un peu plus de 3,5 milliards d'années. Elles recouvrent 6 % de la superficie de Mercure, soit l'équivalent de 60 % de la surface des Etats-Unis.
"Pendant plus de trente-cinq ans nous n'étions pas sûrs du rôle de l'activité volcanique sur Mercure", observe James Head, professeur de géologie à l'université Brown (Rhode Island, Nord-Est), et coauteur de ces travaux.
DES CRATÈRES DE 1,5 KM DE PROFONDEUR
Tôt dans l'histoire de la planète – il y a de 3,5 à 4 milliards d'années – d'énormes volumes de lave se sont déversés par les fissures à la surface de Mercure, recouvrant les plaines basses, explique ce géologue. Ces coulées de lave ont rempli des cratères de plus d'un kilomètre et demi de profondeur, ajoute-t-il.
"Ces observations nous donnent d'importantes indications sur ce qui se passe à l'intérieur de Mercure", renchérit Jennifer Whitten, membre de l'équipe du Pr Head.
Selon James Head, les coulées de lave fournissent aux scientifiques des indices sur la manière dont sont nées les planètes, leur évolution et si elles sont encore actives. "Sur la Lune, par exemple, nous observons très peu de signes d'activité volcanique au cours des deux à trois derniers milliards d'années", note-t-il.
Le monde
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