mercredi 28 septembre 2011

Une proposition de loi veut bannir le bisphénol A des emballages alimentaires

L'Anses préconise l'utilisation de produits de substitution au BPA, ce qui protégerait également la population générale de tout risque éventuel.
L'Anses préconise l'utilisation de produits de substitution au BPA, ce qui protégerait également la population générale de tout risque éventuel.AFP/DAVID MCNEW
La commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale a voté, mercredi 28 septembre, une proposition de loi socialiste visant à interdire la fabrication, l'importation, l'exportation et la mise sur le marché de tout conditionnement alimentaire contenant du bisphénol A (BPA), a annoncé l'auteur de la proposition, Gérard Bapt. Selon le député PS, "la proposition vise à ce qu'il n'y ait plus de contamination par voie alimentaire au bisphénol pour les femmes enceintes, les jeunes enfants et la population en général".
Le délai d'entrée en vigueur a été fixé au 1er janvier 2014 pour permettre "aux industriels de finir de mettre au point des substituts au bisphénol A, et aux scientifiques de démontrer leur innocuité", a souligné la rapporteure de la proposition, Michèle Delaunay (PS).
Un an après l'interdiction des biberons contenant du bisphénol A par le Parlement, puis par l'Union européenne, cette proposition n'a suscité que des votes favorables ou des abstentions au sein de la commission, selon plusieurs parlementaires. Elle sera soumise aux députés dans l'Hémicycle le 6 octobre.
DES EFFETS MÊME À PETITE DOSE
Ce vote intervient le lendemain de la publication de deux rapports, dans lesquels l'Agence de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) affirme que les effets du bisphénol A sont "avérés" chez l'animal et "suspectés" chez l'homme, même "à de faibles niveaux d'exposition". Et préconise de lui trouver "sans tarder" des solutions alternatives.

Le BPA, un mélange de phénol et d'acétone, est utilisé dans la fabrication de très nombreux plastiques. Il se trouve, selon l'Anses, dans "près d'une soixantaine de secteurs d'activité", dont la plupart des conditionnements d'aliments et boissons, les jouets et les articles de puériculture, voire les tickets de caisse des supermarchés et possiblement le matériel médical.
CANCERS ET FERTILITÉ
Omniprésents dans l'environnement quotidien, le bisphénol A est l'un de ces perturbateurs endocriniens fortement suspectés d'être en cause dans l'augmentation importante, et encore non expliquée, de maladies liées au système hormonal, comme certains cancers, ainsi qu'à des problèmes de fertilité.
En France, l'incidence du cancer du sein a par exemple doublé depuis 1980. Il en serait de même du cancer du testicule dans les pays développés depuis 1970. En matière de fertilité, les chercheurs s'inquiètent d'une possible combinaison d'une baisse de moitié du nombre de spermatozoïdes et d'une augmentation des malformations génitales masculines. Les perturbateurs endocriniens altéreraient aussi la croissance, le développement et le comportement.

LEMONDE.FR avec AFP


Bisphénol A, la mort par le plastique S/T par hussardelamort

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