DECHETS - L'Association Robin des Bois lance un appel international pour la prise en charge des millions de tonnes de déchets partis en mer après le tsunami au Japon…
Une «gigantesque décharge en mer». L’Association Robin des Bois alerte sur une autre conséquence du tsunami qui a frappé le Japon le 11 mars dernier, et passé sous silence jusqu’alors: l’accumulation de déchets en mer. Tout le monde garde en mémoire ces voitures, camions, voire bateaux emportés par la vague gigantesque. Fracassé par la violence du tsunami, tout ce matériel arraché à la terre s’est retrouvé en débris dans la mer, et est entré «dans un infernal cercle océanique, la boucle du Pacifique Nord, dont le tour complet se fait en dix ans» estime l’association.«Avions, bateaux, voitures et réservoirs vont progressivement rejeter en mer les hydrocarbures et autres liquides toxiques, fûts, jerrycans, bombes d’aérosol épandant dans l’océan des solvants, des acides, des pesticides, des médicaments, des bois traités (…) Les risques de collision entre des gros déchets, conteneurs maritimes et troncs d’arbres, et les navires de surface et les sous-marins ne sont pas négligeables» alerte encore l’association. A titre d’exemple elle rappelle que «après le typhon Morakot qui a dévasté Taiwan en 2009, 170.000 tonnes de bois ont été récupérés dans les eaux territoriales du Sud du Japon, mais la majorité des bois flottés ont été pris en charge par les courants trans-Pacifique.»
Ces déchets leurrent les oiseaux et les poissons et rentrent dans leurs régimes alimentaires…
Impossible de chiffrer la quantité de déchets embarqués en mer, mais Robin des Bois rappelle que la catastrophe a laissé environ 25 millions de tonnes de détritus sur terre, et que la vague est entrée jusqu’à 10 kilomètres à l’intérieur des terres et a submergé au moins 500 km2.L’association a estimé le trajet probable de ces déchets. «Ils seront en partie captés et piégés par un courant circulaire et formeront l’Eastern Garbage Patch, une zone d’accumulation où la densité de déchets est élevée. Les déchets les plus légers propulsés par les courants, les vents et les vagues sont attendus le printemps prochain sur les plages au Nord de l’archipel d’Hawaï ; les bouteilles vides en plastique seront les premières avec d’autres emballages alimentaires.»
Certains de ces déchets sont particulièrement dangereux, comme les appareils électriques et électroniques qui relarguent en mer des polluants persistants (PCB, composés bromés…) Le danger principal de la majeure partie de ces détritus est qu’ils «leurrent les oiseaux, les poissons, les mammifères marins et les tortues, et rentrent à leur dépens dans leurs régimes alimentaires, provoquent des occlusions, des étouffements…»
Robin des Bois demande à la communauté internationale de se saisir du sujet.
Mickaël Bosredon
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