jeudi 10 mars 2011

Gaz de schiste : la bombe écologique de l’année

 la fracturation hydraulique pourrait favoriser l’activité sismique

Gaz de schiste : la fracturation hydraulique pourrait favoriser l'activité sismique
Trente et un puits de gaz de schiste ont été forés dans la vallée du Saint-Laurent (Québec) depuis 2007. Les travaux ont néanmoins été suspendus hier sur décision du ministère du Développement durable

Publiée la semaine dernière, une enquête réalisée par nos confrères du New York Times a révélé que les experts de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) ont découvert des taux de radioactivité de cent à mille fois supérieurs dans certaines eaux de Pennsylvanie (États-Unis), État qui compte aujourd’hui plus de soixante-dix mille puits actifs de gaz de schiste. Au Texas, où ils sont quatre-vingt treize mille, le nombre d’enfants asthmatiques aurait par ailleurs explosé. Et ce n’est très certainement pas tout…
La fracturation hydraulique, technique made in USA dont la mission d’évaluation dépêchée par le gouvernement français le mois dernier devra démontrer l’innocuité, tâche a priori impossible, n’en finit plus de faire parler d’elle en mal. De fait la gauche écologiste ne desserre pas l’étreinte, les présidents des régions concernées et les parlementaires se rebiffent et la mobilisation citoyenne s’intensifie.
Même si la ministre de l’Écologie Nathalie Kosciusko-Morizet aurait demandé à François Fillon l’annulation des permis d’exploration délivrés au printemps dernier par son prédécesseur, les autorités hexagonales n’ont cependant pas (encore ?) officiellement dit non aux gaz de schiste. En bon défenseur des intérêts de Total et GDF-Suez, le ministre de l’énergie Eric Besson avait tenu à le rappeler mi-février au micro d’Europe 1 et traversera prochainement l’Atlantique pour une voyage initiatique dont on doute fort qu’il calmera les esprits.
Rétropédalage au Québec
Panacée énergétique pour ceux qui ne jurent que par sa rentabilité, cataclysme environnemental pour tous les autres, l’exploitation des gaz et huiles de schiste est très bien partie pour être la bombe écologique de l’année. À l’origine d’une volée de bois vert sur le territoire national, elle fait aussi grincer bien des dents au Québec, où le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) préparait depuis l’automne dernier un rapport qui a été rendu public hier par le ministre du Développement durable Pierre Arcand, lequel a décidé de faire marche arrière.
« La conclusion du rapport est claire : le manque de connaissance requiert de la part du gouvernement un encadrement serré et une très grande prudence [...] Les commissaires ont produit un rapport d’une grande rigueur qui apporte un éclairage précieux. Je l’accueille favorablement dans ses grandes recommandations et il guidera nos actions à l’avenir », a notamment déclaré le ministre, qui plaide donc pour une application stricte du principe de précaution et a à ce titre officialisé le lancement d’une expertise environnementale stratégique. « Les Québecois doivent savoir que nous n’accepterons aucun compromis sur les plans de la santé, de la sécurité et du respect de l’environnement », a également indiqué M. Arcand. En d’autres termes tout s’arrêtera si ladite évaluation, qui débutera cet été et sera conduite par un comité constitué de spécialistes et de représentants du gouvernement, des municipalités et de l’industrie et durera de dix-huit à trente mois, devait faire état de dommages collatéraux.
Cette décision est en fait synonyme de moratoire, les nouveaux forages et les opérations de fracturation hydraulique n’étant autorisées pendant l’étude « que pour les fins d’acquisition de connaissances scientifiques », et elle est d’autant plus justifiée que les travaux en question sont maintenant suspectés de stimuler l’activité tellurique.
Séismes dans l’Arkansas
Un tremblement de terre de magnitude 4,7 sur l’échelle de Richter a ainsi été enregistré le 6 février dernier dans l’Arkansas (États-Unis), qui bien que n’étant situé sur aucune faille est en proie à une activité sismique inhabituelle depuis six mois. D’après la correspondante de Terra Eco en Californie, cette secousse a été la plus grosse recensée par l’État depuis trente-cinq ans et elle a contraint « Chesapeake Energy et Clarita Operating, deux entreprises de gaz naturel qui effectuent des forages dans la région, à suspendre temporairement leurs activités ».
Plus de huit cents séismes ont été recensés dans l’Arkansas au cours du dernier semestre et « il existerait un lien probable entre ces tremblements de terre en série et la fracturation hydraulique [...], leur épicentre se trouvant à proximité des puits de forage ». La corrélation n’a pour l’heure pas été officiellement démontrée mais les soupçons sont élevés. Déjà à l’origine d’une dramatique dégradation de la qualité des nappes phréatiques et a fortiori des eaux – les images du documentaire Gasland parlent d’elles-mêmes – , l’extraction des gaz de schiste pourrait donc aussi avoir un impact direct sur la tectonique des plaques.
Comme si elle était inavouable, la composition du liquide reste désespérément secrète. Comme si le processus était maintenant trop avancé pour mettre le holà, l’administration américaine, elle, continue de faire la sourde oreille. Les preuves et les présomptions s’accumulent. On attend celle de trop avec impatience.

ehhhh ben, les milliardaires augmentent au péril de la population!!! il est beau notre monde capitaliste car mise a par le Quebec, tout les dirigeants veulent ignorer les répercussions chaotique de l'extraction de ce gaz.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire