19/04/2011: Par Valentine Piedelièvre
Les résultats d'une enquête d'experts décrivant la capacité des réacteurs des sous-marins nucléaires britanniques (ici, le HMS Astute) à résister à un «accident potentiellement catastrophique» ont été publiés par accident sur un site gouvernemental. Crédits photo : © David Moir / Reuters/REUTERS
Le gouvernement britannique multiplie les «bourdes» sur Internet.
Dimanche, le journal The Daily Star a révélé que des informations classées «secret défense» avaient été diffusées par erreur par le ministère de la Défense (MoD) sur le site Internet du Parlement. À la suite d'une mauvaise manipulation technique, des internautes avaient en effet réussi à lire les parties censurées d'un document sur la flotte de sous-marins nucléaires britanniques, en copiant-collant simplement le texte. Ils ont ainsi eu accès à l'identité de plusieurs cadres du ministère en charge des dossiers «sensibles». Ils ont également découvert les résultats d'une enquête d'experts décrivant la capacité des réacteurs des sous-marins nucléaires britanniques à résister à un «accident potentiellement catastrophique». Les experts indiquaient en outre que les mesures de sécurité mises en œuvre par l'US Navy pour protéger ses sous-marins nucléaires étaient deux fois plus sûres que celles des Britanniques.«Tout cela est extrêmement embarrassant. La personne responsable devrait être licenciée sur le champ. Les Américains vont être furieux de savoir que leurs procédures sécuritaires ont été exposées», s'insurge une source anonyme du ministère de la Défense dans les pages du Daily Star. «Tous nos ennemis tentent de mettre la main sur nos armes et notre matériel nucléaires. Toute information, quelle qu'elle soit, peut les intéresser, et cela devient très dangereux», explique Patrick Mercer, député conservateur et ancien haut gradé de l'armée britannique.
«Grande opération de vérification»
Le MoD n'est pas le seul à avoir fait les frais d'«erreurs de censure». La semaine dernière, un document du ministère de la Santé britannique, relatant une réunion sur plusieurs affaires de sang contaminé, a été publié sur la Toile avec les noms des intervenants noircis pour des raisons de confidentialité. Or, il suffisait d'imprimer la page pour lire les passages censurés en transparence. Mêmes indiscrétions du côté du ministère des Communautés et des Autorités locales, qui a sauvegardé des négociations commerciales internes sous un format non sécurisé.Les documents incriminés ont depuis été retirés de la Toile. Le gouvernement britannique a également ordonné une grande opération de vérification de tous ses dossiers rendus publics. Ce n'est pas la première fois que l'État britannique se retrouve sous le feu des critiques pour sa mauvaise gestion des données confidentielles. En novembre 2007, il avait égaré deux disques durs d'ordinateurs contenant le nom, l'adresse, la date de naissance, le numéro de Sécurité sociale et les détails des comptes bancaires de 25 millions de bénéficiaires d'allocations familiales.
Le figaro
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