Les diagrammes vert et orange montrent les effets de la déforestation. De fait ces diagrammes ne concernent que les régions tropicales. Dans les autres régions, la surface des forêts est stable, voire en légère augmentation. |
Les forêts jouent un rôle important dans le cycle du carbone. Elles absorbent en effet, par photosynthèse, une part du CO2 atmosphérique pour le stocker sous forme de biomasse. Ce rôle de "puits de carbone" est important car il contribue à l'équilibre climatique et à limiter les conséquences du réchauffement de la planète.
Pour la première fois, un énorme travail de compilation des inventaires de biomasse de tous les pays a été réalisé. Grâce aux mesures réalisées par ces inventaires nationaux sur des centaines de milliers de parcelles, avec malheureusement beaucoup moins de données dans les pays tropicaux, les chercheurs ont pu quantifier les gains ou les pertes de biomasse des forêts.
Pour la période 1990-2007, ils ont estimé le puits de carbone forestier à 2,4 milliards de tonnes de carbone à l'échelle du globe, soit environ le tiers des rejets de CO2 fossile. Cette étude a confirmé que les forêts boréales et tempérées absorbent du carbone, ce qui était déjà connu.
Concernant les régions tropicales (Amérique centrale et Amérique du Sud, centre et sud de l'Afrique, nord de l'Australie et une partie de l'Indonésie), les résultats compilés sont plus surprenants : les forêts primaires intactes constituent un puits de carbone annuel de 1,2 milliard de tonnes de carbone, mais celui-ci est contrebalancé par l'émission de 1,33 milliard de tonnes du fait de la déforestation, ce qui conduit à un bilan carbone presque nul sur l'ensemble des régions tropicales. Les pertes de CO2 dues à la déforestation sont donc en partie récupérées par la repousse de forêts secondaires dans les zones où l'agriculture est abandonnée.
Cette étude est une première référence chiffrée de la contribution globale des forêts au cycle du carbone. Une priorité est désormais de collecter plus de mesures de biomasse dans les forêts tropicales pour réduire les incertitudes sur le bilan de carbone de cette région. Le LSCE, unité mixte de recherche CEA - CNRS - UVSQ, a participé à cette étude qui a duré deux ans et mobilisé une vingtaine de chercheurs.
© C. Magdelaine
Notre-planete.info
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