jeudi 9 février 2012

Nouvelle frayeur à Fukushima

Fukushima Daiichi


© Tepco
Ces derniers jours, la température a brutalement progressé dans le réacteur 2 de la centrale de Fukushima. Tepco semble avoir repris le contrôle de la situation, mais cet événement rappelle l'instabilité du site gravement accidenté le 11 mars 2011 suite au tsunami géant.
Depuis début décembre, le gouvernement japonais annonçait le maintien des cœurs nucléaires accidentés de la centrale de Fukushima à la température de 45 °C, dans des conditions dites "d'arrêt à froid". Mais ces derniers jours, une brusque montée de chaleur a été observée sur le réacteur numéro 2, jusqu'à atteindre 70 °C le 6 février, selon les relevés thermiques d'une des trois zones de mesures. Une preuve que le refroidissement, assuré par une injection de 10 m3 d'eau par heure, était perturbé.
La raison, non encore formellement identifiée, pourrait être le froid hivernal qui a affecté des canalisations. L'électricien Tepco a réagi en modifiant le circuit d'eau, en augmentant le débit à 13 m3 par heure et en injectant de l'eau borée pour prévenir des émissions radioactives en cas de fission. Au-delà de 80°C, le réacteur ne serait plus considéré en arrêt à froid.
Selon les informations recueillies par l'Institut de Radioprotection et de Sureté Nucléaire (IRSN), la température est repartie à la baisse et l'absence d'évolution des mesures de Xenon 135 prouverait l'absence de reprise de la réaction nucléaire.

Le 08 février 2012 par Ludovic Dupin  

L'usine nouvelle 
 




Fukushima : une "expérience" menée ce matin par Tepco a provoqué le débordement d'un réservoir d'eau radioactive et une nouvelle fuite

L'opérateur Tepco a annoncé de manière presque anodine à la fin de la conférence de presse de ce matin (8/2) qu'une expérience de vidange du sous-sol de l'unité n°. 2 s'est soldée par le débordement du réservoir de stockage secondaire dans lequel cette eau, hautement radioactive, été pompée. La fuite s'est produite ce matin à 0940I au niveau du mur Est du bâtiment-turbine n°. 2 et a été circonscrite après l'arrêt du siphonnage "expérimental". Flaque ou flaquette ? Aucune autre information n'a été pour l'instant communiquée, ni sur la quantité, ni sur la qualité, ni sur l'étendue de cette nouvelle fuite, excepté la corrélation avérée entre l'activité de la flaque et celle des égouts du bâtiment-réacteur n°. 2 (1). Le temps de rendre "présentables" les données, peut-être ?

Koide : la NSC distribuerait actuellement des pastilles d'iode stable

M. Koide est professeur-adjoint à l'université de Kyoto (réacteur de recherche KURRY). Selon lui, la NSC (Commission de Sécurité Nucléaire Japonaise) procéderait actuellement à la distribution de pastilles d'iode stable auprès de la population non-évacuée située dans un rayon de 30km, voire 50 km autour de la centrale accidentée. Précaution ? Peut-être... Mais pourquoi maintenant ?

M. Koïde estime par ailleurs que les températures au sein de l'unité n°. 2 de Fukushima-Daiichi seraient très variables et dépendraient des emplacements du combustible [fragmenté ?] et très certainement supérieures à 100°C par endroits :

"Le combustible a probablement fondu pour former une espèce de boue (1) qui s'est dispersée un peu partout dans le confinement ; les endroits où cette boue s'est déposée s'échauffent. S'ils [Tepco] augmentent le débit d'eau injectée, la boue peut se déplacer à de nouveaux emplacements qui s'échauffent à leur tour. Donc, certains endroits peuvent paraître froids alors que d'autres deviennent extrêmement chauds. En définitive, certains emplacements où il n'existe pas de capteur de température peuvent dépasser les 100°C. Impossible, même pour un robot, de pénétrer dans le confinement avant au mieux plusieurs dizaines d'années."


Sources :

fukushima-diary, anglais, 8/2
interview M. Koide, Tanemaki journal, MBS Radio, Japonais, 7/2
blog M. Koide, Japonais

Gen4.fr 



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