Quatre organisations caritatives ont averti lundi, à la veille d'une réunion des ministres européens de l'Agriculture, que la baisse drastique des fonds européens consacrés aux plus démunis risquait de provoquer un "tsunami alimentaire" dans des pays de l'UE.
Les Restos du Coeur, le Secours populaire, la Croix-Rouge et la Fédération française des banques alimentaires (FFBA) ont appelé ministres et chefs d'Etat européens à "prendre leurs responsabilités" pour trouver une solution rapidement et éviter "une crise humanitaire" dès 2012.La Commission européenne avait annoncé le 20 juin que le budget 2012 du Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD) était ramené de 480 millions d'euros à 113,5 millions (-76%). La part de la France est réduite de 80%, à 15 millions.
Les ministres européens de l'Agriculture, réunis en Conseil, doivent se pencher mardi sur l'avenir du PEAD. Les associations espèrent que "la minorité de blocage" - sept pays, dont l'Allemagne - qui s'oppose à une poursuite du programme tel qu'il existe aujourd'hui finira par "sauter".
"Nous sommes face à une situation inédite (...) Alors qu'il n'y a jamais eu autant de demande, il n'y a jamais eu autant de menace sur notre action", a expliqué Olivier Berthe, président des Restos du Coeur.
"En 25 ans que le programme existe, c'est la première fois que nos quatre associations se réunissent pour pousser un cri d'alerte.
Si demain une décision n'est pas prise (...) il y aura une crise humanitaire, une crise alimentaire dans ce pays", s'est-il alarmé.
Julien Lauprêtre, président du Secours populaire, craint "un tsunami alimentaire".
Avec 80% de fonds européens en moins, "les associations risquent de distribuer 130 millions de repas en moins en 2012", a souligné Didier Piard, responsable de l'action sociale à la Croix-Rouge. Et en 2013, le risque est de voir le PEAD disparaître complètement, selon M. Lauprêtre. "Cela n'a pas de sens. C'est indigne de l'Europe", a dénoncé Alain Seugé, président de la FFBA.
Pour M. Berthe, "le verrou ne sautera peut-être pas demain, mais il faut que le travail soit enclenché pour le faire sauter dans les deux-trois semaines", car avec l'hiver qui approche, "le temps presse". (belga)
19/09/11 18h26
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire