@ Photo : EPA
Une crise déclenchée par la décision de divers
pays européens (France, Espagne, Portugal et Italie) de fermer la
semaine dernière leurs espaces aériens à l’avion du président Evo
Morales, soupçonnant la présence à bord de l’ex-consultant américain,
Edward Snowden.
Suite à cet acte inamical et injustifié,
une coalition d’états d’Amérique Latine (Bolivie, Equateur, Surinam,
Argentine, Uruguay et Venezuela) fait désormais front diplomatique pour
obtenir des excuses des pays européens dont les ambassades ont été
malmenées ces derniers jours. Le président Morales a même menacé de
fermer l’ambassade américaine à La Paz, ce qui, après l’expulsion de
l’ambassadeur des Etats-Unis en Bolivie en 2008, puis de la principale
agence antidrogue américaine (DEA) en 2009 et enfin de la fermeture du
Mac Donald’s en 2013, contribuerait à faire de la Bolivie un état qui
affirme sa souveraineté politique et culturelle au plus haut niveau.
Conséquence
ou non de ce tumulte géopolitique et diplomatique, Le Venezuela et le
Nicaragua viennent d’annoncer qu’ils étaient déjà prêts à accorder
l’asile diplomatique à Edward Snowden. Apres l’Equateur qui accueille,
rappelons-le, Julien Assange dans son ambassade depuis maintenant prés
d’un an, l’Amérique Latine se présente définitivement en pôle de
résistance à un Occident de plus en plus totalitaire et une Europe de
plus en plus asservie. Tout
comme l’Italie, l’Espagne et le Portugal, la France s’est comportée non
pas comme un état souverain mais bien comme un simple domestique envers
son maître. Le Socialistan a d’abord refusé le survol de son espace
aérien par le président Morales. Puis le président Français a un peu
plus tard affirmé qu’il avait au contraire « donné l’autorisation de survol de la France » pendant que le Quai d’Orsay justifiait quant à lui cette situation confuse par « les
regrets de la France suite au contretemps occasionné par les retards
dans la confirmation de l’autorisation du survol du territoire par
l’avion du président ».
Un président transformé en simple aiguilleur du ciel
et incapable de faire respecter ces ordres, voila une image bien
consternante de notre pays qui a par ailleurs le 4 juillet rejeté la
demande d’Asile de Snowden, malgré les demandes du Front National, du
Front de Gauche et des Verts à le lui accorder. Le ministère de
l'intérieur a justifié cette décision en affirmant que: « Les Etats-Unis sont un pays ami, une démocratie avec une justice indépendante.[...] Il
faut laisser les Etats-Unis traiter cette question » et rappelé que «
Si Edouard Snowden entrait sur le territoire français, la police serait
tenue de l'interpeller ».
Prix
Nobel de la paix en 2012, humiliée alors qu’elle vient d’apprendre
qu’elle était espionnée comme un vulgaire délinquant sous surveillance,
l’UE n’aura donc même pas eu le courage de respecter le droit
international en laissant un avion présidentiel d’un état souverain
traverser son espace aérien. Mais les domestiques de Bruxelles ont il
est vrai un agenda déjà défini et bien plus vital à leurs yeux :
l’asservissement terminal de l’Europe au sein du marché transatlantique. N
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