Nous sommes nombreux à nous être interrogés à la suite du tremblement de terre et du tsunami qui ont frappé le nord-est du Japon en mars dernier : le réchauffement climatique favorise-t-il les séismes de forte magnitude ? Professeur à l’University College de Londres (Grande-Bretagne), Bill McGuire en est convaincu.
Auteur d’une tribune dans le Guardian, tribune qui constitue une synthèse de son ouvrage Réveiller le géant : Comment le changement climatique provoque des tremblements de terre, des tsunamis et des éruptions volcaniques, cet expert du climat et des risques géophysiques estime que la montée des eaux, les inondations et les vagues de sécheresse ne sont pas les seuls corollaires de la hausse du thermomètre mondial. « Notre planète est une bête inimaginablement compliquée, qui réagit à un climat en pleine mutation à bien des égards de toutes sortes de façons différentes », résume-t-il dans les colonnes du quotidien britannique.
Quoique (nous) paraissant sage et sûre, la croûte terrestre externe est selon lui extrêmement sensible aux changements de cette nature. Et d’évoquer l’éruption du volcan islandais Eyjafjöll en avril 2010, dont on se souvient qu’elle a paralysé le trafic aérien au départ et à l’arrivée du Vieux Continent pendant plusieurs semaines, ainsi que le « superséisme » précité de mars 2011 (NDLR : de magnitude 9,0 sur l’échelle de Richter, celui-ci a fait suite à deux autres tremblements de terre majeurs, l’un touchant Haïti en janvier 2010, l’autre le Chili le mois suivant. Tous trois ont engendré un coût humain et financier considérable.). « A la lumière de ces événements, il semble approprié d’imaginer la Terre sous nos pieds comme un géant endormi qui se tourne et se retourne périodiquement en réponse à différentes perturbations », estime M. McGuire, lequel met aussi en avant les étonnants bouleversements climatiques qui ont eu lieu sur Terre, durant la période post-glaciaire, il y a vingt mille ans. En l’espace de quinze millénaires, d’un désert glacé la planète bleue est devenue tempérée (par exemple, les calottes glaciaires ont vu leur superficie nettement diminuer, d’où une montée substantielle du niveau des eaux), ce qui a permis à notre civilisation de se développer et de prospérer.
« Au cours de cette période extraordinairement dynamique, (…) la croûte a rebondi et s’est penchée, avec par la suite une prolifération des secousses sismiques et des glissements de terrain », souligne l’expert, selon lequel les événements qui ont endeuillé le pays du soleil levant l’an passé ont par ailleurs démontré de façon éclatante que, lorsque le sol tremble violemment sous la mer, un tsunami peut se former.
Sans l’ombre d’un doute, la Terre à l’aube de ce début de XXIe siècle n’a pas grand-chose en commun avec le monde glacé d’il y a vingt mille ans.
Pour autant, par endroits, la croûte terrestre évoluerait actuellement en profondeur, ce qui pourrait témoigner d’une réactivité chronique à l’augmentation des températures.
En Alaska par exemple, les glaciers fondent à un rythme impressionnant (NDLR : ce phénomène a aussi été observé dans les Alpes, dans les Andes, dans les Pyrénées et dans l’Himalaya, même si une étude récente a conclu que, là-bas, le phénomène a été largement surestimé), certains ayant perdu un kilomètre d’épaisseur en l’espace d’un siècle. De même, la couche de permafrost (le sol gelé en permanence) s’amenuise, ce qui a entraîné une augmentation du nombre d’avalanches, et différentes mesures effectuées au Groenland ont révélé que la croûte terrestre sous l’île est déjà en train de rebondir, d’où l’hypothèse de futurs séismes émise par certains chercheurs.
Est-il déjà trop tard ? L’Homme n’aurait en tout cas absolument rien à perdre à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES), sachant que l’origine anthropique du réchauffement climatique ne fait désormais plus guère de doute. Et quand bien même le lien entre hausse des températures et intensification de l’activité tellurique devait être réfuté par la science, persister à faire comme si de rien n’était ne servirait pas les intérêts de la planète. Donc les siens.
Auteur d’une tribune dans le Guardian, tribune qui constitue une synthèse de son ouvrage Réveiller le géant : Comment le changement climatique provoque des tremblements de terre, des tsunamis et des éruptions volcaniques, cet expert du climat et des risques géophysiques estime que la montée des eaux, les inondations et les vagues de sécheresse ne sont pas les seuls corollaires de la hausse du thermomètre mondial. « Notre planète est une bête inimaginablement compliquée, qui réagit à un climat en pleine mutation à bien des égards de toutes sortes de façons différentes », résume-t-il dans les colonnes du quotidien britannique.
