PEKIN - Les Etats-Unis ont accusé jeudi le gouvernement chinois de grave retour en arrière sur les droits de l'Homme, à la fin de deux jours de dialogue dans un contexte de forte répression contre les défenseurs des libertés et de la démocratie en Chine.
Au cours des dernières semaines, nous avons vu un grave retour en arrière et la discussion sur cette évolution négative a dominé le dialogue sur les droits de l'Homme ces derniers jours, a déclaré à la presse le secrétaire d'Etat adjoint américain aux droits de l'Homme, Michael Posner.
Des dizaines d'opposants chinois ont été arrêtés, assignés à résidence ou éloignés de chez eux ces dernières semaines, Pékin voulant étouffer dans l'oeuf toute contestation inspirée par les soulèvements dans le monde arabe.
Divers avocats, écrivains, journalistes, pétitionnaires, artistes ou blogueurs ont ainsi fait l'objet d'interpellations arbitraires et d'autres formes de harcèlement.
La secrétaire d'Etat Hillary Clinton avait fait part le 8 avril de la grande préoccupation des Etats-Unis face à cette situation.
Nous croyons que des sociétés qui respectent les droits de l'Homme et répondent aux aspirations de leur peuple sont plus prospères et stables et qu'elles réussissent mieux, a déclaré jeudi M. Posner.
Nous sommes opposés à ce qu'un quelconque pays s'ingère dans les affaires intérieures de la Chine sous le prétexte des droits de l'Homme, a déclaré de son côté le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hong Lei, lors d'un point de presse régulier.
M. Posner a rejeté la notion d'ingérence. Il s'agit des Chinois et leurs relations avec leur gouvernement. Nous sommes d'avis que les changements viennent de l'intérieur d'une société lorsque les gens ont la possibilité d'exprimer leurs opinions pacifiquement.
Le secrétaire d'Etat adjoint américain a indiqué avoir notamment soulevé durant ses discussions à Pékin les cas de l'artiste Ai Weiwei, détenu au secret depuis début avril, celui de l'opposant réformateur et prix Nobel de la paix 2010 Liu Xiaobo, ainsi que celui de son épouse Liu Xia, assignée à résidence.
M. Posner a demandé à pouvoir rencontrer cette dernière mais n'a pas obtenu de réponse.
Il a également dit avoir soulevé la question de la disparition de plusieurs avocats.
Il faut que nous ayons la volonté de continuer à aborder ces questions... à toutes sortes d'occasions, y compris dans le cadre du dialogue stratégique et économique entre les deux premières puissances économiques de la planète, a encore dit M. Posner.
Les plus hauts responsables américains sont très inquiets devant la détérioration des droits de l'Homme en Chine, a-t-il insisté.
Les discussions ont également porté sur la liberté religieuse, au moment où Pékin se trouve accusé d'être violemment intervenu contre les moines du monastère tibétain de Kirti, et les droits de minorités comme les Ouïghours, a encore indiqué le responsable américain.
Le dialogue sino-américain sur les droits de l'Homme se tient de façon non régulière, en fonction de l'état des relations bilatérales. Les précédentes rencontres se sont déroulées en 2010 et 2008.
Les organisations de défense des droits de l'Homme avaient demandé cette semaine aux Etats-Unis de donner de la consistance à ces discussions tout en doutant qu'elles puissent déboucher sur des résultats concrets.
(©AFP / 28 avril 2011 14h02)
Romandie news
Ahhhh protéger ces fameux droits qui sont si peu respectés :( avez vous vu vers quoi est dirigé la baguette que tien l'ange???
mais aussi :
La chine n'en finit pas avec les scandales alimentaires
PEKIN – La Chine connaît depuis plusieurs semaines une nouvelle vague de scandales alimentaires, malgré les promesses répétées du gouvernement de renforcer la surveillance et de sévir contre l’utilisation d’additifs interdits, après l’énorme affaire du lait contaminé à la mélamine.
Parmi les cas les plus récents révélés par les médias, les autorités ont saisi du porc au clenbuterol, un anabolisant qui réduit la graisse au profit des muscles, ainsi que des petits pains à la vapeur colorisés avec des agents chimiques, et encore, du lait toxique.
Du porc contenant suffisamment de bactéries pour devenir fluorescent dans l’obscurité a aussi été débusqué, tout comme du soja aux nitrates cancérigènes et du riz contaminé aux métaux lourds, parmi d’autres.
Le week-end dernier, 286 villageois de la province du Hunan (sud) ont dû être soignés –et 91 d’entre eux hospitalisés– après avoir mangé du porc probablement élevé au clenbuterol.
Des produits laitiers contenant de la mélamine –une substance chimique toxique qui simule un apport en protéines et permet aux producteurs de tricher en ajoutant de l’eau au lait– continuent toujours à faire surface, près de trois ans après le scandale qui a coûté la vie à six bébés et rendu malades quelque 300.000 autres.
A Chongqing (sud-ouest), 26 tonnes de lait en poudre contenant de la mélamine ont été détruites récemment, a rapporté le quotidien Global Times.
La longue litanie de cas d’empoisonnements collectifs, dans les écoles ou à l’occasion de banquets, fait la une des journaux et a conduit le Premier ministre Wen Jiabao à exprimer sa colère contre les producteurs peu scrupuleux.
Ces incidents concernant la sécurité alimentaire ont révélé une situation très grave de malhonnêteté et de dégradation morale, a déclaré M. Wen devant des responsables gouvernementaux.
Sans une éthique plus forte et des citoyens de valeur, la Chine ne saurait être une économie respectable ou une puissance au vrai sens du terme, a-t-il souligné.
Pour tenter de rassurer la population, une loi sur la sécurité alimentaire avait été promulguée en 2009.
Mais devant la recrudescence récente des cas de contamination, le ministère de la Santé a annoncé lundi une campagne contre 151 additifs interdits. Pékin a également assuré que de nouvelles règles sur la sûreté des aliments seraient édictées avant la fin de cette année, reconnaissant implicitement l’échec des mesures prises jusque là.
Les causes des problèmes de sécurité alimentaire en Chine sont nombreuses et multiples, selon Bao Chengsheng, professeur de sciences politiques à l’Université de Shanghai.
D’un côté, le système légal est défaillant. Beaucoup de règlements ne sont pas clairs… ce qui crée des vides juridiques, a expliqué M. Bao à l’AFP, ajoutant qu’il est aussi difficile de surveiller les innombrables petits producteurs et distributeurs éparpillés à travers le pays.
Il arrive aussi que des intermédiaires versent des pots-de-vin aux inspecteurs chargés de la sécurité alimentaire, comme dans le cas des porcs malades, dont 20 à 30 millions de carcasses par an sont recyclées dans la chaîne alimentaire au lieu d’être détruites, selon des experts cités par le Global Times.
Ces scandales à répétition provoquent le désarroi des consommateurs.
Si la police ne réprime par les commerçants sans foi ni loi, ces derniers se sentiront les coudées franches et vont produire encore plus de nourriture empoisonnée, a déclaré à l’AFP une employée de bureau, Zhang Lihua.
La situation est telle que personne n’arrive plus à distinguer les aliments sains de ceux qui sont contaminés.
(©AFP / 28 avril 2011 10h09)
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