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Une capture d''écran montrant la dispersion du Nuage qui doit nous toucher aujourd'hui ou demain, ils le disent inoffensif mais que disent ils de la fumée noire qui s'échappe actuellement du réacteur n3??? lisez cette article de Dominique Leglu du Nouvel observateur qui suit pas a pas la catastrophe nucléaire du Japon :
(suite 16)
Mercredi 23 mars. 19H15. C’est une confirmation extrêmement grave à propos de la centrale de Fukushima, pouvant impliquer le relargage de produits parmi les plus dangereux pour l’homme et l’environnement – uranium, plutonium, américium, curium etc. outre l’iode et le césium volatils, qui date de ce matin. «L’enceinte de confinement du réacteur n°3 ne semble plus étanche, selon les indications de pression », précisait dans son dernier « point de situation », ce mercredi 23 mars, l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire. En clair, même si de l’eau de mer continue à être injectée dans la cuve du réacteur – de façon à le refroidir, non seulement l’eau s’en échappe sous forme de vapeur mais elle part aussi vers l’extérieur. Comme ce cœur n’a cessé de chauffer, on peut imaginer qu’il est même largement fondu et qu’il relargue dans cette vapeur des éléments de son contenu. Résultat : ces fumées noires ou grises qui se sont dégagées ces derniers jours au-dessus du bâtiment réacteur dévasté, qui emporteraient des gaz (gaz rares tel le Xénon), des éléments volatils (iode, césium) et, ce qui nous inquiète le plus, des aérosols contenant les produits dangereux évoqués ci-dessus.
Dès avant hier soir, nous faisions cette analyse pessimiste (1), accompagnée d’une photo symptomatique prise à l’aplomb du réacteur. A savoir l’existence d’un contact « direct » entre le cœur du réacteur et l’extérieur – air ambiant mais aussi eau de la mer, à proximité de la centrale. « Cette perte d’étanchéité, ajoute l’IRSN, serait à l’origine de rejets radioactifs « continus » non filtrés dans l’environnement.» Et, vu les implications graves de cette hypothèse, nous interpellions les autorités du nucléaire. Nous les interpellons à nouveau aujourd’hui. De quelles données disposez-vous ? Pourquoi aucune précision n’est-elle donnée ces jours-ci sur ce danger très particulier ? "Oui, il faut demander des explications. Il doit forcément y avoir émission d'aérosols, après que les pastilles d'uranium ont atteint le point de fusion", estime la physicienne Monique Sené, du GSIEN (gourpement de scientifiques pour l'énergie nucléaire).
Il s’agit en effet d’une situation d’une gravité potentielle extrême, sur laquelle les autorités japonaises doivent absolument s’exprimer. Les éléments cités plus haut, uranium et « transuraniens », sont des métaux lourds, non seulement d’une violente toxicité chimique (notamment le plutonium) mais d’une des plus grandes dangerosités en termes de radioactivité. On pourrait dire, pour faire comprendre la différence, qu’ils sont pour une même quantité, cent fois plus dangereux que le césium ou l’iode. Rappelons que ces derniers ont été incriminés depuis trois jours pour avoir contaminé dans la région de Fukushima, lait, épinards, brocolis, mais aussi l’eau à Tokyo. Uranium et transuraniens, s’ils sont inhalés ou ingérés sous forme de fines particules, comme les précédents, vont se fixer à l’intérieur du corps. Le plutonium ira dans les poumons puis se fixera de préférence dans le squelette ou le foie, l’uranium dans les reins… Là, ils émettront des particules dites « alpha » (2) qui peuvent provoquer des dommages considérables, en particulier aux chromosomes des cellules, ce qui engendre des cancers (3).
