lundi 18 juillet 2011

Virus dans les eaux de baignade : un risque pour la santé ?

plage_baignade© C. Magdelaine / notre-planete.info
Une nouvelle étude, portant sur plus de 1400 prélèvements d'eaux côtières ou douces dans 9 pays d'Europe, a découvert des virus dans près de 40% d'entre eux.
Les concentrations sont faibles, mais les chercheurs déclarent qu'il est nécessaire de surveiller la présence de microorganismes, particulièrement lorsque leur nombre augmente par exemple après de fortes pluies. Contrairement aux bactéries comme l'entérocoque intestinal et Escherichia coli, aucune limite n'est définie pour les virus par la législation européenne sur les eaux de baignade. Elle demande simplement de conduire des travaux scientifiques pour déterminer les paramètres de référence et trouver des méthodes fiables de détection.
Le projet VIROBATHE a regroupé 16 organismes de recherche venant d'Allemagne, d'Espagne, de France, d'Italie, de Chypre, de Pologne, du Portugal, des Pays-Bas et du Royaume-Uni, et évalué la présence d'adénovirus (virus à ADN) et de norovirus (des virus à ARN causant la gastroentérite) dans 1410 échantillons d'eaux de baignade, en eau douce ou en mer. C'est ainsi que des partenaires de VIROBATHE à l'université de Barcelone (UB) ont étudié les plages de Gavà.
L'équipe a constaté que 553 échantillons (39,2%) contenaient des virus. Les adénovirus étaient présents dans 36,4% des échantillons, et les norovirus dans 9,4%. Les virus se sont révélés plus fréquents dans les eaux douces.
Les chercheurs ont par ailleurs constaté qu'environ 25% des microorganismes, présents dans un petit nombre d'échantillons, était potentiellement infectieux. Les experts rappellent que les adénovirus sont associés à la gastroentérite chez l'enfant, tout comme les infections de l'oreille, de la conjonctive ou de l'appareil respiratoire. Cependant, comme de nombreuses personnes ont déjà été en contact avec ces virus, elles ont développé une certaine résistance à l'infection par la plupart des souches.
"En général, les adénovirus ne représentent pas nécessairement un risque pour la population, si ce sont des souches communes qui ont déjà infecté la plupart des gens dans leur jeune âge, et si leur concentration reste faible", explique Rosina Girones, directrice du laboratoire de pollution virale de l'eau et des aliments à l'UB.
Les chercheurs ont constaté que les virus mettent plus de temps que les bactéries pour revenir à une concentration acceptable après de fortes pluies. Certain virus résistent bien plus que les bactéries à l'eau salée et aux processus de traitement des eaux usées.
Le Dr Girones déclare : "Les résultats montrent que nous avons déjà une technique fiable, la PCR (la réaction en chaîne par polymérase) quantitative, pour détecter et quantifier les virus dans les eaux de baignade, et donc estimer la contamination fécale et la qualité de l'eau. Mis à part ce point, il n'y a pas de corrélation claire entre le niveau des indicateurs bactériens cités dans les réglementations et la présence des virus étudiés."
Les résultats soutiennent l'idée de mesurer la présence d'adénovirus humains pour évaluer la contamination virale des eaux, car ils sont rejetés tout au long de l'année dans chaque zone et sont présents dans la totalité des échantillons d'eaux usées.

Notes

Ces résultats découlent du projet VIROBATHE («Methods for the concentration and detection of adenoviruses and noroviruses in European bathing waters with reference to the revision of the bathing water directive 76/160/EC [European Commission]») qui a reçu 2,25 million d'euros au titre de l'activité transversale «Research for Policy Support» du sixième programme-cadre (6e PC) de l'UE. Ils ont été présentés dans la revue Water Research et suggèrent que la présence d'adénovirus et de norovirus dans les échantillons peut être un risque pour la santé.

notre-planete.info

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