Le directeur général du bureau national de la pêche, Datuk Ahamad Sabki Mahmood, a révélé ces dernières projections. Bien que cette perspective soit inquiétante, elle a suscité très peu de réactions de la part du public.
Il y a 40 ans, les pêcheurs, avec des équipements moins perfectionnés, pouvaient attraper 2,56 tonnes de poisson par kilomètres carrés. En 2012, malgré des techniques toujours plus efficaces, ils ne pêchent pas plus de 0,21 tonnes par kilomètre carré. Tout pousse à croire que les choses vont continuer à s’aggraver. Datuk Ahamad Sabki Mahmood se lamente :
« Les ressources vont être rapidement épuisées si les équipements interdits continuent d’être utilisés impunément. Les pêcheurs devraient être plus responsables et réaliser que leurs actions pourraient nous coûter très cher sur le long terme. »Une trop forte demande
Les pêcheurs des côtes malaisiennes utilisent des ‘filets crocodiles’ qui prennent tout sur leur chemin. Ce qui n’est pas apte à la consommation est vendu pour fabriquer de l’engrais. Les autorités locales ont identifié quatre facteurs à l’origine de l’écroulement de la biodiversité marine. Ces pratiques sont la pêche, la non distinction des espèces pêchées, les pratiques destructrices notamment pêche à la bombe et la destruction des habitats naturels, par exemple des forêts de mangrove.
Pourquoi ces pratiques ? Essentiellement du fait de l’augmentation ininterrompue de la demande.
« Une étude conduite en l’an 2000 montre que le consommateur malais achetait 45 kg de poisson par an cette année là. On était déjà passé à 50 kg en 2005 ».Certains sont sceptiques concernant la fin du poisson d’ici 35 ans. Pourtant, plusieurs espèces ont déjà complètement disparu des marchés. Puteh Mohamad Habib, habitant de Penang de 72 ans, se souvient,
« Autrefois, on trouvait toutes sortes d’espèces au marché. Maintenant, il y en a certaines qui ont complètement disparues. D’autres deviennent de plus en plus rares… »La prochaine étape d’ici 2050, plus aucun poisson comestible sur les côtes du pays ?
Vers une interdiction ?
Si l’homme ne change pas ses pratiques, c’est bien le scénario qui risque d’arriver. Pour l’éviter, l’expérience prouve que le gouvernement ne peut pas uniquement s’en remettre à la responsabilité des acteurs privés. C’est pourquoi certains veulent une interdiction de la pêche pendant les périodes de reproduction. Mohamad Idris, président de l’association Les amis de la Terre en Malaisie, est de ceux là.
« Ça fait 40 ans qu’on alerte les autorités et la population sur la gravité du problème. L’administration réagit enfin et constate la gravité du problème. Maintenant, que faire ? On ne peut pas rester là à attendre que les choses s’améliorent. Interdire certains équipements, c’est bien, mais on n’arrive jamais à contrôler complètement les pratiques des pêcheurs. Certains pays interdisent simplement toute pêche pendant 2 ou 3 mois par an. Je pense qu’on pourrait réfléchir à ce type de mesures. »
Une mesure certes extrême, pour répondre à un problème qui ne l’est pas moins…
Green et vert
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