Les trois quarts de la diversité génétique présente dans l'agriculture auraient disparu au cours du XXe siècle, selon une étude publiée le 7 septembre par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Les experts de la FAO établissent un parallèle entre le recul de l'espace habitable des tribus indigènes, la mondialisation et la diminution de la biodiversité alimentaire.
Le contexte :
L'agriculture biologique met l'accent sur la qualité des produits et le respect de l'environnement. Elle est cultivée sur 30,5 millions d'hectares, soit 0,7% de la surface agricole mondiale. Les études de la FAO relèvent que dans le passé, 10 000 espèces étaient cultivées pour nourrir la planète alors qu'aujourd'hui, "150 plantes seulement nourrissent la plus grande partie de l'humanité". A eux seuls, le riz, le blé, le maïs et la pomme de terre représentent 60% des apports énergétiques d'origine végétale.
L'enjeu :
L'étude de la FAO souligne la limitation progressive de la diversité génétique agricole mondiale, dont elle rappelle la richesse originelle :
"Les tribus reculées des denses forêts tropicales ou des déserts de glace possèdent une gamme richissime d'aliments sains et nutritifs - certains ayant des propriétés extraordinaires - que nos sociétés opulentes ne peuvent que leur envier", peut-on lire en conclusion de l'ouvrage Indigenous Peoples' Food Systems, publié par la FAO, en collaboration avec le Centre CINE (Centre for Indigenous People's Nutrition and Environment) de l'Université McGill.
L'autre conclusion des experts de la FAO est plus inquiétante : "A mesure que les habitats sauvages reculent sous les pressions économiques et que la mondialisation standardise les modes de vie, ces aliments indigènes disparaissent à grande vitesse - et par là même, les régimes alimentaires qui garantissaient une bonne santé."
- Une alimentation uniformisée
Le rapport évoque plusieurs exemples d'écosystèmes particulièrement riches en terme de diversité génétique. Dans le village thaïlandais de Sanephong, la communauté Karen dispose ainsi de 387 espèces vivrières pour ses 661 habitants.
A l'opposé, l'étude observe la tendance croissante des pays occidentaux à concentrer leur alimentation sur quatre grandes cultures commerciales : le blé, le riz, le maïs et le soja (bruts ou transformés). Cette limitation s'accompagne d'un appauvrissement de la diversité génétique : "les trois quarts de la diversité génétique des cultures agricoles auraient disparu au cours du dernier siècle", selon la FAO.
- Des conséquences néfastes sur la santé
Barbara Burlingame, expert de la FAO en évaluation et besoins nutritionnels constate que "la désaffection des sources de nourriture traditionnelles au profit de mets commerciaux tout préparés s'accompagne souvent d'une augmentation des désordres alimentaires tels que l'obésité, le diabète et l'hypertension."
De fait, l'étude prouve que l'obésité est presque inexistante chez les Awajun (Pérou), qui comblent 93% de leurs besoins énergétiques alors que le peuple Mand, qui ne couvre que 27% de ces besoins, souffre de plusieurs problèmes de santé.
L'engagement de la communauté internationale :
Partant du constat qu'aucun pays n'est auto-suffisant en ressources énergétiques, la FAO a mis en place un traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture. Cinquante-six pays ont déjà ratifié ce traité (la France l'a signé mais pas encore ratifié). Destiné à promouvoir la diversité biologique et l'agriculture durable, et à s'assurer de leur partage juste et équitable, le traité a permis l'établissement d'une banque de gènes mondiale comprenant 64 cultures vivrières.
En juin, à Tunis, onze pays* en développement ont été récompensés pour leurs projets de conservation de gènes et ressources phytogénétiques vitales pour nourrir la planète. La FAO espère ainsi aider les populations autochtones à trouver de nouveaux débouchés pour leur production vivrière et leurs plantes médicinales.