Quoique (nous) paraissant sage et sûre, la croûte terrestre externe est selon lui extrêmement sensible aux changements de cette nature. Et d’évoquer l’éruption du volcan islandais Eyjafjöll en avril 2010, dont on se souvient qu’elle a paralysé le trafic aérien au départ et à l’arrivée du Vieux Continent pendant plusieurs semaines, ainsi que le « superséisme » précité de mars 2011 (NDLR : de magnitude 9,0 sur l’échelle de Richter, celui-ci a fait suite à deux autres tremblements de terre majeurs, l’un touchant Haïti en janvier 2010, l’autre le Chili le mois suivant. Tous trois ont engendré un coût humain et financier considérable.). « A la lumière de ces événements, il semble approprié d’imaginer la Terre sous nos pieds comme un géant endormi qui se tourne et se retourne périodiquement en réponse à différentes perturbations », estime M. McGuire, lequel met aussi en avant les étonnants bouleversements climatiques qui ont eu lieu sur Terre, durant la période post-glaciaire, il y a vingt mille ans. En l’espace de quinze millénaires, d’un désert glacé la planète bleue est devenue tempérée (par exemple, les calottes glaciaires ont vu leur superficie nettement diminuer, d’où une montée substantielle du niveau des eaux), ce qui a permis à notre civilisation de se développer et de prospérer.
Bientôt des tremblements de terre au Groenland ?
« Au cours de cette période extraordinairement dynamique, (…) la croûte a rebondi et s’est penchée, avec par la suite une prolifération des secousses sismiques et des glissements de terrain », souligne l’expert, selon lequel les événements qui ont endeuillé le pays du soleil levant l’an passé ont par ailleurs démontré de façon éclatante que, lorsque le sol tremble violemment sous la mer, un tsunami peut se former.
Sans l’ombre d’un doute, la Terre à l’aube de ce début de XXIe siècle n’a pas grand-chose en commun avec le monde glacé d’il y a vingt mille ans.
Pour autant, par endroits, la croûte terrestre évoluerait actuellement en profondeur, ce qui pourrait témoigner d’une réactivité chronique à l’augmentation des températures.
En Alaska par exemple, les glaciers fondent à un rythme impressionnant (NDLR : ce phénomène a aussi été observé dans les Alpes, dans les Andes, dans les Pyrénées et dans l’Himalaya, même si une étude récente a conclu que, là-bas, le phénomène a été largement surestimé), certains ayant perdu un kilomètre d’épaisseur en l’espace d’un siècle. De même, la couche de permafrost (le sol gelé en permanence) s’amenuise, ce qui a entraîné une augmentation du nombre d’avalanches, et différentes mesures effectuées au Groenland ont révélé que la croûte terrestre sous l’île est déjà en train de rebondir, d’où l’hypothèse de futurs séismes émise par certains chercheurs.
Est-il déjà trop tard ? L’Homme n’aurait en tout cas absolument rien à perdre à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES), sachant que l’origine anthropique du réchauffement climatique ne fait désormais plus guère de doute. Et quand bien même le lien entre hausse des températures et intensification de l’activité tellurique devait être réfuté par la science, persister à faire comme si de rien n’était ne servirait pas les intérêts de la planète. Donc les siens.
Crédits photos : flickr – Marmontel / Kyodo News
par Guillaume Duhamel,
2012 et après
J'adore la fin...surtout que je tombe également sur cette étude:
Les sismologues Attreyee Ghosh et William Holt, de l’université de Stony Brook (États-Unis), proposent un nouvel outil de simulation permettant de prévoir avec plus de précision le mouvement et la rigidité des plaques, les déformations des zones de contact et les contraintes mécaniques en jeu à l’échelle de la Planète. Ces travaux ont été publiés dans la revue Science
Contrairement aux modèles classiques, les deux chercheurs ont simultanément tenu compte de la convection du manteau, de la topographie et des différences de densité au sein de la lithosphère, des paramètres qui régissent les interactions unissant ces deux couches. Cet outil pourrait être utilisé pour établir des prévisions de séisme à long terme avec une précision inégalée à ce jour.
Le modèle dynamique global permet aussi de quantifier les forces occasionnant les séismes. Leur importance et leur orientation peuvent en effet être déterminées en 3 dimensions entre la surface et 100 km de profondeur (en prenant en compte des variations de la viscosité du manteau jusqu'à 200 km sous le niveau de la mer).
Selon les auteurs, la vitesse de déplacement des plaques tectoniques est liée à plusieurs facteurs à la fois : la topographie et la morphologie de la lithosphère, et le couplage entre cette couche et le manteau. L’importance relative de ces deux paramètres varie en tout point de la Planète. Par exemple, le mouvement des plaques Inde et Nazca dépend principalement du couplage de la lithosphère avec le manteau. Ceux des autres plaques relèvent des deux paramètres à part égale.