Mais comment a-t-on pu en arriver à pareille extrémité ? Rappelons les faits. Après le séisme, suivi du tsunami le 11 mars au nord-est du Japon, onze réacteurs se sont mis automatiquement à l’arrêt. Dont trois (n°1, n°2, n°3) à la centrale de Fukushima Daiichi, qui en compte six (les trois autres étaient déjà à l’arrêt). Cette catastrophe naturelle a engendré la seconde, à caractère technique. Faute d’électricité, les systèmes de refroidissement habituels des cœurs de réacteur (même à l’arrêt, la puissance résiduelle du combustible exige qu’on continue à le refroidir) n’ont pu être utilisés, mais les systèmes de secours avaient été endommagés. Résultat, une montée en puissance, un réchauffement, un dénoyage des cœurs, une obligation d’injecter de l’eau de mer pour refroidir et éviter une situation totalement incontrôlée. Obligation aussi, de faire des relargages de vapeur chargée de produits radioactifs volatils pour faire diminuer la pression dans les cuves. Problème : une première explosion, le 12 mars, sur l’unité n°1, due à une accumulation d’hydrogène (4) qui a fait voler le toit du bâtiment. Et surtout, pour ce qui nous concerne aujourd’hui, explosion extrêmement violente le 14 mars dans l’unité n°3. Phénomène vu en direct par les caméras de surveillance et qui a fait le tour des écrans de la planète. C’est à ce moment-là que tout aurait basculé dans ce réacteur aujourd’hui en perdition, dont « l’enceinte biologique » a sauté, permettant aux rayonnements de sortir violemment, d’où les obligations répétées d’évacuation. Dénoyé, le coeur pourrait être en train de brûler vers 2800°. Et connaître ce que l’on pourrait appeler des sortes de « pulsations » internes de ce feu nucléaire. En clair, il pourrait y avoir, localement, dans le combustible, reprise de la réaction en chaîne, ce que l’on baptise « reprise de la criticité ». On aura compris qu’il ne s’agit pas d’une explosion comme dans une bombe atomique – on l’aurait vue ! –, mais d’un amorçage de la réaction nucléaire qui se calme ensuite. Un peu comme un feu qui dort et parfois se ranime. Et c’est à ces moments-là qu’il y a émission des fameuses « fumées noires ». Fumées porteuses de danger.
Thierry Charles, directeur à l’IRSN (spécialiste du cycle du combustible, des questions de criticité etc.), travaillant dans les cellules de crise que l’Institut a mises en place depuis les débuts de la catastrophe, nous a précisé hier que ses équipes travaillaient sur un scénario particulier – bien sûr tout à fait plausible. « Le cœur du réacteur a fondu ainsi que le fond de la cuve et tout l’ensemble, sous forme de corium [mélange de combustible et de métal fondus] se trouve sur le béton » du bas de l’enceinte. On imagine la situation : cet ensemble très chaud grignote le béton et de fait, l’équipe de l’IRSN s’efforce d’évaluer « jusqu’où le corium pourrait descendre ». Sans connaître les détails exacts de l’installation, cela n’est pas facile à faire et, si ce n’était un plaisanterie mal placée, on dirait qu’on se remet à penser à ce que l’on a longtemps appelé « le syndrome chinois »… Thierry Charles, quant à lui, ne veut pas croire au relargage de transuraniens, « nous n’avons pas vu d’augmentation de la radioactivité sur les balises autour de la centrale, balises dont nous recevons les données ». Nous nous permettrons, ici, de faire une hypothèse politiquement incorrecte : et si toutes les données n’étaient pas transmises !
Comme si cela ne suffisait pas, le réacteur n°2 fait lui aussi des siennes. Une explosion hydrogène (non visible par la caméra de surveillance contrairement aux deux autres) ayant endommagé le bas de l’enceinte de confinement, il est peut-être en train de prendre le chemin de son voisin n°3. Le cœur, s’il en est venu à fondre inconsidérément, a peut-être percé la cuve et attaquerait les bases en béton. On ignore si la situation est aussi dramatique mais le fait est que l’irradiation est devenue telle hier sur ce réacteur qu’il a fallu aussi faire évacuer les personnels.
Enfin, sont à surveiller avec tout autant d’attention que les réacteurs en surchauffe les piscines dans lesquelles sont entreposés les assemblages de combustible usagé. Elles doivent en permanence être réalimentées en eau, car le combustible usagé, lui aussi, doit être constamment refroidi. Mis à l’air, il brûle violemment et relâche tous les produits radioactifs, dont les plus dangereux, déjà évoqués. « Des appoints d’eau, sur la piscine n°4, ont pu être réalisés par un système de bras articulé de façon efficace. D’autres engins de même type sont attendus sur le site », a précisé l’IRSN. On avoue ne pas savoir estimer, à l’heure qu’il est, le temps qu’il va falloir aux opérateurs, dans un environnement détruit et violemment radioactif, pour maîtriser tous ces « feux » et enfin « refroidir » tous ces points chauds de la centrale de Fukushima. Un mois, un an, cinq ans, dix ans ?
Dominique Leglu
les gouvernements peuvent minimiser au maximum cette catastrophe sans données aucune précaution a la population et quand on ecoute les conseils donnés au Japonais "sortir avec un parapluie, ne pas boire de l'eau du robinet..." autant être sourd!!!
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