Burkina: 45 blessés et des cas de viols en trois jours
OUAGADOUGOU – Quarante-cinq personnes ont été blessées et des « cas de viols » ont été notés depuis jeudi à Ouagadougou, où ont eu lieu des manifestations de militaires mutins et une révolte de commerçants furieux de leurs pillages, a-t-on appris samedi de source officielle.« Il y a 45 blessés dont certains par balle, des militaires et des civils. Il y a des cas graves mais aussi des blessés légers que nous avons pris en charge » depuis jeudi, a déclaré à l’AFP une source à l’hôpital Yalgado Ouédraogo de Ouagadougou, le principal de la capitale burkinabè.
« Il y a également quelques cas de viols mais je ne peux pas vous en dire plus », a indiqué la même source hospitalière, sous couvert de l’anonymat.
La ville de Ouagadougou est secouée depuis jeudi par des manifestations nocturnes de militaires mutins qui procèdent, dans plusieurs garnisons, à des tirs en l’air et des pillages de magasins dans le centre-ville et des quartiers périphériques.
Ces pillages ont rendu furieux des commerçants de la capitale qui s’en sont à leur tour pris à de nombreux édifices publics dont le siège du parti au pouvoir qui a été incendié.
Le ministère de la Sécurité a annoncé samedi l’instauration d’un couvre-feu de 19H00 à 06H00 (locales et GMT) dans la capitale.
Le président de l’Assemblée nationale, Rock Marc Christian Kaboré, membre du parti au pouvoir, a appelé samedi « le gouvernement à prendre toutes les dispositions pour que les citoyens burkinabè soient sécurisés », dans une déclaration sur la télévision nationale.
Le pouvoir du président Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en 1987 à la suite d’un coup d’Etat, est confronté depuis février à des mouvements de colère multiples.
(©AFP / 16 avril 2011 17h11)
OUAGADOUGOU – Le chef de l’Etat burkinabè Blaise Compaoré a quitté Ouagadougou en proie à une mutinerie de soldats de sa garde présidentielle pour sa ville natale, située à une trentaine de km au nord de la capitale, a-t-on appris vendredi de source militaire.
Le président Compaoré, au pouvoir depuis 24 ans, qui réside habituellement au palais présidentiel de Ouagadougou d’où est partie la mutinerie, l’a quitté dans la nuit de jeudi à vendredi pour se rendra à Ziniaré, la ville où il est né, a précisé cette source.
Des dizaines de soldats du régiment présidentiel répartis dans deux casernes de la capitale, dont l’une dans l’enceinte de la résidence de M. Compaoré, se sont mutinés jeudi soir pour protester contre le non-versement d’une prime de logement qui leur avait été promise.
Ils sont descendus dans les rues en tirant en l’air, ont pillé de nombreux magasins en centre-ville et ont incendié le domicile du général Gilbert Diendiéré, chef d’état-major particulier de Blaise Compaoré, ainsi que celui de deux autres officiers, a constaté un journaliste de l’AFP.
Plusieurs personnes, des civils, ont été « légèrement blessées » lors du saccage du domicile d’un de ces officiers, selon une source militaire.
La mutinerie s’est ensuite étendue à trois autres casernes de Ouagadougou.
« Des discussions ont lieu avec les mutins et ils sont en train de déposer les armes », a affirmé une source militaire à un journaliste de l’AFP qui a cependant entendu des tirs dans la matinée à proximité des trois casernes.
Fin mars, des militaires en colère qui protestaient contre la condamnation et l’emprisonnement de certains de leurs camarades inculpés dans des affaires de moeurs et de viols, s’étaient emparés d’armes de guerre dans des garnisons de plusieurs villes, dont Ouagadougou.
Ils avaient déjà tiré en l’air dans les rues, pillé des boutiques et libéré certains de leurs camarades emprisonnés.
Après ces incidents, le président Compaoré avait rencontré toutes les composantes de son armée, des simples soldats aux généraux, et annoncé la « fin de la crise » à l’issue de ces rencontres.
(©AFP / 15 avril 2011 10h54)
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