vendredi 26 août 2011

Fukushima: Les rejets de césium 137 sont 168 fois plus importants qu'à Hiroshima


NUCLEAIRE - Depuis le 11 mars, la centrale de Fukushima a rejeté 168 fois plus de césium radioactif que l'explosion d'Hiroshima...

La quantité de césium radioactif dégagée depuis le 11 mars par la centrale nucléaire accidentée de Fukushima (nord-est du Japon) est 168 fois plus importante que celle dispersée en un instant par la bombe atomique d'Hiroshima, a affirmé jeudi un journal nippon. Selon le Tokyo Shimbun, qui dit s'appuyer sur des estimations du gouvernement, les réacteurs endommagés par un tsunami géant ont dégagé jusqu'ici 15.000 terabecquerels de césium 137 au fil des mois. En août 1945, la bombe atomique larguée par l'armée américaine au-dessus de la ville d'Hiroshima (sud-ouest) avait relâché instantanément dans l'atmosphère 89 terabecquerels de cet isotope dont la période radioactive est de 30 ans, a ajouté le journal.
«En théorie, la quantité de césium 137 échappé de la centrale de Fukushima est donc 168,5 fois plus importante que celle de la bombe américaine», a-t-il souligné, en affirmant que cette estimation avait été calculée par le gouvernement à la demande d'une commission du Parlement. Mais là s'arrête la comparaison, car la bombe A a fait 140.000 morts, tués immédiatement par la chaleur ou le souffle de l'explosion, ou dans les mois suivant à cause des effets des radiations, alors que l'accident de Fukushima n'a causé jusqu'ici aucun décès.

Tchernobyl équivaudrait à 900 fois Hiroshima

Le gouvernement juge d'ailleurs «non rationnel» de comparer ainsi la contamination radioactive d'une centrale nucléaire avec celle d'une arme atomique destinée à tuer. La même comparaison révèlerait que l'explosion du réacteur de Tchernobyl (Ukraine) en 1986 a dispersé dans l'environnement 900 fois plus de césium 137 que la bombe d'Hiroshima, si l'on s'en réfère aux évaluations de l'Institut français de la radioprotection et de la sûreté nucléaire (IRSN).
Après l'éclatement de la crise nucléaire de la centrale de Fukushima Daiichi (exploitée par Tepco), la plus grave depuis celle de Tchernobyl, les autorités japonaises ont décrété une zone d'évacuation obligatoire dans un rayon de 20 kilomètres autour site. Plus de 85.000 personnes vivent depuis plus de cinq mois dans des centres d'accueil ou des logements préfabriqués, sans aucune certitude de retrouver un jour leur habitation.
© 2011 AFP 
 

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