Pékin recouvert d'une épaisse couche de poussières émises par les centrales thermiques à charbon. Crédits photo : PETER PARKS/AFP
Air, eau, sols: le coût de la dégradation de l'environnement représenterait 3% du PIB.
À Pékin
C'était il y a quelques jours. Recouverte par un épais nuage grisâtre, la ville de Pékin a été contrainte de fermer plusieurs axes routiers et de nombreux vols furent fortement perturbés. Alors que les autorités évoquaient «une pollution légère», l'ambassade des États-Unis qui effectue un relevé en temps réel de la qualité de l'air et le publie sur son site Internet et Twitter, parlait « d'un niveau dangereux.» De quoi créer une belle polémique, le quotidien officiel Beijing Times accusant les diplomates américains de faire de la surenchère en annonçant des indices de pollution plus alarmants. Pendant ce temps, les internautes exaspérés par la mauvaise qualité de l'air multipliaient les railleries sur la Toile…
Les poussières émises par les centrales thermiques à charbon sont très largement en cause dans cette pollution atmosphérique récurrente de la capitale chinoise. Mais il y a aussi le trafic routier. L'an dernier, 2000 véhicules nouveaux ont été immatriculés chaque jour dans un environnement déjà saturé par les embouteillages. La pollution de l'air est un problème majeur pour les mégalopoles chinoises et un véritable enjeu de santé publique. «La Chine compte 13 des 20 villes les plus polluées du monde», rappelle un expert de la région, l'ONU attribuant à Pékin le titre de cité la plus polluée du monde.
Autre impératif: la réduction des émissions de gaz à effet de serre (CO2, méthane…) responsables du changement climatique et de l'acidification des océans, dont la Chine est désormais le plus gros «producteur» mondial devant les États-Unis. Le pays dépend très largement du charbon qui représente 70% de sa consommation d'énergie primaire, contre 18% pour le pétrole, 4% pour le gaz naturel et seulement 8% pour l'hydraulique.
Autant de défis que la Chine semble décidée à affronter pour diverses raisons. Économiques tout d'abord: de source officielle en effet, le coût de la dégradation de l'environnement représenterait 3% du PIB. Mais il pourrait osciller entre 8% et 12% si l'on en croit certaines sources officieuses. Motivations sociales ensuite: les manifestations de la population liées à des scandales environnementaux sont constantes; il y en aurait plus de 50.000 par an à l'échelle du pays, soit un millier chaque semaine!
La prise de conscience gouvernementale est affichée. Le ministre de l'Environnement et le vice-ministre des Finances ont ainsi longuement expliqué devant la ministre française de l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, en visite cette semaine à Pékin leur volonté d'agir et de prévenir une crise environnementale majeure «pouvant mener au chaos».
Le douzième plan quinquennal qui couvre la période 2011-2015 accorde une large place à la lutte contre la pollution et au développement d'une économie verte. Il fixe notamment l'objectif de faire passer de 8 à 11,4% la part d'énergie renouvelable dans la consommation d'énergie primaire. Il prévoit une réduction des émissions de gaz à effet de serre, une diminution de 8 à 10% des émissions de ses polluants majeurs, une augmentation du couvert forestier… Autant de mesures qui représentent des opportunités pour les industriels spécialisés dans ces secteurs et dont toute une délégation accompagnait Nathalie Kosciusko-Morizet pour tenter de prendre place sur ce marché gigantesque.
Par Marielle Court
Le Figaro
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C'était il y a quelques jours. Recouverte par un épais nuage grisâtre, la ville de Pékin a été contrainte de fermer plusieurs axes routiers et de nombreux vols furent fortement perturbés. Alors que les autorités évoquaient «une pollution légère», l'ambassade des États-Unis qui effectue un relevé en temps réel de la qualité de l'air et le publie sur son site Internet et Twitter, parlait « d'un niveau dangereux.» De quoi créer une belle polémique, le quotidien officiel Beijing Times accusant les diplomates américains de faire de la surenchère en annonçant des indices de pollution plus alarmants. Pendant ce temps, les internautes exaspérés par la mauvaise qualité de l'air multipliaient les railleries sur la Toile…
Les poussières émises par les centrales thermiques à charbon sont très largement en cause dans cette pollution atmosphérique récurrente de la capitale chinoise. Mais il y a aussi le trafic routier. L'an dernier, 2000 véhicules nouveaux ont été immatriculés chaque jour dans un environnement déjà saturé par les embouteillages. La pollution de l'air est un problème majeur pour les mégalopoles chinoises et un véritable enjeu de santé publique. «La Chine compte 13 des 20 villes les plus polluées du monde», rappelle un expert de la région, l'ONU attribuant à Pékin le titre de cité la plus polluée du monde.
Trop de fluor
Et ce n'est pas le seul défi environnemental pour le pays. La qualité de l'eau pose également problème. Selon les dernières statistiques officielles, environ 300 millions d'habitants n'avaient pas accès à l'eau potable en 2008. Une eau contenant trop de fluor ici, bourrée de substances chimiques nocives ailleurs… «Au total, ce sont 25% des eaux provenant de plus de 1000 sources d'eau potable qui ne correspondent pas aux normes nationales.»Autre impératif: la réduction des émissions de gaz à effet de serre (CO2, méthane…) responsables du changement climatique et de l'acidification des océans, dont la Chine est désormais le plus gros «producteur» mondial devant les États-Unis. Le pays dépend très largement du charbon qui représente 70% de sa consommation d'énergie primaire, contre 18% pour le pétrole, 4% pour le gaz naturel et seulement 8% pour l'hydraulique.
Autant de défis que la Chine semble décidée à affronter pour diverses raisons. Économiques tout d'abord: de source officielle en effet, le coût de la dégradation de l'environnement représenterait 3% du PIB. Mais il pourrait osciller entre 8% et 12% si l'on en croit certaines sources officieuses. Motivations sociales ensuite: les manifestations de la population liées à des scandales environnementaux sont constantes; il y en aurait plus de 50.000 par an à l'échelle du pays, soit un millier chaque semaine!
Des Chinois mobilisés
Et ce ne sont plus seulement les paysans ou les ouvriers migrants que le sujet mobilise, mais cette fameuse classe moyenne qui est la principale base du pouvoir. Des internautes s'alarmaient très récemment des résultats d'une enquête officielle montrant qu'environ un dixième des terres cultivées dans le pays sont contaminées par des métaux lourds.La prise de conscience gouvernementale est affichée. Le ministre de l'Environnement et le vice-ministre des Finances ont ainsi longuement expliqué devant la ministre française de l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, en visite cette semaine à Pékin leur volonté d'agir et de prévenir une crise environnementale majeure «pouvant mener au chaos».
Le douzième plan quinquennal qui couvre la période 2011-2015 accorde une large place à la lutte contre la pollution et au développement d'une économie verte. Il fixe notamment l'objectif de faire passer de 8 à 11,4% la part d'énergie renouvelable dans la consommation d'énergie primaire. Il prévoit une réduction des émissions de gaz à effet de serre, une diminution de 8 à 10% des émissions de ses polluants majeurs, une augmentation du couvert forestier… Autant de mesures qui représentent des opportunités pour les industriels spécialisés dans ces secteurs et dont toute une délégation accompagnait Nathalie Kosciusko-Morizet pour tenter de prendre place sur ce marché gigantesque.
Par Marielle Court
Le Figaro
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