Eau et médicaments : gare au double effet cocktail !
La dernière étude de l’Agence de sécurité sanitaire révèle la présence d’anti épileptiques, d’anxyolitiques et d’aspirines dans l’eau du robinet. Le double-effet probable produit par ce cocktail nourrit bien des inquiétudes.
A première vue, cette étude des autorités sanitaires livre une présentation favorable de l’état des eaux en France. Le message a bien été entendu auprès de certains organes de presse : les teneurs en médicaments dans l’eau ne seraient pas si inquiétantes. Car ces concentrations sont « 1 000 à 1 million de fois inférieures aux doses utilisées dans le cadre des doses thérapeutiques ».
En réalité, la faiblesse relative des doses mesurées – présentée par la presse comme une nouvelle rassurante – est un véritable trompe l’œil. Ces traces médicamenteuses ont un impact réel sur la santé de l’homme : la durée d’exposition de nos organismes à ces molécules médicamenteuses annonce un double effet cocktail aux conséquences sanitaires inquiétantes.
Ces inquiétudes sont exprimées depuis longtemps par l’Association Santé Environnement France (Asef), une association qui rassemble 2 500 médecins et qui a mené des travaux particulièrement pointus sur l’impact de la pollution de l’eau du robinet sur notre santé .
Les molécules issues des tranquillisants, des anticancéreux ou des oestroprogestatifs sont conçues pour être actives à petites doses.
Ces mélanges de résidus produisent un « effet cocktail » : car l’ensemble de ces molécules médicamenteuses interagissent entre elles.
Pour le Docteur Alain Ragon, responsable du pôle uro-nephrologie de l’hôpital de La Conception à Marseille, (cité par Le Monde du 20/05/2010 ) « ces médicaments ont la capacité d’avoir un effet physiologique spécifique à de faibles concentrations. Il est donc possible que ces cocktails issus de différents médicaments puissent se retrouver dans l’eau du robinet et poser des problèmes d’intoxications chroniques ».
Théoriquement, d’autres interactions sont possibles entre molécules médicamenteuses et micropolluants issus des PCB, pesticides et nitrates, présents dans l’eau du robinet.
Une chose est sûre : on sait déjà que les rejets (via les urines ou les comprimés jetés dans les toilettes) de pilules contraceptives augmentent des taux d’œstrogènes dans l’eau. Cette pollution est à l’origine de la féminisation des poissons dans la Seine. Aux USA, une étude a même fait le lien entre cette hausse du taux d’œstrogène dans les eaux, l’augmentation récente des malformations constatées sur les nouveaux-nés et les problèmes de stérilité en progression chez les hommes.
Ces résidus de médicaments dans l’eau touchent d’ailleurs l’ensemble de notre alimentation : les boues des stations d’épuration sont utilisées comme des boues d’épandages par les agriculteurs.
A Marseille, ces boues sont répandues au large des calanques. Une étude a révélé des traces de paracétamol et d’antidépresseurs en mer, ce qui impacte considérablement l’écosystème (poissons, crustacés). C’est donc l’ensemble de la chaîne alimentaire qui est contaminée.
Le double effet cocktail : aliments et eau du robinet
Pour l’Association Santé Environnement France, une nouvelle approche s’impose. Ce qui compte, ce ne sont pas les doses, mais bien la durée et l’intensité d’exposition aux micros-polluants contenus dans l’eau du robinet et les aliments :
« Les pouvoirs publics doivent prendre en compte la question des stations d’épuration. C’est un problème qui nécessite une vraie réflexion sur la façon dont nous traitons l’eau. Nous devons donc penser nos normes en termes de durée d’exposition chronique et non plus en termes d’intoxications aigues » rappelait le Docteur Pierre Souvet, président de l’ASEF, au moment de la diffusion du documentaire « Du poison de l’eau du robinet ».
Et pourtant ! Le problème des médicaments dans l’eau pourrait être résolu très rapidement ! Si notre eau contient des traces de médicaments, c’est tout simplement parce que les stations de traitements françaises sont sous-équipées.
En Suisse, des investissements importants ont permis d’équiper les stations de traitements de filtres actifs beaucoup plus performants. Les stations suisses éliminent ces résidus médicamenteux avec bien plus d’efficacité qu’en France.
C’est donc une question de moyens financiers – les distributeurs d’eau du robinet pourraient réduire quasiment à néant ces molécules médicamenteuses potentiellement toxiques à long terme. En attendant, nous restons exposés à une eau du robinet qui contient un cocktail forcément nuisible à long terme. Mais on en sera sûr que dans quelques mois ou années, lorsque l’Anses aura mené une étude épidémiologique à grande échelle.
merci Jo
L'eau que nous buvons transporte nos dégénérescences. L'eau en bouteille est morte ! Filtration par osmose inversée + vortex pour retrouver son message universel Lire : Jacques COLLIN, BEVENISTE, Masaru EMOTO....
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