Samedi 26 février, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés à Paris pour dénoncer la complicité des autorités françaises avec les dictatures du monde arabe. Reportage.
De nombreux partis politiques (Parti de gauche, NPA et Europe Ecologie- les verts avec Cécile Duflot en tête), d'associations (MRAP, Attac...) et de syndicats (Solidaires, CNT) ont répondu présent pour protester "contre la guerre, le racisme et la xénophobie d'état". Ce cortège a pris son envol à 15h de la place de la République dans une ambiance bon enfant; chacun arborant fièrement les couleurs et les slogans de son clan. Et ce dernier s'est dispersé sous la pluie devant l'Assemblée Nationale vers 19 h.
Derrière une bannière réclamant l'arrêt du soutien aux dictatures, Juliette Poirson, membre de l'association Survie revendique quant à elle "une réforme de la politique de l'Afrique. On dénonce le système qui a été mis en place depuis les indépendances et la politique raciste de la France". Pour appuyer ses propos, elle évoque l'exemple de l'actualité récente: "Les gouvernements ont soutenu les dictatures dans les pays arabes pour s'accaparer les richesses. La France a formé la police et a vendu des armes qui servent aux massacres en Libye", proteste-elle. De son côté, Marie Santana, sympathisante du NPA, accuse les gouvernements occidentaux de n'avoir "défendu que les intérêts des grandes puissances et des multinationales. D'un côté, il existe un mur infranchissable pour les pauvres alors que dans le même temps, les grandes puissances s'installent sans restriction, pillent les richesses et se taisent face à la misère". Pour cette enseignante à la retraite, il est temps que "l'hypocrisie de la guerre d'Irak et d'Afghanistan cesse. Les occidentaux doivent laisser la population, comme en Tunisie et en Egypte, se soulevait elle-même pour la liberté. Il y aura moins de morts qu'avec l'armée de l'OTAN. De plus, il ne faut pas attendre une révolution pour bloquer le commerce des armes".
Inscrite initialement dans le cadre de la semaine anticoloniale, la mobilisation affiche donc principalement un élan de solidarité aux révolutions du monde arabe et tous scandaient "dictateurs assassins, Alliot-Marie complice". Parmi eux, Karim Messaoudi, membre de l'association des Marocains de France et du Comité de suivi du 20 février, exige "la décolonisation et l'octroi d'une indépendance réelle. Jusqu'au bout, les autorités françaises ont soutenu financièrement la dictature de Kadhafi au nom de l'aide au développement. Nicolas Sarkozy a tardé à prendre position contre ce diable à l'échelon mondial. Nous voulons montrer que les peuples à l'étranger sont avec les révolutions arabes et défendent leur revendications".
Resultat: un remaniement du gouvernement
Michèle Alliot-Marie a annoncé sa démission dans une lettre à Nicolas Sarkozy. Alain Juppé la remplace. Brice Hortefeux quitte le ministère de l'Intérieur qui revient à Claude Guéant.
Le remaniement attendu depuis plusieurs jours est donc tombé dimanche soir et c'est Nicolas Sarkozy lui-même qui en a annoncé les grandes lignes lors d'une allocution télévisée. Dans son intervention solennelle, le chef de l'Etat, qui n'a pas cité les deux partants du gouvernement, a expliqué avoir décidé, «avec le premier ministre François Fillon», de «réorganiser les ministères qui concernent notre diplomatie et notre sécurité».Michèle Alliot Marie quitte donc le Quai d'Orsay. Dans une lettre de démission adressée à Nicolas Sarkozy (voir le document en PDF, publié par RTL.fr), elle estime avoir été «la cible d'attaques politiques puis médiatiques véhiculant, pour créer la suspicion, contre-vérités et amalgames». «Bien qu'ayant le sentiment de n'avoir commis aucun manquement», MAM s'en va, non sans avoir résisté jusqu'au bout pour tenter de rester. Elle est remplacée aux Affaires étrangères par Alain Juppé.
Hortefeux appelé «à des fonctions importantes»
A la Défense, Alain Juppé est remplacé par Gérard Longuet, actuel président du groupe UMP au Sénat, représentant de la famille libérale, et qui avait très mal vécu de ne pas intégrer l'équipe gouvernementale en novembre.Brice Hortefeux quitte le ministère de l'Intérieur où le remplacera le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant. Il pourrait prendre le rôle de conseiller politique de Nicolas Sarkozy. Dimanche soir, l'Elysée n'a pas voulu confirmer ces informations, déclarant simplement que Brice Hortefeux sera appelé «prochainement à des fonctions importantes». Jean-François Copé a en revanche annoncé qu'il comptait confier au ministre sortant des «responsabilités» au sein de l'UMP. «Il va aussi avoir un rôle important pendant la campagne» présidentielle de 2012, a assuré le patron du parti majoritaire.
La présidence a indiqué d'autre part que le successeur de Claude Guéant au poste de secrétaire général de l'Elysée serait annoncé prochainement. Xavier Musca, le secrétaire général adjoint de l'Elysée, assurera en attendant l'intérim de cette fonction. Une mission qui le place en bonne position pour succéder à Claude Guéant.
Ollier reste au gouvernement...lire suite
Le président a enfin décidé d'écouter son peuple et de punir sa ministre, mais c'est dans les vieux pot qu'on fait la meilleure soupe donc on remplace pour calmer les esprits maisne veut en rien se séparer des corrompus:(
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