Ce n’est pas tous les jours que cela arrive, et pour être honnêtes, les militants qui ont réussi ce dimanche après-midi à encercler la Maison Blanche n’étaient pas des millions dans la rue, plutôt quelques milliers.
Mais assez tout de même pour former une chaîne humaine tout autour des jardins et grilles de la Maison Blanche et attirer l’attention sur leur bête noire du moment : le projet d’oléoduc Keystone XL, qui traverserait les Etats-Unis du nord au sud pour livrer le pétrole extrait des sables bitumineux de la province d’Alberta au Canada jusqu’aux raffineries situées sur la côte du Golfe du Mexique.
Barack Obama a annoncé qu’il prendra personnellement la décision de construire ou non cet oléoduc, décision attendue d’ici la fin de l’année. Les manifestants étaient donc venus rappeler au président ses promesses d'une Amérique plus verte, moins dépendante du pétrole.
« Nous sommes la génération qui a contribué à faire élire Obama, explique Jesse Terry, 22 ans, étudiant en biologie marine, venu de Floride avec plus de 200 autres étudiants de son université. Nous voulons lui rappeler ses promesses de campagne : si on continue à tout miser sur le pétrole, c’est notre futur qui est compromis.
Cet oléoduc ne fera que retarder le passage à des énergies plus propres ». A ses côtés, un autre étudiant a pour pancarte une citation de… Barack Obama : « Ce n'est pas en forant qu'on résoudra notre problème". Parmi toutes les affiches brandies ce dimanche, beaucoup d’autres s’adressent directement à Obama pour lui intimer : «Tiens tes promesses », « Donne nous de l’espoir »…
Des militants du mouvement « Occupy », qui continue de squatter deux places à Washington, le McPherson Square et Freedom Plaza, sont aussi venus en voisins et sympathisants. « OCCUPY EARTH », proposent-ils en grandes lettres, portées chacune par un manifestant, devant la Maison Blanche.
Les connections entre les « indignés » et les militants écolos sont nombreuses, explique Ariel Zevon, une activiste de la Freedom Plaza venue tenir la lettre « R » de Earth : « Stopper cet oléoduc, c’est stopper des décisions qui ne sont mues que par l’argent, dire non au pouvoir de la corruption. Les pancartes ici ne devraient d’ailleurs pas appeler à stopper ce seul oléoduc, mais les oléoducs, au pluriel.
Si Obama bloquait la construction de Keystone ce serait un exemple puissant ».
Venus du Canada, avec un drapeau à la feuille d’érable souillé de noir, quelques militants soulignent aussi que Barack Obama est leur dernier espoir de stopper l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta.
« Le gouvernement fédéral au Canada a moins de contrôle sur cette décision que le président américain, explique Adriana Mugnatto-Hamu, chargée du réchauffement climatique au parti vert canadien. Ici aux Etats-Unis, un homme peut pratiquement décider de l’exploitation de ces sables canadiens ».
Dans l’immédiat, cette manifestation n'a pas semblé beaucoup émouvoir Barack Obama: tandis que les écolos encerclaient sa résidence, le président était parti profiter de ce beau dimanche ensoleillé pour... jouer au golf, comme il le fait aussi souvent que possible le weekend.
Photo de Joshua Roberts pour Reuters
Auteur : Lorraine Millot
Source : washington.blogs.liberation.fr
Trouvé sur: Module mère comment va la belle bleue ?
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