Par (8 novembre 2011)
La compagnie japonaise Tepco, exploitant de la centrale de Fukushima, accumule les pertes financières. De l’indemnisation des victimes au démantèlement des centrales, impossible pour l’entreprise de faire face aux coûts de la catastrophe. Pour éviter la faillite, l’État japonais vient de renflouer les comptes de Tepco. Mais les actionnaires, qui ont touché depuis dix ans des milliards d’euros, ne sont pas inquiétés.
Privatiser les profits, socialiser les pertes : la compagnie japonaise Tepco (Tokyo Electric Power Company), exploitant de la centrale de Fukushima, n’échappe pas à cette règle universelle. L’État japonais – donc le contribuable – vient de lui accorder une aide de 8 milliards d’euros pour indemniser les victimes de la catastrophe nucléaire de Fukushima. Car la 4ème plus grosse compagnie d’électricité du monde (derrière les allemandes RWE et E.ON, et la française EDF) est au bord de la faillite.
Depuis l’accident, Tepco affiche un déficit cumulé de 16 milliards d’euros. Elle devra en outre assurer le démantèlement des quatre réacteurs détruits (dont trois ont fondu) de la centrale de Fukushima Daichi, pour un coût évalué à 9 milliards d’euros. Une estimation qui pourrait être largement sous-évaluée au vu des fissions nucléaires qui se poursuivent.
Menace future sur la sécurité
En échange de cette aide, l’État japonais réclame un plan de restructuration. D’ici fin 2013, Tepco devra supprimer 7400 emplois (sur 38.671 salariés), soit près de 20% des effectifs. Les primes, les pensions retraites et la couverture santé de son personnel (malgré leur exposition à la radioactivité…), seront notamment amputées, ainsi que les dépenses d’équipements et de matériels. Cette réduction importante d’effectifs et de moyens augure mal d’une nécessaire amélioration de la sécurité des centrales nucléaires.
Tepco possède en tout 17 réacteurs nucléaires au Japon qui représentaient, avant le séisme du 11 mars, un quart de sa production d’électricité. Outre les réacteurs de Fukushima Daichi, quatre réacteurs de la centrale voisine de Fukushima Daini étaient toujours arrêtés début novembre. « Nous continuons de nous efforcer à stabiliser chacun de ces réacteurs », communique laconiquement Tepco. Après avoir couvert les mensonges et les fraudes de Tepco les années précédant Fukushima, le gouvernement japonais récidive dans ses aberrantes décisions.
Impunité pour les actionnaires
Et du côté des actionnaires ? Ils se portent bien, merci. Certes, ils ne toucheront exceptionnellement pas de dividendes cette année. Mais depuis 2001, environ un milliard d’euros de bénéfices [1] leur ont été redistribués chaque année. Soit 9 milliards d’euros en neuf ans, davantage que l’aide que vient de débloquer le gouvernement. Mais pas question de payer la décontamination ni d’indemniser les victimes.
Qui sont ces actionnaires ? D’abord des particuliers, des banques ou fonds d’investissement et des compagnies d’assurance-vie (vous noterez le paradoxe…). Ce qui pose, une fois de plus, la question de l’impunité de ces acteurs économiques, dont la responsabilité dans les conséquences de leurs investissements est totalement occultée.
Ivan du Roy
Photo : Source
Depuis l’accident, Tepco affiche un déficit cumulé de 16 milliards d’euros. Elle devra en outre assurer le démantèlement des quatre réacteurs détruits (dont trois ont fondu) de la centrale de Fukushima Daichi, pour un coût évalué à 9 milliards d’euros. Une estimation qui pourrait être largement sous-évaluée au vu des fissions nucléaires qui se poursuivent.
Menace future sur la sécurité
En échange de cette aide, l’État japonais réclame un plan de restructuration. D’ici fin 2013, Tepco devra supprimer 7400 emplois (sur 38.671 salariés), soit près de 20% des effectifs. Les primes, les pensions retraites et la couverture santé de son personnel (malgré leur exposition à la radioactivité…), seront notamment amputées, ainsi que les dépenses d’équipements et de matériels. Cette réduction importante d’effectifs et de moyens augure mal d’une nécessaire amélioration de la sécurité des centrales nucléaires.
Tepco possède en tout 17 réacteurs nucléaires au Japon qui représentaient, avant le séisme du 11 mars, un quart de sa production d’électricité. Outre les réacteurs de Fukushima Daichi, quatre réacteurs de la centrale voisine de Fukushima Daini étaient toujours arrêtés début novembre. « Nous continuons de nous efforcer à stabiliser chacun de ces réacteurs », communique laconiquement Tepco. Après avoir couvert les mensonges et les fraudes de Tepco les années précédant Fukushima, le gouvernement japonais récidive dans ses aberrantes décisions.
Impunité pour les actionnaires
Et du côté des actionnaires ? Ils se portent bien, merci. Certes, ils ne toucheront exceptionnellement pas de dividendes cette année. Mais depuis 2001, environ un milliard d’euros de bénéfices [1] leur ont été redistribués chaque année. Soit 9 milliards d’euros en neuf ans, davantage que l’aide que vient de débloquer le gouvernement. Mais pas question de payer la décontamination ni d’indemniser les victimes.
Qui sont ces actionnaires ? D’abord des particuliers, des banques ou fonds d’investissement et des compagnies d’assurance-vie (vous noterez le paradoxe…). Ce qui pose, une fois de plus, la question de l’impunité de ces acteurs économiques, dont la responsabilité dans les conséquences de leurs investissements est totalement occultée.
Ivan du Roy
Photo : Source
Notes
[1] 60 yens pour chacune des 1,6 milliards d’actions émises.Bastamag
Mais la situation est loin d'etre sous controle:
A FUKUSHIMA, NIVEAUX DE RADIATION INQUIETANTS DETECTES SUR L'UN DES REACTEURS
Postée le 08/11/2011 à 09h27
Près de huit mois après le séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon et entraîné une catastrophe nucléaire à Fukushima, la situation ne semble toujours pas sous contrôle dans la centrale.
La semaine dernière, après avoir découvert une fission spontanée dans le réacteur 2, les hommes de Tokyo Electric Power (Tepco) ont détecté des niveaux de radiation alarmants dans un autre des réacteurs accidentés, le 3.
Les radiations atteignaient 620 millisieverts par heure au premier étage du bâtiment, le plus haut niveau enregistré sur place. C'est plus que la limite de 500 millisieverts par heure recommandée pour les sauveteurs qui interviennent dans ce genre de situation.
Une première aide accordée
Malgré ces découvertes, Tepco estime reprendre peu à peu la maîtrise des installations et pense parvenir d'ici à la fin de l'année à garantir l'arrêt à froid, c'est-à-dire le maintien de la température des réacteurs sous les 100 °C.
L'étape suivante sera la décontamination des sols, de l'air et de l'océan pollués par les fuites radioactives, ainsi que le traitement de tonnes de déchets nucléaires.
Vendredi, l'Etat japonais a de son côté accordé une première aide de plus de 8 milliards d'euros à Tepco pour indemniser les victimes. En échange, la compagnie s'engage à revoir en profondeur ses méthodes d'approvisionnement, à rationaliser son fonctionnement, à repenser son mode de facturation, à réduire sa main-d'oeuvre et à sabrer les retraites et émoluments du personnel.
Après avoir affiché pour l'année budgétaire passée une perte de 1.250 milliards de yens (11 milliards d'euros) à cause de Fukushima, Tepco a fait état vendredi d'un nouveau déficit de 627,3 milliards de yens (5,7 milliards d'euros) au titre du premier semestre 2011-2012.
La radioactivité provenant des sous-sols est très élevée. Pour essayer de stopper les flux gazeux radioactifs, Tepco bouche toutes les ouvertures (escaliers, trappes, etc) qui sont en relation avec les caves.
En effet, une casserole d’eau frémissante produit toujours, par convection, un mouvement ascendant d’air chaud.
Tous les bâtiments annexes aux bâtiments réacteurs sont ainsi concernés : bâtiments des turbines, bâtiment d’élimination des déchets radioactifs, atelier d’incinération, etc. Cette programmation de travaux démontre que TOUS les sous-sols de la centrale dégagent une radioactivité importante.
Auteur : fukushima.over-blog
Source : www.lesechos.fr
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