Le satellite Planck a révélé l'existence de nuages de gaz froids jusqu'alors inconnus dans notre galaxie et d'une mystérieuse "brume" de micro-ondes au coeur de la Voie Lactée, a annoncé lundi l'agence spatiale européenne (ESA).
Ces résultats inattendus de la mission Planck, lancée en 2009 pour analyser le rayonnement fossile laissé par le Big Bang voici plus de 13 milliards d'années, sont présentés cette semaine lors d'une conférence internationale organisée à Bologne, en Italie. Les trouvailles du satellite, dont l'instrument principal est entré en sommeil le mois dernier, incluent notamment la première cartographie du monoxyde de carbone de la Voie Lactée. Le monoxyde de carbone est l'un des ingrédients des nuages de gaz froids, réservoirs de matière pouvant donner naissance à des étoiles, qui remplissent la Voie Lactée et les galaxies voisines.
Molécules d'hydrogène
Ces nuages contiennent principalement des molécules d'hydrogène mais ces dernières sont très difficiles à détecter, contrairement au monoxyde de carbone qui se forme dans les mêmes conditions et que les astronomes utilisent donc comme "marqueur" de la présence d'hydrogène.
La recherche de monoxyde de carbone depuis les télescopes au sol est un travail titanesque et les scientifiques se concentrent donc sur des portions limitées de la galaxie où ils en soupçonnent déjà la présence. "Le gros avantage de Planck est qu'il analyse tout le ciel, ce qui nous permet de détecter des concentrations de gaz moléculaire là où ne nous attendions pas à les trouver", explique Jonathan Aumont, de l'Institut d'astrophysique spatiale (IAS, CNRS/Université Paris-Sud XI à Orsay).
"Mystérieuse brume"
Le satellite a en outre débusqué près du coeur de la Voie Lactée "une mystérieuse brume de micro-ondes qui défie à ce jour toute explication", souligne l'ESA. Cette brume ressemble au rayonnement dit "synchrotron", une forme d'énergie produite par des électrons lorsqu'ils traversent des champs magnétiques après avoir été accélérés par des explosions de supernovas.
Mais étrangement, le rayonnement synchrotron associé avec cette "brume galactique" de micro-ondes a des caractéristiques différentes des émissions observées dans d'autres régions de notre galaxie, explique l'ESA. Différentes théories ont été avancées pour en expliquer l'origine, parmi lesquelles des supernovas particulièrement actives, des vents galactiques ou même l'annihilation de particules de matière noire, mais aucune n'a pu être validée.
Lancé le 14 mai 2009, Planck a effectué cinq relevés complets du ciel en mesurant des variations de températures de l'ordre du millionième de degré dans le rayonnement fossile, maintenant ultrafroid (-270 °C en moyenne), baignant tout l'univers. Ces fluctuations doivent dévoiler l'état de l'univers 380.000 ans après le Big Bang. Mais les astronomes ont d'abord besoin d'analyser les signaux "d'avant-plan", comme ceux émis par notre galaxie, qui parasitent leurs observations. (afp)
13/02/12 17h33
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