jeudi 14 avril 2011

Un catalogue des tsunamis historiques en France


D'après un recensement effectué par le Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM), pas moins de 34 tsunamis se sont produits le long des côtes métropolitaines depuis le XVIIIe siècle, dont 22 en Méditerranée, 4 en Atlantique et 8 en Manche. On en dénombre 28 en France d'outre-mer. C'est le recensement le plus complet à ce jour et il  est dans le dernier numéro de la revue Natural Hazards and Earth System Sciences. Ce catalogue, qui va continuer à s'étoffer au cours des prochaines années, est d'ores et déjà disponible sur le site tsunamis.fr

Le site où sont présentés les tsunamis est accompagné des documents ayant permis de repérer les grosses vagues qui ont léché nos côtes. Il s'agit le plus souvent d'articles de journaux ou de témoignages, qui régaleront les amoureux d'histoire locale. C'est donc un outil pour attirer l'attention du public sur le risque de tsunamis qui peuvent toucher les côtes françaises. Sa constitution a notamment permis aux chercheurs de découvrir des tsunamis inconnus le long des côtes méditerranéennes entre Marseille et Perpignan. […]

La France métropolitaine n'a pas de volcan actif ni de grandes failles sismiques actives sous-marines susceptibles de générer des séismes de très forte magnitude et, par là-même ,des tsunamis majeurs. Nos rivages sont, en effet, beaucoup plus exposés à des événements météorologiques extrêmes. Les côtes bretonnes n'ont même pas été touchées par le tsunami provoqué par le séisme de Lisbonne, en 1755. Pourtant, le sud de l'Angleterre et l'Écosse ont enregistré une montée du niveau de la mer.

Mais la réalité de ce risque est assez complexe. Ainsi, plusieurs (petites) vagues ont été enregistrées entre 1725 et 1850 dans le port de Cherbourg, dont l'origine reste encore inexpliquée. À défaut de séismes, la France peut être exposée à des effondrements de falaises ou, pire, de fonds sous-marins comme celui de Storegga qui, il y a huit mille ans, a vu disparaître en mer près de 300 km de côtes norvégiennes. Il est donc fort probable que nos côtes soient toujours exposées à ce type de phénomènes. Mais la question sous-jacente nous ramène à une problématique récurrente en matière de gestion des risques naturels : doit-on et peut-on s'en prémunir alors  que ces  phénomènes se produisent tous les cinq mille ans ? […]
Sources : BRGM-Le Monde-CatNat

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