lundi 5 mars 2012

Météo : hiver 2011/2012, les stats et le vécu

Hiver 2011 2012

Météo France a publié le bilan de l'hiver 2011/2012. Un bilan qui permet d'illustrer une nouvelle fois l'écart entre la météorologie réelle - celle des statistiques - et la météo ressentie.
L'écart est ici d'autant plus fort que nous avons vécu un hiver "de contrastes", comme on lit dans les placards publicitaires pour touristes.
Le contraste ? L'hiver fut en moyenne conforme à la "normale" saisonnière - un terme assez impropre, dû probablement à l'abondance du terme "moyenne" dans ce genre de communiqué, mais il vaut mieux parler de moyenne climatologique, ici calculée sur 1970-2000. Mais cette moyenne statistique ne risque guère de correspondre à l'expérience vécue, car elle résulte d’importantes variations au-dessus et au-dessous de cette moyenne. Tures hiver
Comme le montre le graphique ci-dessus, les températures ont été la plupart du temps au-dessus de la moyenne climatologique, très douces en décembre et janvier, puis elles ont chuté rapidement fin janvier. 

Dès lors, une vague de froid remarquable a déferlé sur l'Europe de l'Ouest jusqu'à mi-février, d'une intensité non vue depuis 1987. Puis, les températures sont remontées. Dans le détail, décembre a culminé à 2°C au-dessus de la moyenne, janvier a 1,5°C au dessus (et un nouvel an record de chaud depuis 1947) tandis que février affichait -3.9°C que la moyenne. Il faut remonter à 1986 pour trouver un mois de février aussi froid en France. Sur le Sud-Ouest, il se classe au second rang derrière le mémorable mois de février 1956.

Les précipitations ont montré aussi un fort contraste. Décembre fut très arrosé sauf près de la Méditerranée. Janvier a vu peu de pluies, sauf sur le Nord-Est et le nord des Alpes. Et février fut très sec. Sur l’hiver, le bilan pluviométrique est extrêmement déficitaire sur les régions méditerranéennes avec des cumuls de pluie souvent Precip hiverinférieurs à 20 % de la normale : cet hiver s’y classe parmi les plus secs depuis 1959. Sur le reste de la France, le bilan est contrasté : nettement déficitaires de la Bretagne au Sud-Ouest, les pluies ont été plus proches des normales ailleurs, voire parfois excédentaires sur le Nord et le Nord-Est de la France.

L’ensoleillement a été généreux cet hiver, notamment grâce à un mois de février très ensoleillé. Des Pays de la Loire aux frontières du Nord et du Nord-Est ainsi que sur les régions méditerranéennes, les durées d’ensoleillement ont été 20 % à 40 % supérieures à la moyenne.


Par Sylvestre Huet, le 3 mars 2012
Source: http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2012/03/m%C3%A9t%C3%A9o-hiver-20112012-les-stats-et-le-v%C3%A9cu.html

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Europe / prévisions saisonnières : chaud et sec
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Les prévisions saisonnières actualisées en cette fin d'hiver laissent apparaître une tendance plus chaude pour le printemps et l'été, avec la perspective de fortes vagues de chaleur entre mai et juillet
 
Cette tendance semble assez fiable compte-tenu de la persistance des modèles numériques à envisager cette anomalie de températures.
 
----> en revanche, concernant les précipitations, la fiabilité est moins bonne mais deux paramètres se dessinent :
 
- la sécheresse printanière pourrait se poursuivre sur l'Europe de l'ouest (France, UK), accentuant une situation hydrique déjà tendue et qui ressemble à celle de 1976, après une année 2011 déjà excetpionnelle.
 
- mais cette anomalie sèche pourrait s'atténuer dès le début de l'été avec une situation orageuse et le retour de fortes pluies. Les pluies d'été ne sont certes pas efficaces en terme de recharge des nappes phréatiques en raison de l'évaporation, mais pourrait minimiser et stabiliser la sécheresse printanière.

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