Sécheresse, pluies orageuses, gelées tardives, retour de la neige… Comment les agriculteurs vivent-ils ce printemps caractérisé par autant d’extrêmes ? Luc Smessaert, agriculteur dans l’Oise en Picardie et membre du bureau de la FNSEA (Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles), en charge du dossier sécheresse, ne cache pas ses inquiétudes concernant l’évolution météo de ce printemps 2012 fortement contrasté : « ce qui nous préoccupe le plus dans l’immédiat c’est le gel. Il y a quelques semaines, nous avons relevé jusqu’à -20°C en Champagne-Ardenne et en Lorraine. A l’Est, 500 000 hectares de cultures ont déjà été retournés. A cela s’ajoutent 300 000 hectares détériorés, avec une perte de rendement de 50 à 60%.»
Exactement comme le début de saison 2011 qui a été marqué par un épisode de sécheresse exceptionnelle, « ce printemps a démarré de manière très sèche, comme l’année dernière. Sauf que nos cultures sont encore plus vulnérables par rapport à 2011 car le gel est arrivé tard. Une gelée, plus tôt, au début de la pousse, est moins dommageable car la plante est naturellement protégée. Le gel est également très durable en ce moment. Ce matin par exemple, il a gelé à de 5h à 9h, c’est beaucoup trop long. »
Premiers impactés par la flambés des prix des récoltes céréalières, les éleveurs qui constituent les réserves nécessaires à l’alimentation du bétail. Une situation particulièrement problématique en montagne, où la neige a effectué un retour massif depuis quelques jours, comme le souligne Luc Smessaert : « la sortie des animaux est retardée car il n’y a pas d’herbe et il n’y a plus de stock de fourrage dans les étables. Et l’aliment coûte très cher, justement en raison de la sécheresse de 2011. Avec ces conditions climatiques, c’est vraiment le monde de l’élevage qui souffre le plus. Mais la différence cette année, c’est qu’on anticipe les problèmes. Nous sommes en train d’organiser des partenariats d’échanges de paille et de fourrage. Nous étudions en ce moment la possibilité de nourrir le bétail avec l’excédent de pommes de terre de l’année dernière. Leur récolte a été très bonne donc les prix ont chuté. » Une organisation en amont, mise en place sans attendre le développement des problèmes économiques, associé à l’espoir de retrouver des conditions météo davantage de saison : « mars-avril est la période pendant laquelle nous avons le plus besoin de pluie. La pluie tombée ces derniers jours est insuffisante et il nous manque la chaleur. Pour que nos cultures poussent, il nous faut une température douce et de l’eau. Il y a une chance pour que tout s’arrange uniquement si la pluie tombe en grande quantité ces prochaines semaines. Tout va se jouer dans les 15 prochains jours. » Retrouvez toutes nos prévisions météo détaillées heure par heure, pour votre commune, au 3201* sur votre téléphone.
Ce matin : jusqu'à -10°C sur le Massif Central, -8°C en Champagne
Grand froid sur sols enneigés
Après l'épisode neigeux remarquable hier sur le Massif Central et le piémont pyrénéen, le temps s'est rapidement dégagé. C'est donc une nuit calme et claire qui a prévalu sur nos régions. Ces conditions ont favorisé la baisse rapide des températures, encore accentuée par la présence d'une abondante couche de neige au sol. Il est tombé une trentaine de centimètres dès 800 m, et près de 1m dans le secteur du Pilat (42).
Ce matin, de fortes gelées ont fait leur retour, avec des valeurs franchement hivernales. Le mercure s'est abaissé jusqu'à -10°C à Marcenat, sur les hauts plateaux du Cantal. Vos thermomètres affichaient également -9°C du côté de Saugues (43). Les secteurs enneigés ne sont toutefois pas les seuls à connaître des valeurs particulièrement basses ce matin.
Gelées quasiment généralisées dans l'est...lire la suite sur La chaine météo
Maxkite
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