Les manifestants arboraient des drapeaux japonais - en référence au récent désastre de Fukushima - ou ukrainiens - en référence à celui de Tchernobyl en 1986. Crédits photo : PATRICK HERTZOG/AFP
Dans le cadre des rassemblements organisés 25 ans après Tchernobyl, environ 700 personnes - selon la police - se sont rassemblées sur le pont enjambant le Rhin, à la frontière entre la France et l'Allemagne. Des rassemblements étaient également organisés dans d'autres régions.
Environ 700 manifestants français et allemands, selon les chiffres de la police - se sont rassemblés lundi en milieu de journée sur le pont reliant Strasbourg à Kehl, pour commémorer le 25e anniversaire de l'accident de Tchernobyl et réclamer la fin du nucléaire. Plantés au milieu du pont de l'Europe qui marque la frontière entre la France et l'Allemagne, les manifestants entendaient souligner que «la radioactivité ne connaît pas de frontière», a expliqué l'un des organisateurs, Rémi Verdet, de l'association «Stop transports - Halte au nucléaire». «Nous sommes ici pour rappeler que le risque zéro n'existe pas», a-t-il ajouté.Au son des sirènes, les manifestants, qui arboraient des drapeaux japonais - en référence à la catastrophe de Fukushima - ou ukrainiens - en référence à celui de Tchernobyl en 1986 - se sont couchés sur l'asphalte pour former un «die-in» (par opposition à un sit-in lors duquel les manifestants s'assoient, lors d'un die in, ils s'allongent à terre, simulant la mort). Les manifestants ont jeté des fleurs dans le Rhin pour rendre hommage aux victimes des accidents nucléaires.
Outre le rassemblement de Strasbourg/Kehl, une demi-douzaine d'autres rassemblements sur les ponts enjambant le Rhin a eu lieu. Selon des journalistes sur place, ils étaient ainsi 6000 à 9000 au total, en majorité des Allemands. Dans la région voisine de Lorraine, une manifestation aux abords de la centrale de Cattenom - la deuxième de France en termes de puissance -, a rassemblé au moins 2000 personnes, dont de nombreux Allemands et Luxembourgeois, a déclaré la préfecture. En Allemagne, les organisateurs de ces rassemblements ont dénombré plus de 144.500 manifestants à travers le pays ainsi que sur les sites français de Cattenom, Fessenheim, et en Alsace.
Pour la fermeture de Fessenheim
Les militants entendent notamment demander la fermeture immédiate de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin), située à environ 90 kilomètres au sud de Strasbourg, et qui cristallise les protestations des antinucléaires en raison de son ancienneté. Mise en service en 1977, c'est la doyenne du parc nucléaire français.À Braud-et-Saint-Louis, en Gironde, l'association Tchernoblaye organisait un pique-nique réunissant plusieurs centaines de personnes pour commémorer l'anniversaire de l'accident de Tchernobyl et réclamer la fermeture de la centrale du Blayais. 1500 personnes étaient rassemblées d'après les organisateurs, 600 selon la préfecture de la Gironde. Cette installation fêtera ses 30 ans le 12 juin prochain, mais EDF souhaite prolonger sa durée de fonctionnement au-delà de 40 ans. «Cette centrale, qui avait été inondée lors de la tempête de 1999, présente toujours un caractère de dangerosité. Une catastrophe est toujours possible», a mis en garde Stéphane Lhomme, président de l'Observatoire du nucléaire.
En Bretagne, quelque 800 personnes (selon les organisateurs) se sont rassemblées devant la centrale nucléaire de Brennilis. Réacteur expérimental à eau lourde construit dans les années 1960, Brennilis a cessé de fonctionner en 1985, mais son démantèlement, qui s'est avéré beaucoup plus complexe que prévu, n'est toujours pas achevé 25 ans plus tard.
Nicolas Hulot, candidat écologiste à la présidentielle, a participé au rassemblement de Strasbourg, mais il n'a pas pris la parole publiquement. En aparté, il a expliqué à des journalistes que la sortie du nucléaire était désormais «un objectif prioritaire», soulignant que la catastrophe de Fukushima avait achevé de le convaincre sur ce point.
(Avec AFP)
Le figaro
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