lundi 4 juillet 2011

Des «terres rares» découvertes sous le Pacifique

Extraction de terres rares en Chine, à Bayan Obo, en octobre 2010.

TECHNOLOGIE - Ces métaux rares sont exportés massivement par la Chine, mais cette découverte sous le Pacifique pourrait remettre en cause son quasi-monopole...

Ecrans LCD, ordinateurs, téléphones portables, mais aussi voitures électriques et éoliennes… Tous ces produits ne pourraient pas exister ou avoir les mêmes performances sans les «terres rares», ces 17 métaux présents naturellement dans le sous-sol mais très difficiles à extraire. Terbium, dysprosium, ou holmium sont pour l’instant exportés à près de 97% par la Chine. Mais la donne pourrait bientôt changer: des médias japonais, citant une étude publiée lundi dans l'édition en ligne de la revue scientifique britannique Nature Geoscience, rapportent la découverte d'importants gisements de «terres rares» au fond du Pacifique, qui équivalent à 1.000 fois ceux que l'on trouve sur les terres émergées.

80 à 100 milliards de tonnes de terres rares

Les minerais rares ont été repérés dans la boue du fond de l'océan, à des profondeurs variant de 3.500 à 6.000 mètres, sur une superficie de 11 millions de mètres carrés. «Les gisements ont une forte concentration de terres rares. Un kilomètre carré de ces gisements pourra fournir un cinquième de la consommation annuelle mondiale actuelle (de terres rares)», a expliqué Yasuhiro Kato, professeur associé de sciences de la terre à l'université de Tokyo.
La découverte a été faite par une équipe conduite par Yasuhiro Kato et comprenant des chercheurs de l'Agence japonaise des sciences et technologies marines et terrestres. Les gisements sous-marins renferment 80 à 100 milliards de tonnes, a déclaré Yasuhiro Kato.

Les terres rares, un enjeu économique et un désastre environnemental en Chine

L’exploitation des terres rares en Chine est accusée de nuire à l’environnement: près des exploitations, les terres sont contaminées par des matières radioactives cancérigènes issues des déchets d’extraction. L’air et l’eau sont également touchés par ces rejets.
Le quasi-monopole de la Chine sur les exportations de terres rares lui permet d’en contrôler le prix: en réduisant les volumes exportés de plus de 70% depuis le deuxième semestre 2009, les prix des métaux ont explosé, dépassant les 100% de croissance en un mois pour certains. La découverte d’un nouveau gisement pourrait détendre les tensions économiques sur ces matières dont dépendent de nombreuses industries de haute technologie.
A.C. avec Reuters 
 

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