mardi 22 novembre 2011

Iode 131 en Hongrie : des niveaux de rejets très élevés et peut-être sous-évalués, selon la Criirad

Iode 131 en Hongrie : des niveaux de rejets très élevés et peut-être sous-évalués, selon la Criirad

  (© Rade Lukovic)

Alors que la source des rejets d'iode 131 dans l'atmosphère a été identifiée à Budapest, la Criirad alerte sur les niveaux élevés de rejets déclarés par l'institut responsable de la contamination et leurs impacts possibles sur la population locale.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) annonçait, le 17 novembre dernier, avoir identifié "très probablement' la source des rejets d'iode 131 détectés dans l'air de plusieurs pays européens début novembre. Un institut
 de production de radioisotopes de Budapest (Hongrie) serait ainsi à l'origine de rejets intervenus du 8 septembre au 16 novembre 2011, a signalé l'autorité à l'énergie atomique hongroise (HAEA) à l'AIEA.


Des rejets radioactifs élevés déjà constatés cet été

"Selon les informations publiées sur le site officiel HAEA, l'institut de production de radioisotopes (Izotop Intezet) 
disposerait d'une autorisation de rejets annuels de 1.600 GBq soit 1.600 milliards de Becquerels", indique la Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité (Criirad), qui souligne qu'aucune indication ne précise si cette autorisation concerne l'ensemble des substances radioactives ou seulement l'iode 131. "Cependant le directeur 
de l'institut se réfère à cette limite pour indiquer que les rejets d'iode 131 effectués depuis le début de l'année (624 GBq) 
sont à 39 % de l'autorisation annuelle, ceci conforte l'idée que les 1.600 GBq peuvent concerner l'iode 131". Toujours selon l'institut, de janvier à mai 2011, 300 GBq d'iode 131 auraient été rejetés dans l'atmosphère, puis 324 GBq de septembre au 16 novembre. De juin à fin août, l'installation a été arrêtée du fait de rejets radioactifs anormalement élevés.

Des doses inacceptables pour la population locale ?

Selon la Criirad, les rejets déclarés depuis début janvier par l'institut sont très élevés : "Un rejet d'iode radioactif de 300 + 324 GBq soit 624 GBq tel que celui déclaré par Izotop Intezet pour l'année 2011 est 28.300 fois supérieur aux rejets d'iode radioactif effectués en 2009 par la centrale électronucléaire du Tricastin (France) 
et 130 fois supérieur à ceux effectués par l'usine de retraitement de La Hague". Des niveaux susceptibles de conduire "à des doses inacceptables pour la population locale". Ces doses dépendent de la répartition des rejets dans le temps, de la hauteur du point de rejet, des conditions météorologiques, de la présence ou non d'espaces cultivés à proximité… "Mais à titre de comparaison, il est utile d'indiquer que les autorités belges responsables 
de la fixation des autorisations de rejet en iode 131 de l'IRE (Institut national des Radioéléments) à Fleurus 
considéraient qu'une dose efficace de 1 milliSievert (pour le groupe de population le plus exposé) correspondait à 
un rejet annuel de 279 GBq (conditions de rejet classiques) ou à un rejet concentré de 84 GBq sur 35 jours. Dans le cas de l'institut de Budapest, les populations locales pourraient donc subir une dose supérieure à 1 milliSievert 
c'est-à-dire à la dose maximale annuelle admissible admise au niveau international (CIPR)".
Pour la Criirad, il faut donc mesurer d'urgence les niveaux de contamination dans l'environnement de l'installation d'iode 131 et d'autres substances radioactives pour vérifier que les rejets n'ont pas été sous-estimés et alerter la population locale sur la consommation de produits végétaux et laitiers locaux.

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