Les conditions météorologiques extrêmes deviennent de plus en plus courantes en Europe. Le Nord de l'Europe n'avait pas connu de printemps aussi sec depuis plus d'un siècle. Si on y ajoute les importantes chutes de neige de l'hiver et les inondations de plus en plus fréquentes, on ne peut que constater la multiplication des épisodes météorologiques extrêmes.
Lundi, une partie de Hambourg était inondée, rendant impossible le déplacement des trains régionaux alors que l'aéroport de la ville était fermé pendant plusieurs heures en raison d'orages violents. Dimanche, la ville d'Hessen a reçu plus de 100 litres par mètre carré, soit près du double de la moyenne mensuelle. En France, la grêle est venue détruire de vastes zones de cultures dans le Vaucluse, une "situation apocalyptique" selon André Bernard, président de la fédération des agriculteurs de la région.
Et la liste s'allonge depuis quelques années. En cause? Le réchauffement climatique! "Le changement climatique nous apporte des événements météorologiques extrêmes", explique Friedrich Wilhelm Gestengarbe, directeur adjoint de l'Institut de recherche sur l'impact du climat de Potsdam, en Allemagne. "Dans l'avenir, il y aura deux ou trois fois plus de tempêtes et d'inondations qu'auparavant".
Des inondations et tempêtes qui ont un impact économique conséquent. Jusqu'à présent, la tempête qui a entraîné le plus de dégâts en Europe est Kyrill, en janvier 2007. Son préjudice économique est estimé à 2,4 milliards d'euros mais ces désastres météorologiques risquent bien de faire gonfler la facture dans les prochaines décennies.
L'autre extrême: le manque d'eau
La sécheresse ne vaut guère mieux que les inondations, quand elles ne détruisent pas carrément les récoltes, elles en diminuent grandement le rendement. Or, jamais, depuis le début des relevés en 1893, l'Allemagne n'avait subi une telle sécheresse au printemps, explique Uwe Kirsche, porte-parole du service météorologique allemand.
"Il s'agit du printemps le plus chaud, après celui de 1881. Dans certaines régions, les précipitations ont baissé en moyenne de 33 litres par mètre carré. Ce qui représente 18% en moins que la moyenne", ajoute Uwe Kirsche.
En France, la sécheresse a frappé 54 des 96 départements, engendrant des mesures draconiennes pour limiter la consommation d'eau. L'été n'est pas encore là et les réserves d'eau sont déjà à sec... Voilà qui n'annonce rien de bon et les agriculteurs craignent le pire. Christian Schwalbach, agriculteur en Lorraine, remarque les mêmes signaux qu'en 2003, l'année de la canicule qui avait provoqué la mort de 20.000 personnes.
Centrales nucléaires fermées
La baisse du niveau de l'eau dans les rivières fait également peser un risque sur les 44 centrales nucléaires françaises construites le long des berges. Le Ministère de l'Energie a d'ailleurs été obligé de mettre en place une unité veillant à ce que les centrales continuent d'être suffisamment refroidies.
Si la situation se dégrade encore, les autorités seront cependant obligées de fermer ces centrales. La France dispose de 58 centrales nucléaires qui représentent plus de 80% de l'électricité française...
Autant d'exemples qui prouvent que le réchauffement climatique engendre bien plus que quelques degrés de plus sur un thermomètre. (ca)
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