Des forces de traction agissent sur les structures en mouvement. Selon le modèle, elles pourraient soit tirer les plaques dans la direction de leur déplacement (exemple : Nazca), soit en sens inverse (exemple : plaque du nord-ouest américain). Cette découverte pourrait relancer un débat sur le rôle de ces forces. Leur implication dans la résistance au déplacement des plaques serait un sujet fort controversé.
Pour valider les résultats, des comparaisons ont été effectuées avec des données prises sur le terrain. L’orientation et la vitesse de déplacement des plaques coïncident avec des observations faites grâce à l’utilisation de données GPS. Les zones de contraintes et le sens des forces en jeu ont été prédits de manière tout à fait satisfaisante, comme le confirment les failles présentes à la surface de la Terre. Le modèle a également défini les lieux où des montagnes sont en cours de formation (zone de déformation) avec précision.
Ce modèle semble avoir fait ses preuves. Il faut souligner qu'il permettrait de prévoir les séismes au niveau des zones de contact entre plaques (90 % des cas), mais aussi au sein même des plaques (10 %). Peut-être pourrons-nous un jour prévoir les séismes à court terme ?
Source : Science
Catnat
On a tout a y gagné mais tiennent ils bien compte de tous les facteurs?
J'adore la fin...surtout que je tombe également sur cette étude:
Un nouvel outil de simulation tectonique à l'échelle globale
Les sismologues Attreyee Ghosh et William Holt, de l’université de Stony Brook (États-Unis), proposent un nouvel outil de simulation permettant de prévoir avec plus de précision le mouvement et la rigidité des plaques, les déformations des zones de contact et les contraintes mécaniques en jeu à l’échelle de la Planète. Ces travaux ont été publiés dans la revue Science
Contrairement aux modèles classiques, les deux chercheurs ont simultanément tenu compte de la convection du manteau, de la topographie et des différences de densité au sein de la lithosphère, des paramètres qui régissent les interactions unissant ces deux couches. Cet outil pourrait être utilisé pour établir des prévisions de séisme à long terme avec une précision inégalée à ce jour.
Le modèle dynamique global permet aussi de quantifier les forces occasionnant les séismes. Leur importance et leur orientation peuvent en effet être déterminées en 3 dimensions entre la surface et 100 km de profondeur (en prenant en compte des variations de la viscosité du manteau jusqu'à 200 km sous le niveau de la mer).
Selon les auteurs, la vitesse de déplacement des plaques tectoniques est liée à plusieurs facteurs à la fois : la topographie et la morphologie de la lithosphère, et le couplage entre cette couche et le manteau. L’importance relative de ces deux paramètres varie en tout point de la Planète. Par exemple, le mouvement des plaques Inde et Nazca dépend principalement du couplage de la lithosphère avec le manteau. Ceux des autres plaques relèvent des deux paramètres à part égale.
Des forces de traction agissent sur les structures en mouvement. Selon le modèle, elles pourraient soit tirer les plaques dans la direction de leur déplacement (exemple : Nazca), soit en sens inverse (exemple : plaque du nord-ouest américain). Cette découverte pourrait relancer un débat sur le rôle de ces forces. Leur implication dans la résistance au déplacement des plaques serait un sujet fort controversé.
Pour valider les résultats, des comparaisons ont été effectuées avec des données prises sur le terrain. L’orientation et la vitesse de déplacement des plaques coïncident avec des observations faites grâce à l’utilisation de données GPS. Les zones de contraintes et le sens des forces en jeu ont été prédits de manière tout à fait satisfaisante, comme le confirment les failles présentes à la surface de la Terre. Le modèle a également défini les lieux où des montagnes sont en cours de formation (zone de déformation) avec précision.
Ce modèle semble avoir fait ses preuves. Il faut souligner qu'il permettrait de prévoir les séismes au niveau des zones de contact entre plaques (90 % des cas), mais aussi au sein même des plaques (10 %). Peut-être pourrons-nous un jour prévoir les séismes à court terme ?
Source : Science
Catnat
On a tout a y gagné mais tiennent ils bien compte de tous les facteurs?
bonjours
RépondreSupprimerhier j ai voulu vous parlais mais je nais pas pu car s etais mon aniverser . j ai tout vos arrticle ils sont tres bien
J ai vus votre site il et tres bien (naila 9 ans)
RépondreSupprimerJ'avoue que peu de personne en parle, d'ailleurs il est difficile de trouver des articles qui en parlent et personnellement je ne maitrise pas assez le sujet pour faire des raccourcis donc si tu vois des articles n'hésite pas a me les poster ;)
RépondreSupprimerFaut pas hésiter a venir me parler si je peux je réponds :) ca fait plaisir d'avoir de tes nouvelles Naila joyeux anniversaire :)
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