Les panaches de fumée peuvent être de redoutables tueurs de nuages, lorsque leurs particules absorbent les rayons du soleil.
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Au-dessus de l'océan, les embruns, selon
leur composition biologique, facilitent ou inhibent la formation des
nuages. En reconstituant en laboratoire un minuscule système océan-atmosphère, des chercheurs ont montré le rôle clé des bactéries marines. Quand il y en a beaucoup, les embruns fabriquent moins de nuages.
Les aérosols interviennent de façon significative dans la formation des nuages.
Les gouttes d’eau qui se forment autour de noyaux de condensation sont à
l’origine des nuages, et ce sont les aérosols qui rendent possible
cette condensation de l’eau. Ces particules en suspension sont souvent
apportées dans l’atmosphère par le vent. Dans les océans, les principaux
aérosols qui se créent sont les embruns. Toutefois, il existe une multitude d’autres sources d’émission, si bien qu’il est presque impossible d’étudier l’influence directe des embruns sur la formation des nuages.
La composition chimique et biologique des embruns est extrêmement variable. Dans l’océan, de minuscules bulles d’air
se constituent lorsque les vagues sont générées. Elles remontent à la
surface et éclatent, libérant ainsi gaz et aérosols dans l’atmosphère.
La chimie des embruns peut donc être très différente, allant de simples
mélanges biologiques à des cellules bactériennes complexes. Les études
de terrain sur la variabilité de composition des embruns et son
influence sur la formation des nuages sont souvent biaisées, en raison
de la contamination des échantillons par d’autres sources d’émission d’aérosols.
Ainsi, une grande équipe de recherche internationale
a développé une nouvelle méthode d’analyse. Elle a créé un système en
laboratoire qui reproduit la formation des embruns et leur impact sur
l’atmosphère. Les ingénieurs ont élaboré un dispositif de vagues
déferlantes à partir d’eau de l’océan Pacifique. Ils ont par la suite
réussi à isoler et analyser les aérosols issus du fracas des vagues.
Leurs résultats, publiés dans les Pnas, éclairent sur la manière dont la vie biologique modifie la composition chimique des embruns.
Un mésocosme artificiel efficace pour étudier les embruns
« Après de nombreuses décennies à tenter de
comprendre comment l'océan affecte l'atmosphère et les nuages au-dessus
de lui, il est devenu clair qu'une nouvelle approche était nécessaire
pour enquêter sur le système océan-atmosphère
complexe. Le déplacement de la complexité chimique de l'océan en
laboratoire représente une avancée majeure, qui permettra à de
nombreuses nouvelles études d’être réalisées », expliquait Kimberly Prather, l’une des auteurs.
L’eau utilisée a été pompée directement dans l’océan
Pacifique et a été placée dans un système artificiel qui génère un
canal de houle.
Le système est confiné, et l’air au-dessus des vagues est filtré, ce
qui permet à l’équipe d’éradiquer la contamination par d’autres sources
d’aérosols. Durant cinq jours, l’équipe a modifié les communautés
biologiques dans l’eau, en ajoutant diverses combinaisons de cultures de
bactéries et algues marines.
Les bactéries marines inhibent la formation des nuages
Les chercheurs ont ainsi pu identifier quelles sont
les conditions biologiques qui modifient les taux d’aérosols, au point
de diminuer leur capacité à former des nuages. Par exemple, un jour
après que de nouvelles cultures ont été ajoutées, les niveaux de
bactéries ont quintuplé et le potentiel de formation de nuages a chuté
d'environ un tiers.
Ces changements ont eu lieu alors même que la concentration de phytoplancton et les niveaux de chlorophylle-a, le pigment indispensable à la photosynthèse, ont diminué. Les estimations actuelles de l'activité biologique dans les eaux de surface de l'océan s'appuient sur des instruments à bord de satellites, qui mesurent les variations de la couleur de la surface de la mer, qui change en fonction des niveaux de chlorophylle-a.
Le résultat de cette expérience est de taille. Si l’ajout de nouvelles cultures n’a pas entraîné de prolifération du phytoplancton,
un bloom de bactéries peut, lui, avoir un effet plutôt inhibiteur sur
les embruns, ce qui provoque alors la diminution de la formation de
nuages.
La Machine à faire des Nuages par openeyeman
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