Après avoir vu leur pays mis à genoux en 2001 par un cataclysme économique, les Argentins sont confrontés aux conséquences du dérèglement climatique. Sécheresse, montée des eaux et inondations menacent les fragiles équilibres d’un territoire grand comme cinq fois la France.
Un peu partout, c’est la même
désolation. Touchés par une sécheresse qui n’en finit plus, les gauchos
de la province de Buenos Aires assistent, impuissants, au désastre.
Transformée à petit feu en plaine aride, la pampa peine à nourrir un
cheptel dont un quart a été décimé par la canicule en 2008. Sur la côte
atlantique, c’est la montée des eaux qui fait vaciller les cités
balnéaires, avalant inexorablement le littoral.
« L’augmentation du niveau de la mer
et la violence des vagues vont provoquer des dégâts plus fréquents que
ceux que nous connaissons actuellement », s’inquiète l’océanographe
Walter Dragani. Dans plusieurs quartiers de la capitale, des pluies
torrentielles plongent régulièrement les habitants dans le désarroi.
Mandaté par une centaine de plaignants, l’avocat Javier Miglino a engagé
un bras de fer judiciaire avec la municipalité :
« Le gouvernement doit garantir la sécurité de la population et, dans ce cas de figure, des erreurs ont été commises parce qu’il y a eu des inondations en 2008, 2009, 2011 et 2012. (…) Près de 10 000 personnes ont été touchées. Des gens qui ont perdu leur maison, leur commerce, leur voiture… »
Au pied de la cordillère, la province de
Salta, où sont établis les Wichis, dernière communauté amérindienne de
chasseurs-cueilleurs d’Argentine, est aussi frappée par des pluies
diluviennes. Sans l’aide d’une ONG comme Adra, leurs conditions de vie
seraient encore plus misérables car, se désespère la géographe Emilie
Starck, « jusqu’ici, on ne voit pas l’aide gouvernementale arriver… »
Pour autant, les autorités sont
mobilisées. A Buenos Aires, un gigantesque chantier est ainsi engagé
pour améliorer l’évacuation des eaux pluviales et, depuis 2009, une
équipe ministérielle travaille à un plan d’adaptation au changement
climatique. Que, faute d’argent, les Argentins attendent toujours…
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