* Egypte, Kenya, Costa Rica, Inde, Pérou, Sénégal, Uruguay, Nicaragua, Cuba, Tanzanie, Maroc.
Source : Géo
Le contexte :
L'agriculture biologique met l'accent sur la qualité des produits et le respect de l'environnement. Elle est cultivée sur 30,5 millions d'hectares, soit 0,7% de la surface agricole mondiale. Les études de la FAO relèvent que dans le passé, 10 000 espèces étaient cultivées pour nourrir la planète alors qu'aujourd'hui, "150 plantes seulement nourrissent la plus grande partie de l'humanité". A eux seuls, le riz, le blé, le maïs et la pomme de terre représentent 60% des apports énergétiques d'origine végétale.
L'enjeu :
L'étude de la FAO souligne la limitation progressive de la diversité génétique agricole mondiale, dont elle rappelle la richesse originelle :
"Les tribus reculées des denses forêts tropicales ou des déserts de glace possèdent une gamme richissime d'aliments sains et nutritifs - certains ayant des propriétés extraordinaires - que nos sociétés opulentes ne peuvent que leur envier", peut-on lire en conclusion de l'ouvrage Indigenous Peoples' Food Systems, publié par la FAO, en collaboration avec le Centre CINE (Centre for Indigenous People's Nutrition and Environment) de l'Université McGill.
L'autre conclusion des experts de la FAO est plus inquiétante : "A mesure que les habitats sauvages reculent sous les pressions économiques et que la mondialisation standardise les modes de vie, ces aliments indigènes disparaissent à grande vitesse - et par là même, les régimes alimentaires qui garantissaient une bonne santé."
- Une alimentation uniformisée
Le rapport évoque plusieurs exemples d'écosystèmes particulièrement riches en terme de diversité génétique. Dans le village thaïlandais de Sanephong, la communauté Karen dispose ainsi de 387 espèces vivrières pour ses 661 habitants.
A l'opposé, l'étude observe la tendance croissante des pays occidentaux à concentrer leur alimentation sur quatre grandes cultures commerciales : le blé, le riz, le maïs et le soja (bruts ou transformés). Cette limitation s'accompagne d'un appauvrissement de la diversité génétique : "les trois quarts de la diversité génétique des cultures agricoles auraient disparu au cours du dernier siècle", selon la FAO.
- Des conséquences néfastes sur la santé
Barbara Burlingame, expert de la FAO en évaluation et besoins nutritionnels constate que "la désaffection des sources de nourriture traditionnelles au profit de mets commerciaux tout préparés s'accompagne souvent d'une augmentation des désordres alimentaires tels que l'obésité, le diabète et l'hypertension."
De fait, l'étude prouve que l'obésité est presque inexistante chez les Awajun (Pérou), qui comblent 93% de leurs besoins énergétiques alors que le peuple Mand, qui ne couvre que 27% de ces besoins, souffre de plusieurs problèmes de santé.
L'engagement de la communauté internationale :
Partant du constat qu'aucun pays n'est auto-suffisant en ressources énergétiques, la FAO a mis en place un traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agriculture. Cinquante-six pays ont déjà ratifié ce traité (la France l'a signé mais pas encore ratifié). Destiné à promouvoir la diversité biologique et l'agriculture durable, et à s'assurer de leur partage juste et équitable, le traité a permis l'établissement d'une banque de gènes mondiale comprenant 64 cultures vivrières.
En juin, à Tunis, onze pays* en développement ont été récompensés pour leurs projets de conservation de gènes et ressources phytogénétiques vitales pour nourrir la planète. La FAO espère ainsi aider les populations autochtones à trouver de nouveaux débouchés pour leur production vivrière et leurs plantes médicinales.
* Egypte, Kenya, Costa Rica, Inde, Pérou, Sénégal, Uruguay, Nicaragua, Cuba, Tanzanie, Maroc.
Source : Géo
À la rescousse de la diversité from USC Canada on Vimeo.
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