Face aux dommages causés par les activités humaines sur les ressources naturelles, certaines communautés réclament une justice "naturelle" ainsi que des "tribunaux climatiques".
Ce n'est pas nouveau, les intérêts des uns ne font pas forcément le bonheur des autres, mais si ces activités ont un impact sur l'environnement, et donc sur les ressources naturelles dont les communautés locales dépendent pour vivre, il n'est pas logique que ces dommages ne soient pas pris en compte. Des petits ports de pêche aux récifs coralliens, en passant par les mangroves, les tortues marines, les dugongs et bien d'autres encore, de nombreux écosystèmes sont menacés par les intérêts de grosses multinationales. En général, les Etats ne consultent pas les communautés locales et laissent le champ libre à ces sociétés qui se préoccupent peu (voire pas du tout) de l'impact de leur activité sur le milieu et sur les habitants.
Un droit vital
Auparavant, les petits paysans et pêcheurs n'osaient pas se révolter face à ces injustices, mais désormais ils n'hésitent pas à riposter. L'ONG Natural Justice les aide dans leur combat. Cette Organisation non-gouvernementale tire son nom d'un principe simple: les gens doivent être impliqués dans les décisions qui les concernent et doivent faire valoir leurs droits de contrôler leurs propres ressources naturelles.
Ceci implique également que les entreprises doivent veiller à ce que leurs activités aient un impact sur l'environnement minime et que les Etats assurent que les bénéfices de ces activités reviennent aussi aux communautés locales.
De nombreuses ONG travaillent pour que ce droit soit reconnu et visent à établir un Protocole Communaire Bioculturel: un instrument juridique qui permettrait de lutter contre le manque à gagner communautaire face aux décisions politiques concernant les ressources naturelles dont ils dépendent.
Des tribunaux climatiques
Dans le même style, Oxfam a mis en place le projet Climate hearings (Les voix du climat): des "tribunaux des peuples sur le climat" où des spécialistes écoutent les victimes et engagent des poursuites judiciaires à l'encontre des gouvernements et des autres responsables du réchauffement climatique.
Selon ce principe, chacun (Etat, entreprise, individu) serait lié au droit international afin que les victimes directes du changement climatique puissent entamer des procédures juridiques et demander réparation. Les victimes pourront alors recevoir des aides directes pour lutter face aux effets du changement climatique.
Par exemple: favoriser l'approvisionnement en eau en cas de sécheresse, développer des emplois locaux pour éviter les longs déplacements, assurer la dépollution des sols, garantir la distribution de graines après la destruction des champs suite à des inondations...
Oxfam a déjà organisé plusieurs "audiences" de ce type depuis 2009, dans une quarantaine de pays (impliquant plus de 1,6 million de personnes). Il ne reste plus qu'à traduire ces tribunaux climatiques en institutions officielles... (ca)
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