jeudi 3 mai 2012

Hécatombe de requins dans le Pacifique

Hécatombe de requins dans le Pacifique

Selon un recensement publié vendredi aux Etats-Unis, les populations de requin de récif ont fortement diminué dans le Pacifique. La baisse atteindrait même 90% dans des zones à forte densité humaine.


C'est une conclusion alarmante qu'a révélée vendredi une équipe internationale de scientifiques. Selon le recensement qu'elle a mené et publié dans la revue Conservation Biology, les requins de récif seraient victimes dans le Pacifique d'une véritable hécatombe. En effet, si certaines estimations font déjà état d'un effondrement des populations au cours des trois dernières décennies, un manque de statistique empêchait les scientifiques de quantifier correctement l'état des populations. Notamment celles des requins de récif du Pacifique sur une grande échelle, expliquent les auteurs de cette recherche.
Pour combler ce manque, les scientifiques ont donc procédé sur une période de six ans (2004-2010) à des enquêtes de visu effectuées par des plongeurs tirés par de petits bateaux. Une méthode qu'ils ont utilisée pour effectuer 1.600 sorties autour de 46 îles et atolls du Pacifique. Contrairement aux autres techniques sous-marines, celle-ci leur a permis de procéder rapidement à un décompte du nombre de requins dans de vastes zones de l'océan, explique Ivor Williams, à la tête de l'équipe responsable de ce recensement. Au final, ils ont ainsi constaté une forte baisse des populations.
"Nous estimons que le nombre de requins de récif a fortement diminué surtout autour des îles très peuplées. La baisse y dépasse les 90% comparativement aux requins évoluant à proximité de récifs coraliens et îles isolés", note Marc Nadon, du Joint Institute for Marine and Atmospheric Research (JIMAR) à l'Université de Hawaii, principal auteur de l'étude cité par l'AFP. En effet, pour compléter leur étude, les chercheurs ont croisé les données avec celles portant sur les populations humaines, la complexité de l'habitat, l'endroit où se situait les îles et récifs ainsi que sur des mesures effectuées par des satellites de la température à la surface de l'océan. D'où la conclusion obtenue : "En bref, les humains et les requins ne cohabitent pas", résume le scientifique.
Poursuivre la surveillance pour sauver les requins
Selon l'équipe, les modèles informatiques montrent les énormes effets néfastes des humains sur les requins de récif ou requins gris. "Autour de chaque zone très peuplées dans le Pacifique où nous avons effectué des recensements comme les principales îles hawaïennes, l'Archipel des Mariannes et les îles Samoa sous administration américaine, les nombres de requins de récif étaient extrêmement bas comparativement aux eaux autour d'autres îles dans les mêmes zones mais plus isolées des humains", ajoute Marc Nadonprécisant encore : "Nous estimons qu'ils reste moins de 10% des populations de ces requins dans ces zones peuplées".
Parmi les menaces figurent bien évidemment la pêche excessive destinée à répondre à la demande en Asie pour les ailerons de requins mais aussi les prises accidentelles par les pêcheries industrielles et de la pêche de loisir. Selon certaines estimations, de 30 à 70 millions de requins seraient tués par les humains chaque année dans le monde. Les résultats de cette recherche montrent l'importance d'une surveillance sur le long terme de l'impact humain et de la biogéographie pour comprendre comment l'homme altère les océans, concluent ainsi les scientifiques.
 
Source: Maxisciences


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