Le réseau Citepa a établi l’inventaire officiel des émissions françaises. Selon celui-ci, la quantité de GES émis en France est "restée stationnaire voire a légèrement diminué" depuis 20 ans alors que la population a augmenté. Par habitant, les émissions auraient diminué, d'environ 25%.
Le cabinet Carbone 4, spécialiste du bilan carbone, n’analyse pourtant pas les choses de la même façon. A la question "combien un Français émet-il de gaz à effet de serre ?" les experts indiquent, dans une lettre publiée vendredi, que d'après leurs estimations les émissions d'un Français "moyen" ont au contraire grimpé de 13% depuis 1990.
Pourquoi ces deux réponses si diamétralement opposées ? C’est la différence entre les deux méthodologies employées qui sont en cause. Si Carbone 4 a comptabilisé la totalité des GES générés par la production de tous les biens et services consommés en un an par un "Français moyen", le Citepa a juste pris en compte le CO2 émis depuis la France. "La philosophie de notre calcul est donc de chiffrer les émissions qui correspondent non pas à la production française mais à notre confort de vie", résume Jean-Marc Jancovici, qui gère Carbone 4.
La haute technologie et les transports en avion en cause
Ainsi, le cabinet dresse un "bilan carbone" de la "sphère privée" d'un Français où chaque élément compte : nombre de kilomètres parcourus hors travail, surface des logements, kilos de viande mangés, achat et usages des téléviseurs, portables… On constate donc que si au cours des 20 dernières années, les émissions de CO2 ont diminué dans le secteur de l’alimentation (celui qui émet le plus), celles liées aux logements sont restées stables.
La cause principale de cette augmentation est donc davantage imputable aux produits de haute technologie tels que les écrans plats ou les ordinateurs de bureaux qui réclament "un très lourd parc industriel en amont". Si ces éléments ne sont pas pris en compte par le Citepa, qui ne les cite pas, c’est parce que ces produits sont presque tous fabriqués en Asie, hors du territoire français.
Néanmoins, si le Français émet également de plus en plus de CO2 pour se déplacer (en dehors des trajets pour se rendre au travail) c’est également à cause de l'avion, dont l'accès s'est largement démocratisé, rapporte Sciences et Avenir. Autre source non négligeable de la hausse des émissions : le développement des "services" utilisés par le Français, au premier rang desquels les dépenses de santé, souligne Carbone 4.
"Tout ça nous rappelle, certains ont parfois tendance à l'oublier, qu'on ne pourra rien faire pour lutter contre le changement climatique sans toucher à la consommation", souligne Jean-Marc Jancovici.
Maxisciences
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