CLIMAT - Oliviers, nectariniers, thé... Le Royaume-Uni s'est lancé dans plusieurs expérimentations de cultures après avoir observé une hausse des températures...
Autrefois contrainte d'importer du sud de l'Europe certains produits agricoles, la Grande-Bretagne n'aura peut-être bientôt plus à le faire: les fermiers britanniques expérimentent actuellement la culture de certains arbres comme les oliviers et les nectariniers.De telles possibilités ont vu le jour grâce à l'impact du réchauffement climatique. Le climat britannique devenant plus humide et plus doux, les fleurs éclosent plus tôt et les récoltes vont ainsi se faire plus tôt.
La toute première plantation de thé du pays vient de voir le jour en Cornouailles, dans le sud-ouest de l'Angleterre. Cette région, la plus douce du pays, est au centre de bon nombre des expérimentations agricoles en cours. Le responsable commercial du domaine de Tregothnan raconte ainsi qu'en 1999, observant une hausse des températures en Cornouailles, les propriétaires du domaine ont saisi l'opportunité d'ouvrir une exploitation spécialisée dans le thé. Depuis la première récolte en 2005, la production n'a cessé de progresser année après année. Le domaine compte aujourd'hui 22 variétés de thé.
Mark Diacono, agriculteur du comté de Devon, non loin de la Cornouailles, s'emploie quant à lui à faire pousser des oliviers, des noix de pécan ou des abricotiers, et des vignes, dans ce qu'il appelle, sur son site internet, la «ferme du changement climatique».
«Des hivers plus courts et des printemps arrivant plus tôt»
Selon David Leaver, professeur honoraire et ancien doyen du Royal Agricultural College, les possibilités de développement de nouvelles variétés en Grande-Bretagne ne vont pas dépendre uniquement du niveau du réchauffement climatique. La capacité des agriculteurs à élaborer de nouvelles variétés résistant à des températures assez basses est aussi à prendre en considération.Pour Robert Watson, chef de l'équipe scientifique du ministère britannique de l'Agriculture et de l'Environnement, il ne fait aucun doute que le changement climatique a un impact sur les récoltes. Il précise que «le changement climatique pourrait être bénéfique au Royaume-Uni au moins parce que nous allons avoir une plus longue période de pousse, avec des hivers plus courts et des printemps arrivant plus tôt». «En 2050, l'impact de cela sera largement positif pour les producteurs agricoles, mais cela dépendra où vous êtes au Royaume-Uni», ajoute-t-il.
Watson prévient que le changement climatique pourrait toutefois engendrer de sérieuses inquiétudes dans un pays comme la Grande-Bretagne, qui dépend fortement de l'importation de produits alimentaires. «Si nous prenons le monde dans son ensemble, avec une augmentation de la température de 2-3 degrés, l'impact global va être négatif. Nous sommes auto-suffisants à 65% dans le domaine de l'alimentation, et les 35% restants sont importés, principalement d'Europe», explique-t-il.
«Jusqu'à présent, l'approvisionnement est assuré, mais la question est: les marchés internationaux vont-ils demeurer une source d'importation fiable dans le domaine alimentaire ?», s'interroge-t-il.
- Reuters
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