Des taux de plus en plus élevés de strontium 90 ont été détectés dans
les eaux souterraines de la centrale nucléaire de Fukushima, a annoncé
mercredi la société japonaise qui gère le site. Le strontium 90 est
considéré comme une substance radioactive très toxique.
La présence de cette substance a été découverte alors que Tokyo Electric Power (Tepco) a demandé l'autorisation de déverser dans l'océan Pacifique l'eau contaminée présentant de faibles taux de radiation, faute de place pour continuer à la stocker.
"L'eau contaminée ne doit pas être déversée dans l'océan", a aussitôt réagi Michiaki Furukawa, ingénieur nucléaire et professeur émérite à l'Université de Nagoya. "Ils doivent la stocker à un endroit où elle ne peut pas s'écouler hors de la centrale".
Des taux multipliés par 100
Les tests régulièrement effectués sous le réacteur numéro deux de la centrale ont montré que le taux de strontium 90 avait été multiplié par 100 au cours des six derniers mois, a indiqué le directeur général de Tepco. Ce taux est passé de 8,6 becquerels par litre en décembre 2012 à 1.000 becquerels en mai 2013, a-t-il précisé, soit un taux plus de 30 fois supérieur à la limite tolérée (30 becquerels).
Des taux élevés de tritium, une substance moins toxique, ont également été détectés, a ajouté le directeur. Fin mai, ces taux étaient plus de huit fois supérieurs à la limite autorisée (500'000 becquerels contre 60'000). "Les eaux souterraines contaminées au strontium 90 n'ont pas pu se déverser accidentellement dans la mer", a assuré mercredi le directeur général de la société japonaise.
Tepco a constamment révisé à la hausse ses évaluations initialement rassurantes sur les taux de radiation et autres problèmes rencontrés à la centrale de Fukushima-Daiichi après la catastrophe.
Nouvelles normes
Par ailleurs, l'autorité japonaise de régulation nucléaire a officiellement validé mercredi les nouvelles normes de sûreté des réacteurs et décidé d'avancer au 8 juillet au lieu du 18 leur entrée en vigueur, une accélération dont veulent profiter les compagnies.
En apparence anodine, cette accélération du calendrier va permettre aux compagnies électriques de soumettre plus tôt leurs demandes de réactivation des installations, alors que 48 des 50 réacteurs de l'archipel sont actuellement à l'arrêt sine die.
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