mardi 13 septembre 2011

Les médias s'interrogent sur la capacité de la France à gérer un accident nucléaire


Le site de Marcoule, dans le Gard.
Le site de Marcoule, dans le Gard.AFP/DOMINIQUE FAGET
L'accident survenu lundi 13 septembre dans un centre de traitement des déchets nucléaires sur le site de Marcoule a relancé les inquiétudes sur la capacité de la France à faire face à un accident nucléaire. En mars, Slate avait déjà évoqué, à l'occasion de la catastrophe de Fukushima, les dysfonctionnements des plans d'évacuation dans l'Hexagone. Le titre de l'article, republié lundi, est sans équivoque : "La France n'est pas préparée au pire scénario nucléaire". Slate pointe notamment les difficultés liées à la proximité des installations nucléaires avec les grands centres de peuplement. "Si les autorités n’avaient pas choisi d’implanter des centrales si près des grandes villes, la question ne se poserait pas aujourd’hui", souligne le média en ligne, carte à l'appui. La ville de Lyon, par exemple, se trouve à 35 km de la centrale du Bugey et à 40 km de Saint-Alban.
RMC souligne de son côté que, "sur place, aucune mesure de protection de la population n'a été prise, mais des écoles ont pris l'initiative de confiner temporairement leurs élèves, et la panique s'est emparée un temps d'un village voisin dont les habitants ont entendu la sirène qui a retenti à l'intérieur du site après l'accident".
France Soir décrit aussi comment "les pharmacies [ont été] assaillies" à Laudun, une commune voisine de Marcoule, par des habitants inquiets réclamant des comprimés d'iode. Un comprimé disponible uniquement sur ordonnance. "La dernière distribution a eu lieu il y a quatre ans, c'est une procédure stricte qui prévoit de donner une boîte par famille. Normalement, tout le monde doit donc avoir sa boîte. Dans la réalité, on s'aperçoit bien aujourd'hui que ce n'est pas du tout le cas", explique une pharmacienne.
Malgré les annonces rassurantes émises dans l'après-midi, l'inquiétude demeure, comme en attestent certaines réactions à un article du quotidien régional Midi Libre. Ainsi, sous l'article "Explosion sur le site de Marcoule, il n'y a pas de 'fuite radioactive'", les quelques réactions vont toutes dans le même sens : "N'ayez pas peur ! Le nuage non radioactif s'est arrêté à la clôture grillagée du site de Marcoule…", ironise un internaute.
Une méfiance qui souligne les problèmes de communication et de transparence dans une telle situation. Depuis leur bureau parisien, les journalistes du Wall Street Journal se sont heurtés à un mur quand ils ont voulu solliciter l'entreprise Socodei, filiale d'EDF qui gère le centre de traitement et de conditionnement des déchets où s'est produit l'accident.
Mais en matière de communication, les journalistes ont leur part de responsabilité, accuse Michel Claessens, directeur de la communication du réacteur expérimental international ITER. Dans un article publié sur Atlantico, et intitulé "Les médias du XXIe sicèle sont-ils incapables de traiter du nucléaire ?", l'ancien journaliste scientifique assène : "Les lois médiatiques ne facilitent pas l'information sur les sujets nucléaires, bien au contraire. On l'avait observé, entre autres incidents, pour Fukushima : si les médias rapportent des news, la valeur informative de ces nouvelles est souvent très limitée. Les événements sont-ils montés en épingle ou y a-t-il volonté de désinformer ?"
Le monde 

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